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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 02, 2011


Dans le vide de début juillet, peut être aussi creusé par les tourbillons de l'histoire DSK, dans le vide de mon esprit gourd ou détourné par bruit du monde, les vases ont continué à communiquer vaillamment et bellement, et j'ai tenté d'y pénétrer, de cueillir ce qu'offraient, mais bien entendu le mieux est d'aller les retrouver sur http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants

Échangent à partir d'une série de dessins d'Armelle Caron «mais pourquoi Aphrodite sourit-elle ? car sous ses pas, poussent les fleurs »
Caroline Gérard http://lireaujardin.canalblog.com/archives/2011/06/30/21511718.html « les larmes d'Aphrodite » en toute beauté
« Aphrodite
de ses pieds
touche
la terre mouillée
pluie d’été »
et
Martine Rieffel http://cousumain.wordpress.com/2011/06/30/aphrodite/ avec « dix haïkus pour le passage d'une déesse »
« Sentier de mousse
la primevère s’étonne
passe Aphrodite »

en liaison avec passés
(avec une belle introduction du maître des lieux)
remonter dans son passé, se retrouver, son nom, ses noms
« Dans un bois d'arbres penchés et de ronces des sons aigus sortent de la bouche de quatre enfants furies, mon prénom devient animal sauvage je cours je tombe je me relève, mon genou saigne. Atila animal, Atila à l'œil blessé, Atila aux lettres disjointes, Atila, Atila, Atila. »
et
(avec liens vers des photos)
imaginer Saint Léonard, enterré depuis un siècle et demi, « tentant de suivre l'actualité » - et ce qu'il pourrait dire de ce qu'il a vu, humour, acuité, langue
« ceux qui abusent de l'indistinct, des chimères au crépuscule et de leur petit pouvoir,
ceux qu’on maudit,
les chiffres qu’on chérit, les petits pactoles qu’on cache, qu’on met à l’abri au cas où,
ceux qui croient dur comme fer ou qui ne croient plus en rien,
les petites ironies de la vie,
ceux qui lâchent leurs dernières forces dans la bataille,
les grandes souffrances et les errances du cœur,
ceux qui prient pour un rien, »

Destination inconnue chez :
un poème qui progresse avec des presque refrains, des ruptures de rythme, murmures dans la nuit
« Ta bouche, je pourrais la dessiner sans la moindre hésitation, là, suspendue à quelques millimètres de moi, je pourrais la sculpter avec une infinie acuité, chacun des sillons creusant ta chair gourmande, chaque inflexion, rebond, je pourrais sculpter l’air de mes doigts précis, par cœur, je connais par cœur, dessiner ta lèvre inférieure, généreuse, sa ligne enfantine sur ton visage d’homme, les commissures délicates, les sillons scintillants. »
et
départ vers l'inconnu, longtemps désiré mais vertige
« Et pourtant l’intuition du sol qui s’ouvre sous mes pieds, moi qui en ai provoqué l’intense tremblement, m’assaille. Au cœur de ce voyage, dans ce grand plongeon vers une destination inconnue, je n’embarque pas seul. Au cœur de ce voyage, je ne pars pas seul : mon équipage, mon ancre, mon repère, la meilleure des assurances contre tout emportement, m’accompagnera. »
des lieux sans âme, chez :
« Si nous passons dans des lieux sans âme, faut-il en accuser notre absence d'âme 7 », et le texte avance à partir de là, d'une roue qui tourne, des mots qui ne viennent pas pour dire l'amour (présent ?)
« Tu cours, mais où cours-tu donc ? Tu cours, vers celle qui t’attire, tu es en retard, tu cours, ou bien au contraire tu la fuis … personne n’en saura rien, personne ne sait, tu cours, tu es passé, je ne te retiens pas, mais peut-être, aux battements de ton cœur, il faut comprendre que ce lieu pour toi n’était pas sans âme. Ce serait donc seulement pour moi qu’il est sans âme ? Je l’ai donc perdue… »
. de lieux sans âme en autres..
et
j'aime beaucoup
« Démonstration : Je dors au supermarché bercé de muzak, prends l’avion dans l’hôtel copié/collé et m’envole checker ma to-buy-list de station de métro en station de métro : rêvant au rayon surgelé, à travers des perturbations en chambre, j’attache ma ceinture et cesse de fumer aux bords d’un monde à quai - »

survivants ?
ce qui tourne dans une tête, une tête qui serait celle d'un compagnon d'Ulysse (ce n'est pas dit mais..)
« Une épaisse torpeur nous imprègne. On se recroqueville loin des débris poisseux d’os et de tendons. Franchir l’entrée désormais bouchée par un rocher massif, faut même pas y songer. Malgré tout, une petite lueur s’allume dans mon cerveau pétrifié, un espoir minuscule, mais quand même, celui que tu trouves la possibilité de nous sortir de cette impasse. »
et
dans l'après catastrophe, ou dans son attente, chercher réconfort
« où creuser à la pelle, où creuser à la tractopelle, où creuser à la dynamite, où creuser et quoi trouver de réconfortant, quelle zone d'ombre recouverte de temps terreux mettre au jour et pour quel bonheur, pour quel connaissance précieuse et compatible, éthique, écologique, saine, positive, amicale, »

un très beau texte sur la recherche rêvée ou non des souvenirs d'enfance, de l'impossibilité de les dire adultes (pourtant l'évocation est belle)
« Et notre œil croit baigner à l’aise dans une étendue sans distances, comme il est donné à notre pensée, dans le temps, d’épouser à la fois le passé, le présent, l’avenir. »
et
pédaler de toutes ses forces, hors de la ville
« Après km15 plus personne. Je me cramponne. Je m’arc-boute. Jambes brûlantes qui tournent à toute vitesse. A vide ? Je cherche le point de rupture. Dialogue fougueux. Corpsmachine. Accord douloureux. Sublime. Cheveux collés, tempes martyrisées, sang qui cogne et s’affole, peau trempée, je fends l’espace et réalise l’étrange fixité du paysage. »

un échange qui est sans doute arrivé en fin de journée, mais que, honte à moi, n'ai pas eu la patience d'attendre, ou pas pu en crainte que machine ne veuille plus, et me battant avec un billet sur http://brigetou.wordpress.com sur une exposition avignonnaise, me disant que je complèterai peut-être
entre Anna Vittet sur http://justineneubach.wordpress.com/
et
Justine Neubach sur http://www.ecrivant.net/spip/
alors : allons y voir, les blogs sont beaux

parle de ses deux grands-pères , en fait parle surtout de Paris, et des souvenirs qui accompagnent les pas, qu'on y ait eu grand-père ou pas, quand on est de cette ville (et cela résonnait en moi) mais, bien sûr, ça aide les grands-pères, il y faut passé mêlé à celui de la ville
« un soir, de petits bâtiments de plain pied, la cour d’honneur et les couleurs qu’on hisse tous les matins vers six heures (à ceux qui se lèvent tôt, le monde), probablement bien avant, la rue qui tourne, les faillites, l’appartement qui domine le Léman, puis la colonne Vendôme, les rideaux fermés, l’embrasser oui, lui, allongé là, je me souviens de ses lunettes de soleil, des verres de cognac au restaurant du bois de Boulogne, une Rolls Royce, vert foncé, une Jaguar bleu nuit, les traces qui restent aux murs comme celles qui restent à la mémoire, marcher dans les rues, regarder et voir, au sol quelques couleurs »
et
une stratégie pour simple renversement du monde
Le web double le monde mais en reste miroir, et puis
« Était venue cette phase transitoire : des personnes quittaient le monde où on arpentait avec ses jambes, et vivaient désormais principalement dans le monde qu’on arpentait derrière l’écran. Cela n’empêchait pas leur vie habituelle, on mange un sandwich derrière l’ordinateur, on va dormir quelques heures, on sort respirer sur la terrasse ou le balcon, mais ceux-là vivaient véritablement dans le web, illustraient un monde que progressivement ils n’hésitaient pas à construire de leurs propres fables, avec les mêmes moyens qui servaient à documenter le réel. » et c'était le début de la grande transition, .. pour la suite je vous laisse découvrir

entomologie fantaisiste
une photo, des interprétations, le piège du fourmillon
d'où l'étude dudit fourmillon, avec dessins et photos à l'appui – et c'est saveur
« En attendant je rêve : « fourmi-lion », comme dans ces jeux pour enfants où l’on s’amuse à créer, tête de poisson/derrière de tigre, des animaux chimériques.
Et puis quelque chose me dit que nous sommes très proches lui et moi : postée dans mon trou d’internet (comme d’autres) et à grands coups de nuque je récupère les liens qui glissent vers moi pour m’en nourrir. Autour, je vois qu’il y a beaucoup de trous, de traces. » et ces derniers mots renvoient à « petite racine »
et
des différente façons d'être piquée, des différents piqueurs, et de leurs bienfaits
« Je décidai alors de cohabiter avec un oursin, ça dura ce que ça dura : il ne manquait pas d'intériorité, mais de variété dans la conversation. »

les 3 de la place d'Arménie
celui qui parle (et bien) habite là place d'Arménie, Toulouse – France, et compte, recompte regarde les passants , leurs pieds, et les papiers qui volent... assis à côté de graffitis (et des hommes en vert viennent effacer ceux auxquels lui et son ami tiennent, qui sont portraits, et beaux)
« 19h : pieds, vélos, talons, bottes tout à trac, heure de pointe, passe et repasse, sans arrêt, pas assez de mains pour les compter, pas assez de vie pour les aimer. Dans l’entrejambe de la foule, je crois parfois les voir, les copains, les trois d’en face. »
et
Urbain trop urbain (Claire Dutrait) http://sofileo.wordpress.com/2011/07/01/place-d’armenie/
les regards des trois sur les pas, les passants
« Dans les volutes peut-être s’esquisse aux commissures, des lèvres, là, de l’œil et de la moustache, peut-être s’esquisse au revers des raies au vent un sourire parmi les traits des visages encore présents des Arméniens sur la place, sur la place d’Arménie, à savoir ne connaître jamais le biais de tous tes pas. »

couleurs, sans photo-couleur
court film couleur sans image, par écrit
« Il y a : une fillette avec une épuisette à la main, elle court sur le mur qui forme un arc de cercle entre les deux musoirs, il est haut et large, elle court en zigzags dans les entrées maritimes, elle cherche visiblement à attraper les langues de nuages qui défilent très vite au-dessus d’elle.... »
et
parler des autochromes, en des mots qui les caressent, et du Glyphoscope, et ce faisant faire revivre un monde, ceui de 1914 de la guerre, des sénégalais, soldats, d'un président, chercher à lire le passé
« Plus tard j’ai connu les autochromes de Lartigue, ceux de la fondation Albert Kahn, de la librairie du Congrès... et chaque fois, quel que soit le sujet de la photo, je m’arrête dessus. Fasciné par le procédé, par ces petits grains colorés de pomme de terre, qui renferment un monde à jamais disparu, et qu’on ne reverra jamais. Parce que le monde a changé, et qu’on ne sait plus fabriquer les autochromes : il s’agissait d’un procédé rustique, mais cependant industriel. »

dessins
très, très savoureux, série de dessins pour trouver idée
« Illumination ! : l’usine désaffectée de mes migrations pendulaires, à Azay-le-Rideau. Je m’y arrête un soir, après Balzac, et tente l’aquarelle. Voilà la palette des couleurs de l’usine : » et elle est toute douceur, mais ce ne sera pas la chute (qui qu'est très bien aussi)
et
très beaux (je trouve)
« De laisser parler l’image sur le thème de la destruction.
Du traumatisme de la destruction à l’amnésie de la réhabilitation du Trapèze, mon imagination
essaye de faire son chemin dans Renault-Billancourt. »

Palimpseste :
l'histoire de Luc et Nils, l'oncle, le neveu ,la mère, la respiration de la mer et le souvenir d'Alice
« Ce triolet onirique obsédant « Sable-Mémoire-Écriture » fait ce matin de la plage en contrebas, lavée de grand temps, son palimpseste, avec l’horizontalité liquide pour cadre à la recherche des enfants de plages à la quête du temps ; musique et mer, avec cette granularité phonique et cette fausse régularité métronomique de la marée. »
et
la réponse (Alice)
« pas sous les mêmes cieux.

je t’écris toujours” mon cher Luc. un lien jamais rompu. tu restes en moi. trace indélébile. l’écriture. c’est toi. quand j’écris. même éloigné des sujets qui nous préoccupaient alors, quand j’écris, c’est toujours un peu de toi que je couche sur le papier. tu m’as appris cela mon cher Luc. tu m’as laissée trouver ma voix. ma plume. »

rêver passé
revoir, rêver de voir, la jeune fille qui n'est pas devenue vieille
« Tu es partie trop vite, les joues en creux fouillées par la faim. La fin, tu la savais proche, imminente, mais tu n’en disais rien, seul ton corps parlait. Je l’ai entendu souvent crier, ton ventre en convulsion et ta bouche en cannelure sèche. Longtemps j’ai cru que tu l’entendais, que tu allais te redresser, trouver dans mon regard de quoi t’alimenter et vivre, et continuer à tourner super8. »
et
rêver du dernier jour d'école
« Regarder une dernière fois ce pupitre, les gravures façonnées avec minutie à la pointe du compas, après-midi après après-midi. Relire les blessures voisines pour les inscrire profondément dans les petites cases de la mémoire. »
avant de rêver du dernier jour des vacances

les mots en sourire
chez marge est vladje une échofictive de marge, et garde sa façon de dire les parfums et saveurs
« vladje éprouve coup d'excitation à l'entrée du parfum tilleul dans la chambre à 5h 40 un jour de juin (six heures de plus à québec ) mais pas seulement cette épreuve-là - elle peut boire de l'eau pétillante et chercher encore une fois le rose hantaï »
et
langue savoureuse, chatoyante, poème au risque de te rencontrer
« parce que
au cirque de te rencontrer
je te clown devant les lions
aux rires de te rencontrer
pour éviter qu’ils ne te dévorent »

ce que disent les nuages
court et beau : « Au bout d’un moment, le doute n’est plus permis et apparait le visage de celle qui se cache dans les nuages. J’aimerai bien que le vent s’arrête quelques instants »
et
retour sur le lieu d'un souvenir d'amour passé
« Dans le jardin bruissait l’air du soir. En lui, la tristesse. Il chercha dans les nuages de belles raisons d’espérer, livrant aux couleurs évanescentes les questions qui lui fanaient le cœur. Il aima ce moment de solitude. Quand il considéra de nouveau les grands saules qui pleuraient le long des berges, ses mains avaient abandonné la rambarde pour venir réchauffer ses propres bras. »

luxe
le luxe, chacun son luxe comme autrefois sa minute de célébrité, le luxe et la luxure, plus simplement le luxe derrière barreaux de l'avenue Montaigne et une belle série de photos (plaisir de croire que je marchais en fin de journée vers le théâtre des Champs Elysées)
« L’avenue Montaigne , à Paris (8e), vitrine clinquante – tout est planqué derrière les vitres blindées, avec des vigiles de l’autre côté, costume noir uniforme – est comme la miniaturisation de cette idéologie, sérieusement surveillée par caméras interposées, là c’était le 29 juin. »
et
n'a jamais su « décortiquer les sens du mot », et notamment de celui-ci, le confondant avec le prix et le bon goût officiel mais découvrant l'horreur ou l'ennui du « chic » (je dis très mal, elle très bien, lisez là plutôt)
alors : « Je me lève, prétextant un appel de l’hôpital, et je fuis poliment. Je longe le canal jusqu’à ce banc. Observer le ciel imbriqué dans les toits des vieux immeubles, surprendre le clapotis de l’eau. Rentrer. Echanger un mot avec Ada et Victoire, après leurs cours de contrebasse et de hautbois »

et celui que ne peux juger (au moins pour une moitié), autour du vide
une presqu'île qui entre dans le vide
« Une télévision fonctionnait encore et diffusait en boucle les échos incohérents d'une société en parallèle, pleine de soubresauts et d'ombres percluses ; le lien unique et espéré mais comme la route de bord de mer, ne circulant que dans un seul sens. Sur la totalité du pays, une fine couche de poussière s'était déposée, ankylosant les salons, les robes en tulle, sa porcelaine fine. »
et
joue avec le mot
« dans le vide,
vide, de vie,
le vide, la vie
la vie vide de vie,
vide de moi,
et moi vide de vie, vide de moi,.. »

7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Chaque mois, sans avoir l'impression de me répéter, je reste admiratif devant tant de boulot. Une compilation du meilleur calibre qui se puisse trouver. Je confesse avoir eu une petite faiblesse pour les dessins de Loran Bart... ces maisons esquissées d'une belle main.

Michel Benoit a dit…

Il est plutôt bien plein ton vide !

arlette a dit…

Et .........on se sent, je me sens vide à ne plus oser écrire devant tant de finesse de choix et j'ai pris le temps d'entrer aussi chez les autres cités, blogs où chaque mots est en résonance intime
Merci à toi Amie pour le partage

jeandler a dit…

La place est peut-être vide de juilletistes mais la page bien remplie. Quelle compilation, quel travail, quelle imagination ! Des départs de feu qu'à plaisir on aimerait alimenter, attiser et poursuivre les cheminements...

joye a dit…

Aphrodite sourit parce qu'on la loue pour sa beauté corporéelle qui n'est rien en comparaison avec la tienne intellectuelle.

Gérard a dit…

me suis arrêté à la plante...des pieds

lireaujardin a dit…

merci pour ce riche florilège, qui aide toujours à naviguer