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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, janvier 02, 2010

Pour cette édition des vases, où j'ai senti mon petit texte se ratatiner d'admiration, tout le monde était au rendez-vous aux petites heures et j'ai circulé, pendant que l'orage nous malmenait.

Il y a eu, en ouverture, la beauté du premier échange découvert avec les limbes de Michèle Dujardin qu'il faut lire d'une traite, dont je prélève pourtant «rive d’hiver sous la poussée des paumes, instable, à cet endroit du rêve où l’oeil s’ouvre: l’obscur glisse, clair, dévêtu dans la neige – pour qui a froid dans son rêve, se retourne, cherche – l’odeur, un terrier, un trou – racine s’affaire, gardienne des plafonds bas, peints à fresques brutes» http://petiteracine.over-blog.com/article-limbes-41859100.html logé chez petite racine, et en écho,»limaille" de Cécile Portier «Pour l’instant vous ne figez rien, vous suivez la main, vous êtes limaille, blonds pourtant comme ce qui coule et fond et fait s’entretuer les hommes, vous êtes poussière de métal doux, qui obéit, viens par ici, que je te coiffe, que je te mèche, que je te raie sur le côté, que je te natte, que je te flatte, que je te batte, que je te dresse enfin, viens, mais le cheveu d’enfant n’est disciple que de mouvement, poussière légère que le vent presque pourrait éparpiller» http://abadon.fr/?p=618

Il y a eu la surprise (je ne les avait pas repérés) de l'échange entre Zoé Lucider récit d'une vie, d'une qui n'avait pas d'identitée écrite, et qui en a au moment où elle regarde ce parcours http://motsaiques.blogspot.com/2010/01/p-218-zoe-lucider-identite-notionnelle.html et le poème de JEA

inventer des traces

qui traversent

les fleuves figés

et ne s’arrêtent pas

aux frontières

accoucheuses de barbelés » http://zolucider.blogspot.com/

Et je me suis perdue de porte en porte, de peintre en livre, de texte en histoire, en lieux et représentations, en suivant François Bon «Dans son atelier, les portes reconstituées se multipliaient, hérissées, jusque dans la pénombre: un ancien garage, avec encore l’odeur de pneus et d’huile, qu’il avait investi. Pousser une illusion de porte qui donne pourtant sur la même pièce où on est, porte sur rien, est-ce que ce n’est pas déjà le travail du rêve?» http://blog.marcpautrel.com/post/2010/01/01/Portes et c'était assez merveilleux et riche, et en réponse, Marc Pautrel mettant ses mots sur des photos de François Bon pour des portes en vitres dépolies, comme les verres qui troublent et aident la vision «Je n'ai pas une vue nette, tout est flou, et j'ai beau cligner des paupières, les choses ne rentrent pas dans l'ordre, la réalité reste mette. Plus inquiétant encore, la lentille flotte».. http://calameo.com/read/000006041c02f1d7b2bae souplement.

Il y a la marche d'Anna de Sandre « Le village s'éveille en couche-tard après les fêtes qui ont martelé son pavé et sali les trottoirs devant ses porches, et pourtant ce matin ils semblent s'être donné tous rendez-vous sur mon chemin, celui qui me paraît à présent interminable alors que je ne l'ai jamais descendu à cette vitesse auparavant, alors que j'ai horreur de marcher vite et que la dernière fois que je me suis pressée, j'étais dans une ancienne décennie et accoutrée autrement » http://www.cetaitdemain.org/article-apres-le-chemin-par-anna-de-sandre-42030789.html

qui répond au poème de Dominique Boudou

Dans tes rêves

Des convois encore

Des cris jetés à la neige

Qui vont battre tes tempes

Abolir les visages autour de la table

Et le pain noir http://annadesandre.wordpress.com/2010/01/01/les-vases-communicants-avec-dominique-boudou/

Il y a, l'un des plus beaux échanges entre Daniel Bourrion «et tout au bout du champ s’en retourner et reprendre sillon et puis encore et puis encore jusqu’aux draps gris du soir gris crépuscule qui nous mord à l’épaule et nous fait frissonner de peur de fatigue rentrer alors avec les bêtes l’araire est resté couché sur la terre...» http://arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article219 et Arnaud Maïsetti «Alors, l’idée : dessiner sur chaque sol mon ombre. Prendre la terre pour de la glaise et y poser non pas l’empreinte, non pas la trace, mais le poids infime de mon ombre. La douleur de mon ombre. La persistance de son ombre, à elle.» http://www.face-ecran.fr/terres/2010/01/01/sen-arracher-arnaud-maisetti/

Il y a la découverte, pour moi, de Luc et sa bataille avec chantier «repentirs de matières
flammes rousses du bois humide :
déguisé en salade dans mon ciré vert,
sous la pluie, j’avais la cervelle d’un canard,
je filmais inlassablement les traces laissées par nos pas,
sans voir,
la destruction et la reconstruction numérisée et analogique de cette maison,» http://www.frederiquemartin.fr/category/mon-carnet/ et, en réponse, Frédérique Martin et la glorification, ou au moins l'évidence, de l'échange, de ce qui circule d'humain en humain

«Parle de la joie


à faire ensemble


à être ensemble

à cheminer ensemble.» http://www.luclamy.net/blog/?p=3916

Il y a les recettes transmuées d'Hélène Clemente mélant la confection d''un gâteau à «Zénon» de Yourcenar http://www.oreille-culinaire.fr/2010/01/01/podingue-les-trois-recettes-de-zenon/ chaque passage culinaire introduit par une petite sentence « de cette mémoire des mets que l’on sert aux enfants,» et «une recette de Pologne» d'Isbelle Rozenbaum autour d'une photo d'oeufs brouillés et de saucisses entamées «saucisses entamées ∖ goûts de dégoûts ∖ cendres présentes ∖ conscience collective ∖ vomissements ∖ photographie ∖ matières triturées ∖ rappels de nos peurs ∖ rebondissements des chairs ∖ voix présentes» http://www.pendantleweekend.net/2010/01/ils-disent-quelle-est-ratee/

Il y a (les plus courts avec moi, je crois) la belle nuit de Jean Prod'hom «Et le fer et l’eau, et les soupirs poussent, poussent, montent de dessous le bitume, serpentent le long des caniveaux, chassent les brumes, balaient les repentirs, font saillir les seuils.» http://liminaire.fr/spip/spip.php?article371#forum1 et, en face, la cohérence de Pierre Ménard «À deux c'est le silence comme de toute constellation assumée, ce qui me laisse le champ libre. Sans doute l'attraction principale est la lumière bleue, la surprise brodée, cette autonomie fixée par nous seuls.» http://www.lesmarges.net/files/5132d199e08c29d6bc08140c3426bdc0-808.htm

Il y a la poésie de Pierre Chantelois, s'appuyant sur Gilles Vignault et autres poétes québecois, pour ses belles photos http://rvjeanney.wordpress.com/2010/01/01/vase-communicant-pierre-chantelois en écho à une des histoires-poèmes en images de RV Jeanney http://lesbeautesdemontreal.wordpress.com/2010/01/01/la-visite-dun-grand-ami/

Il y a, bella, la lueur bleue, la déesse de gel derrière la fenêtre de la cuisine de Christine Jeanney et toutes les autres fenêtres «Derrière d’autres fenêtres, d’autres vitres, d’autres voix parlent, les mots se chevauchent, des cris, des bruits, le frottement des crayons sur le papier, le flot de la source suivie par d’autres, les cuillères dans les saladiers, les mots qui lient, Je vais me doucher, Tu as faim ? Il faudra téléphoner, J’ai préparé les papiers» http://enfantissages.free.fr/index.php/2010/01/01/de-la-fenetre-de-ma-cuisine-par-christine-jeanney et de Juliette Zara «les ascenseurs» «Regarde tous ces couloirs en étoile toutes ces portes ouvertes ou fermées toutes ces chambres tous ces lits tous ces corps invisibles juste des draps on les devine juste des pieds on refuse d'imaginer leur visage.» http://tentatives.eklablog.fr/juliette-zara-dans-les-ascenseurs-a902336

et puis celui que j'ai découvert le premier, toute la vie d'Antonio Da Costa, qu'Anthony Peraudeau avait bien voulu confier à «paumée» «Les années passent de plus en plus rapidement, mais qu'on les trouve longues quand on l'a devant soi la poignée qui vous reste à tuer encore au travail, tôt le matin et tard le soir. Des années de ménage qu'on regrettera peut-être plus tard, quand on vieillira davantage dans la grande maison portugaise ou l'appartement de l'avenue de la Grande Armée - on les regrettera toujours moins que les années de gloire lorraine, héroïque et cycliste.» http://brigetoun.blogspot.com/2010/01/comme-chaque-premier-vendredi-de-mois.html et le temps qui file chez moi «Un chiffre, un nouveau chiffre et, sans y croire, mais le proclamant, inlassablement, cherchant à varier leurs dires, pour que visibles ils soient, que le sort les repère, ou que les autres les admirent, les humains fêtent le renouveau, l'embellie, la désirable jeunesse du monde.» http://futilesetgraves.blogspot.com/2010/01/vases-communicants-un-chiffre-un.html

long et paresseux (fait en lisant) sorry

10 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Tiens !
Une gouttière sur un mur moussu !!!

maria-d a dit…

Bonne année à vous... chanceuse et heureuse... Belle année à vous... de tendresse et d'ivresse...
Une bise pour l'occasion

JEA a dit…

Vous êtes magicienne qui métamorphosez des vases en fleurs d'anthologie...

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

J'aime beaucoup le lierre peint au pochoir sur la gouttière, il représente bien toute cette ramification, ce foisonnement et tous les liens entre vous tous.
Une densité verdoyante.

micheline a dit…

là,là, me suis perdue...en ces longs et paresseux chemins...rêvé un peu sur la gouttière tatouée

F a dit…

merci pour ce voyage, la vue d'ensemble crée ce "méta-blog" ou cet "inter-livre" dont parlait Daniel Bourrion

pour rectification : les images "villes en flou" en accompagnement du texte de Marc Pautrel ont été choisies en fonction du texte et de cette histoire qu'il raconte, d'une confusion de verres, et non pas son texte sur mes images !

et on continue le mois prochain ?

Brigetoun a dit…

j'aimerais assez, reste à trouver un partenaire

Fardoise a dit…

L'idée des vases communicants est excellente, mais comme Micheline, je me suis un peu perdue. Dommage car vous avez tous beaucoup à dire et le faites bien.

Anna de Sandre a dit…

Merci de ces lectures attentives et d'en rendre compte. C'est très généreux.

Anthony Poiraudeau a dit…

C'est une très bonne idée, je trouve, Brigitte, de faire ce tour d'horizon.
Au diapason de vos habituels appétit, curiosité, attention.