commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, janvier 07, 2012

cahin-caha, le rite

En attendant le soir et les Noces de Figaro, ai sacrifié au rite mensuel des vases communicants – essayant une fois encore de savoir lire, et suppliant une fois encore les auteurs d'être indulgents à mes lacunes.

(en outre, comme de bien entendu mon cher vieux mac était d'humeur capricieuse, et mon crâne englouti dans carcasse molle)

Or donc, la riche moisson du mois : (mais bien sûr il y a surtout la compilation à laquelle oeuvre Pierre Ménard http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants

Simplement, suis désolée et un peu honteuse, il y a eu un vase pour lequel les participants ont eu des ennuis et annoncé qu'il arriverait en fin de journée, mais àà 23 heures 30 n'ai plus eu la patience d'attendre, et je mets en ligne le billet qui attendait que je les rajoute en tête.. je les prie de m'en excuser.

à suivre (bel exploit)

Christopher Selac http://lasuitesouspeu.net/?p=569

« la dispute 1/24» début d'un feuilleton qui s'annonce bien

« Toujours est-il que je n’ai pas trouvé si mauvais le concept, et j’ai préparé une petite soirée entre amoureux pour mon époux. Nous devrons chacun deviner un secret de l’autre, autour d’un bon dîner que je lui ai préparé avec amour. Je suis certaine qu’il va adorer cette petite surprise. Mais il est bientôt dix-neuf heures, il ne devrait plus tarder maintenant. J’ai hâte de savoir comment il va réagir ! »

et

cela se succède d'heure en heure, avec par exemple

G@rp http://christopherselac.livreaucentre.fr/2012/01/06/la-dispute-624-par-christian-grp/

la suite du feuilleton

« Ça ne s’arrange pas – il le faudrait, pourtant. Son esprit part en vrille, les commandes ne répondent plus – mayday mayday – il a dû griller un moteur, oui, sans doute, ou alors sa batterie est à plat – plus probable. »..

...les épisodes suivants sont venus au cours de la journée

avec, dans l'avant-dernier http://lasuitesouspeu.net/?p=601 :

« Cela dit, tu vas rire, mais je vais te faire une confidence : ça m’a fait beaucoup de bien, cette dispute. Tu veux bien me passer le programme télé, s’il te plaît ? Il y a peut-être encore quelque chose d’intéressant, à cette heure-ci. »

habiter

Christophe Sanchez http://www.frth.fr/quoi/vases-communicants/des-murs,165

« des murs » - les murs où nous vivons, notre rapport à eux.... j'aime la façon dont il en parle, et puis

« Alors quand il faut partir, on se « dépièce », c’est comme si on s’arrachait le thorax, comme si, inévitablement la vie des murs que l’on a consacrée allait disparaître, comme si la peinture écaillée, le papier- peint décollé étaient des lammbeaux d’existence qui disparaissent. Et on se dit. Je sais, je ne sais pas. Ce ne sera plus jamais pareil. La vie dedans.»

et`Franck Thomas http://www.fut-il.net/2012/01/murmures-aveugles.html

« murmures aveugles » un studio, loyer raisonnable, dans un immeuble insolite, étriqué, avec un logement par étage, donnant sur des villas un rien luxueuses, un paysage qui se transforme – et puis dans l'armoire

« Une voix discrète et claire, qui raconte. Je l'écoute. Elle raconte des images, elle décrit des actions, elle dit des tranches de vie, les unes derrière les autres sans qu'aucun sens les relie. Qui parle ? Il n'y a plus personne derrière le mur. J'écoute encore, je m'approche mieux. Et je saisis : la voix détaille ce qui se déroule de l'autre côté de la façade, au fur et à mesure. « une femme en robe rouge et sourire tendu sors de la boulangerie un sachet à la main ; un ballon usé traverse la chaussée au niveau du 26 ; le dernier ouvrier quitte le chantier en crachant au pied de la bétonneuse ; les volets de la deuxième fenêtre du rez-de-chaussée du 19 claquent au vent ... »

et cette image léchée de la ville devient insupportable.

échange entre poètes

Camille Philibert-Rossignol http://www.ericdubois.net/article-texte-de-camille-philibert-rossignol-les-vases-communicants-de-janvier-2012-96163274.html

« divagation et quelques vagues »

une vidéo, une musique, un poème, un voyage avec Athéna

« La déesse mettra un point final à ton interminable histoire: après d'interminables péripéties tu rejoindras ta femme, elle sourira comme jamais ; désorienté, je disparaîtrais dans des circonstances plus ou moins brumeuses; à moins que, lassé de la chasse et nostalgique d'expériences exotiques, une envie viendra, celle de raconter ton histoire, ou du moins de tenter de le faire... »

et

Éric Dubois http://camillephi.blogspot.com/2012/01/vases-communicants-avec-eric-dubois.html

cette poésie qui semble simple et que j'aime tant, ici le jour et la nuit

« Il y a aussi cette période grise

qui n'est ni la nuit ni le jour


Avant que la lumière ou l'obscurité

ne soient


Mais c'est encore autre chose »

un bel échange, cheminer en anciennes maisons

Pierre Ménard http://www.amboilati.org/chantier/on-entre-dans-cet-immeuble-par-une-petite-porte-pierre-menard/

petite porte, petites pièces sombres séparées par des escaliers, attirance pour les fenêtres, pièces classiques, vestibules, salles d'eau, salles à manger, ancienneté, couloirs, etc... mais tout est dans l'écriture de Pierre, d'ailleurs :

« des pièces en veux-tu-en-voilà, et toujours ces phrases qui s’inscrivent en nous au fil de la visite et qu’on finit par retrouver retranscrites sur un mur, lettre à lettre, dans un rébus de carreaux de faïence colorés. »

et cette fin : « Le plaisir du moment a seul quelque certitude. Plus de portes ni d’attentes, nous n’avons pas fait ce voyage. »

et

Benoît Vincent http://liminaire.fr/vases-communicants/article/fuoridentro-de-benoit-vincent

« fuoridentro », puisque : «Vous ne savez pas regarder [...] Vous parlez de la ville comme d’une carte, d’une douzaine d’œufs, d’un jouet mécanique ou d’un arthropode à décortiquer. Mais vous n’en savez rien. Vous ne savez pas les artères, les mégots... », nous est offerte une longue et précieuse dérive entre observation rêveuse, précision poétique, de petites unités de texte en interludes, et vous conseille suivre Benoît.

« Nouvel étage, la lumière du soleil peu à peu trafique

avec le gris du palais,

il va y avoir des trouées,

tu es peut-être arrivé

au ciel ?



Non. Nouvel étage. Un long couloir qui mène à une pièce au plafond bas, un entresol, avec trois portes,

murs blancs,

mosaïques,

faiences multicolores,... »

en vol avec héros ou rêve

Flo H http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article394

réveil en désarroi, des blocs de textes séparés par des petits couplets

« Terrorisés, temporisons, rions léger car rien n’est grave et rien n’est important. Ou plutôt tout est grave et tout est important. Tout vous appesanti, vous ronge, vous enfonce sous le niveau de la mer, et immobiles englués figés dans votre prison-sol c’est comme si vous n’aviez plus qu’à attendre la fin. » j'ai beaucoup aimé

et puis s'échapper dans un rire ailé, se cramponner à un reste de rêve, retrouver la quotidienneté, jusqu'à « Elle finit d’écrire les mots, elle est bien quand elle écrit, s’accoquine le temps, pense à lui, oubliées les vieilles vies de la journée, les vilains, les égoïstes, les imbus d’eux-même, lambine un peu encore.. sourit. Un peu de légèreté dans le plis de ses yeux. »

et

Isabelle Pariente-Butterlin http://wingsofflo.blogspot.com/2012/01/il-faut-venger-icare-isabelle-pariente.html

« il faut venger Icare »

et le texte suit des rythmes musicaux, avec le plaisir toujours renouvelé de ses jeux avec les héros des temps anciens

« Je ne peux pas me souvenir, sans qu'un soupir s'échappe de moi, de cette statue d'Icare, vue au Louvre, une expo, un jour, il y a longtemps, dont il ne me reste que des bribes sous le nom de Peter Greenaway. Icare à l'entrée, accueillant le flot, statue de marbre blanc, parfait, saisi au moment le plus cruel qui soit, au moment où sa joue touche le sol, dans ce qui aurait dû être une caresse et qui, un fragment de seconde plus tard, allait devenir un écrasement létal de son corps, de ses vertèbres dans la dislocation des corps/ »

Quotiriens http://2yeux.blog.lemonde.fr/2012/01/06/vases-communicants/#xtor=RSS-32280322

« Chant X » (puissance deux ce que je ne sais indiquer)

une île, cône qui émerge de la brume, un chemin, une tombe

« Sur l’autel des Dieux chtoniens qui protègent sa morte, il boit le silence noir qui coule de la fissure. Le philtre l’engourdit. Les mains croisées sur le ventre s’élèvent imperceptiblement, comme il a cru le voir, un jour, sur un gisant dans le froid d’une alcôve. » et c'est beau comme la Méditerranée et les histoires qui ont tournoyé

et

Jacques Le Cleac'h http://quotiriens.blog.lemonde.fr/2012/01/06/vases-communicants-janvier-2012/#xtor=RSS-32280322

« De Misterium » des blocs ouvrant chacun par une des conjonctions sous la garde d'un gigantesque personnage en miroirs

« OU bien le mystériome n'est pas clivable: je veux dire que tu arrives alors sur la lésion et on voit la couleur émeraude répandue sur toute la paroi ; ce sont les formes trabéculées, fibreuses, qui sont les plus spectaculaires, les grade III de Watson-Korchikovski, qui ne seront pas améliorés mais on ne peut pas le savoir avant le geste. Sarkis Egoyan qui les teste en consultation dit que chez ceux là les troubles de la personnalité ont commencé plus tôt, cependant l’origine sociale est très diverse contrairement à ce qu’on croit. Il y a même une femme dans notre série... »

pour mon délice, cut-ups en répons, reprises, rebonds, tissages entre

Christine Jeanney http://etsansciel.eklablog.com/vases-communicants-5-a29545479 et là vraiment, pour elles deux j'ai savouré leur magie et leur malice mais ne peux que vous renvoyer à la lecture, aux images, alors juste pour celle-ci

« faire des ronds dans l'eau »

« Sûrement le contraire de beaucoup

Au cœur

De l’eau d’or.

cercles qui, danser, des sirènes ou des anges, plongés dans deux anneaux

tourbillon happe monstre ou désir voyage ou fuite. Quitter Le photographe pétrifié, une illusion. A l’intérieur, »

et

pour Christine Zottele http://tentatives.eklablog.fr/ce-qu-ils-disent-c138976

« Cette ombre est-elle à travers moi ?

Pas métaphore mais rat libre

Elle insiste nuit de déplacements

Fuir faire attendre espérer traverser atteindre

Nous nous retournions la pourchassions

D’après « Journal du rat » 15/05/ 2011 »

crimes tranquilles

G. Balland

« merci pour le crime » http://doha75.wordpress.com/2012/01/06/merci-pour-le-crime/

un tueur reçoit une lettre le remerciant de son dernier crime, et ma foi en est troublé – joli ton faussement neutre, récit,

« Oui, il l’avait tuée, mais comment l’avait-on su ? Et qui pouvait le remercier d’avoir fait disparaître cette fille ? Lui, il avait eu la délicatesse de la faire entrer dans son musée des âmes perdues. »

et

Dominique Hasselmann http://presquevoix.canalblog.com/archives/2012/01/06/23138070.html

« Seine de crime »

elle découvre Paris, elle se penche sur un pont, elle est abordée, ils font connaissance, boivent un café, et moi je suis les mots de Doinique en me demandant où nous emmène après ce titre, et.. non je ne le dirai pas... alors je remonte dans le texte pour

« La conversation languissait et devenait banale : et vous, vous venez d’où, vous faites quoi dans la vie, je bosse dans une banque, c’est du travail, moi j’écris de temps en temps, oui, plutôt des polars, sous un pseudonyme car autrement je travaille dans une librairie mais l’avenir n’est pas brillant, c’est drôle que vous habitiez près du pont de Bir-Hakeim, j’y suis passé l’autre fois mais cela fait tellement décor publicitaire maintenant, après le dernier tango, ah non, je ne crois pas, l’architecture est restée intacte, je me demande s’il est classé monument historique. »

sages et beaux textes – un peu hors de ma portée en ce jour (ou en moult jours, mais je paie un refus obstiné de m'intéresser à ce qui se passait en cours de philo et une trop longue fréquentation des pipis de chiens et vide-ordures, ce qui n'est sans doute pas votre cas, alors plongez y et suis certaine que vous en tirerez plaisir) – y reviendrai mais j'aurais honte de faire semblant

Melodie Faury http://penseedudiscours.hypotheses.org/7952

« la relation enquêteur-enquêté, une relation vivante » et le rôle du rire – intéressant, y reviendrai (étais comme souvent trop en manque d'esprit de sérieux, entre futilité et sommeil)

« Le rire va informer, au sens où il donne des précisions, parfois difficile à expliciter, soit sur le statut de ce que viens de dire l’enquêté (confidences, à préciser), soit l’état de l’enquêté, soit sur le fait que l’enquêté teste la réaction de l’enquêteur ou attend inconsciemment une réaction de la part de l’enquêteur : un rire partagé, une relance, une réaction. »

et

Marie-Anne Paveau http://infusoir.hypotheses.org/2182

« désir épistémologique et émotion scientifique »

exposé introduit par « La recherche scientifique n’est pas une activité linéaire, ni, surtout, atemporelle : elle est marquée par nos âges et nos expériences, et notre rapport au travail, à la pensée, au savoir et à l’écriture se modifie avec le temps. Si nous l’apercevons, nous pouvons en faire une donnée de notre recherche, sous la forme d’une intégration de nos manières à notre matière. » - y reviendrai à loisir - ne pas négliger désir de l'autre et désir de connaissance

échange de photos provoquant des textes par des orfèvres

Louise Imagine http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2012/01/06/etait-ce-ce-silence-intense-et-inhabituel-qui-aurait-du-lalarmer/

« Aube nouvelle » une étrangeté tranquille :un matin, un calme inquiétant, une onde de choc, et puis le silence

et « Tout, au millimètre près. Intact. Miraculeusement intact. Elle se prit à penser alors, une pensée folle, apaisante, que comme si de rien n’était, comme si ce jour n’avait rien de particulier, elle aurait pu finir distraitement le fond de sa tasse de café. Comme tous les jours avant cet instant-là, cet instant précis, elle aurait pu prendre le volant sa voiture, réfléchissant, insouciante, aux rendez-vous, taches diverses et variées qui occuperaient sa journée.
Elle se prit à penser à tout cela, désespérée. »

et

Franck Queyraud http://louiseimagine.wordpress.com/2012/01/06/vasescoparfranckqueyraud/

« elles sont partout... mon amour... (carte postale) »

tout ce qui guide la trajectoire, perspectives, rivière... elles guident vers celle aimée, et en taisant leur nom, y pensant, vient un petit poème de Prévert – et Prévert s'installe gentiment – et elles sont bien telles que le pensais, vous verrez quand aurez fini de suivre

« Ces arabesques quand le vent fait bouger les doigts de l’arbre qui me montrent la direction et les mille petites feuilles jouent avec éclats de soleil, apportent ombres sur ton doux visage, imaginé… »

une rue que l'on remonte indéfiniment

Anne Savelli http://www.joachimsene.fr/txt/vases-communicants/article/de-la-rue-par-anne-savelli

« de la rue » qui n'est pas un oloé

mais écrire de la rue, d'où ?

« je ne t’écris pas de la rue. Cette rue est, sans moi, sans que je la regarde, est, se sait, se dit, se veut, se raconte inamovible. Inaltérable, imputrescible, on peut multiplier les adjectifs ce sera toujours : rue de province dans un quartier tranquille dont le reste de la ville rêve, où jamais on ne laisse place à un HLM de banlieue... »

et

Joachim Séné http://fenetresopenspace.blogspot.com/2012/01/morceau-de-rue-par-joachim-sene.html

« morceau de rue » – suivre un trottoir, toujours le même puisque toujours un trottoir, qui file tout droit comme le temps, qui file comme la rue, comme les visages que l'on croit reconnaître..

« Il me faut bien revenir, saccades du retour à zéro, et je dois être, parfois, sur le chemin du retour, et voir à l’envers se dérouler la bobine de la rue et son décor de vitrines, de portes-cochères, de plaques de médecins, de numéros pairs ou impairs… Les numéros, les nombres, voilà peut-être, l’issue… Leur ordre à observer et il ne me resterait plus qu’à compter ou à décompter pour savoir où je vais, pour savoir si je viens ou reviens, si ça s’arrête, quand ça s’arrête, compter pour savoir, savoir pour compter, continuer longtemps comme ça et comment faire autrement.. »

deux poètes et le mot souvenir

Laurence Sarah-Dubas http://www.boat-a-idee.com/laurence-sarah-dubas-vases-communicants-janvier-2012/

« C'est le coeur qui se souvient » – beau, vous laisse lire et suivre ses invocations aux passés

«Je rêve
Baiser lent de cinéma émouvant mer violette l’éveil est vif et précoce

le ciel toujours peint par Van Gogh

Je vous suis pas à pas_Petite_Naine_joyeuse

Dans l’obscurité lumineuse

toi Léonard toi John toi Lewiss toi Pierre Paolo toi Bob toi Léo toi Pascin

Fernando plus personne derrière»

et

Jean-Christophe Cros http://lsarahdubas.over-blog.com/article-vases-communicants-de-janvier-2012-96217879.html

«souviens toi» un poème, dégringoler le long des strophes, dans la saveur des mots,

«A table

vêtue de noir

les yeux baissés

une gravure de Dürer


sansevieria trifasciata

l'homme en direction de la langue »

les arbres

Christine Leininger http://jetonslencre.blogspot.com/2012/01/vases-communicants-de-janvier-2012.html

très joli texte sur la jeunesse d'arbres

« aux doigts des arbres

J'enfile des bracelets de feuilles, rougissantes jeunes filles. Des étoiles pétillaient dans le feuillage que la morsure du froid n'avait pas encore saisi.

Et la malice donnait aux branches des arabesques souriantes. Bois dessus dessous, ils vont fièrement pointant leur nez au ciel. »

et

Danielle Masson http://les-embrasses.blogspot.com/2012/01/dans-le-cadre-des-vases-communicants-de.html

tient le journal de Chronos l'olivier, et c'est bien entendu L'Arbre

« Il y a dix ans, je n’avais pas aussi fier allure. Mais aujourd’hui, j’essaie de lui rendre ses bienfaits. Dix kilos d’olives à moi tout seul… je sais, je devrais pouvoir faire mieux mais il faut que je surveille les autres et que je lui susurre des conseils à l’oreille pour que nous redevenions forts et beaux comme il y a déjà plus de cent ans. »

bon là je suis sortie tancer mon olivier fou dans ma cour

les ascenseurs

Candice Nguyen http://www.fuirestunepulsion.net/spip.php?article1191

« entre deux »

une citation de Nathalie Stephens et un dialogue à «une heure incertaine – la nuit peut-être.. » entre deux êtres alignés entre un miroir et une porte en aluminium fermée

« L’AUTRE : Vous n’avez jamais fait de plongée ? … C’est un peu pareil... Vous perdez tous vos repères, vous ne savez plus par où respirer... – Oh laissez tomber pardon, je suis en pleine confusion en ce moment – Vous auriez pas l’heure, dites ? 


L’UN : Elle y changerait quelque chose ?... »

et

Guillaume Vissac http://www.theoneshotmi.com/2012/01/guillaume-vissac-au-cent-enieme-etage.html

« centième étage » un ascenseur, et ce qu'il peut en faire, avec le corps d'un autre, les vibrations, le métal, la bulle, la voix enregistrée

« Ondulent alors la tôle et les parois, les câbles. Une fois silence revenu à bord de la cabine le type grille le bout fauve d’un mégot. La voix IA décrète, métallique, une certaine interdiction de fumer, à quoi le type répond par un majeur, des orages de fumée. Où j’en étais, dit-il ? Il tire, avale, crache et souffle et parle dans le même air d’épaules » une longue dérive cauchemardesque

la langue

Josée Marcotte http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip/spip.php?article157

« mots »

partir de « penser aux mots » et tout ce qui en découle

« Penser que ce sont des mots français. Penser qu’il y a trop de catégories. Penser aux frontières. Penser beaucoup trop aux frontières. Penser, branle-basser, railler, bruiter, rapailler, mot-valiser, inventer et vacarmer les mots. Penser et accueillir les mots sans. »

et

Michel Brosseau http://www.outre-songe.com/2012/01/15-notes-de-langue-ii.html

« notes de langue II»

beau texte sur un désir de langue bruyante (lassé de langue de qui se tait)

« avoir longtemps confondu langue et pâte sonore qui la portait – cadence batterie où délivrer le trop plein d’énergie et d’angoisse, bourdon basses lourdes pour secouer nos ventres froids, saturation que réclamaient nos gorges trop timides, distorsions nos corps écartelés jamais brisés »

rencontre de deux magiciens des mots

Ana NB http://academie23.blogspot.com/2012/01/la-valse-absolue-de-trayere-par-ana-nb.html

« la valse absolue de Trayere » comme toujours un texte aussi beau, splendide, rythmé, et complexe, qui danse en avançant à grandes strophes à courtes phrases, à répétitions qui n'en sont pas

« Il tape trois trucs trie tape trente trucs trie trois cents trucs trie où l'avez vous vue la première fois quand est – elle venue quand ? Il tape au bord de la rivière, là le saule un jour grimpée à la haute branche penchée pour écouter les boucles du vent le battement des cloches la course du grand cheval, et elle il la voit à l'envers dans sa combinaison blanche petits points rouges perlant taches. »

et

Lucien Suel http://sauvageana.blogspot.com/2012/01/vases-communicants-janvier-2012-lucien.html

« Maumau dans le jardin sauvage de son enfance nue. » suite de strophes concernant Maumau..

« Maumau est très avisée. Le jour de son mariage, elle sera exacte au rendez-vous, avec le bouquet serré entre ses mains gantées de blanc. Elle essaiera de rester souple et légère en avançant au bras du fantôme de son père dans l'allée centrale de l'église du village. Les chaises se renverseront une à une (théorie des dominos) sur leur passage, soulevant une poussière d'atomes. Maumau retiendra sa respiration dans les siècles des siècles. »

Nolwenn Euzen http://julienpauthe.tumblr.com/post/15367344446/nolwenn-euzen-les-arraches

«les arrachés » très courts vers en rythme serré, comme une parole heurtée, à bout de souffle

« Il n’y a aucune. 


Mais quelque chose qu’il.


Si jamais un peu de. 


Pas de. Ni de. 


Rien d’autre que... » 


et

Julien Pauthe http://nolwenn.euzen.over-blog.com/article-main-par-julien-pauthe-96222180.html

« Main » avec une introduction et une image que je n'ai pu déchiffrer, un beau texte, une main (rendue pour saisir la clef de contact et démarrer sous la pluie)

« main qu’on vous vendra dégreffée à assembler vous-mêmes selon très large choix parmi catalogue d’options, couleurs, textures, sensibilité et capacité de préhension finement ajustables

main aux diverses valeurs selon les cours d’un marché transparent dont vous serez les acteurs avec mise en relation directe selon vos souhaits... »

le goût des livres

François Bon http://archeosf.blogspot.com/2012/01/vases-communicants-archeosf-accueille.html

« Je n'ai pas lu Jérédias Jamet (Brigetoun non plus) ni Kéréban le têtu ni Clovis Dardentor (eux si) mais j'ai lu tous les autres »

éloge de Jules Vernes, de ce qu'il est dans notre enfance, de notre lecture de ses livres en « grandissant » (et en fait de ce qu'était notre enfance, nos distractions)

« Ici, dans la maison, il y a comme des silos à livre, en gros dans chaque pièce, dans le couloir et dans le garage. Je ne sais pas s’il y d’autres auteurs que Jules Verne à avoir la capacité de s’être démultiplié, en ordre dispersé, dans chacun de ces silos. Nous n’avons jamais su ranger correctement Jules Verne, parce que chacun l’a lu à sa guise et a mis au plus près, dans ses propres zones des silos, ceux qui lui importaient le plus. Au sous-sol il y en a une pile épaisse, d’ailleurs elle tient l’étagère, rangés à l’horizontale pour le calage. Est-ce important de le relire (ceux qu’on relit autant : Simenon, Balzac), comme si comptait presque autant de simplement passer devant le livre, voir le titre, savoir que c’est matériellement là, et dans sa tête aussi. ?? »

et

Philippe Ethuin http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2766

« comment j'ai constitué ma bibliothèque » les livres depuis l'enfance, leur découverte, le goût pour, l'endroit où découverts, les endroits où trouvés etc... et peu ou prou on s'y retrouve tous sans doute un peu, même si nous manque sa fidélité, et cela :

« Ma bibliothèque idéale ? Je n’ai pas encore atteint mon idéal. Je ne l’atteindrai jamais – c’est bien la seule certitude. Mais il y a le sentiment d’œuvrer tel un archéologue et non un chercheur de trésors. Je crois plus important la collecte des tessons que constituent ces petits fascicules, ces ouvrages brochés aux couvertures défraîchies, ces livres de peu de prix, cet empire caché pour reprendre les mots de Francis Lacassin, méprisés par beaucoup dont on ramène le dimanche matin des caisses entières pleines de poussières et de richesses textuelles insoupçonnées. Pourtant c’est à la fois un héritage des générations passées et une source de plaisir de lecture. Les belles éditions ?. Les précieux cartonnages Hetzel comme les cartonnages « au globe doré avec dos au phare », « à la sphère armillaire type 2, deuxième plat aux palmettes » ne sont pas des objets de désir pour moi. Se les procurer n’est qu’une vile question d’argent, pas de recherches patientes. Bibliophilie sans doute. Je préfère l’obscur, « l’obscure clarté » du populaire.... »

villes

Sandra Hinège http://www.pendantleweekend.net/2012/01/vases-communicants-22-janvier-12/

« rentrée »: il marche dans rue vide, il connaît l'adresse, un homme dans une pièce fait semblant de dormir, des gens entrent et sortent des maisons.

« Parfois il tombe sur un immeuble complètement noir qui a l’air d’un paquebot arrêté par la nuit. Dans chaque rue, il voit des pièces éclairées qui ont l’air de pièces vides. Il se demande si on a oublié de les éteindre, ou si on les a laissées allumées à dessein. Et ceux qui croient être en haut en train de faire la fête, ne sont-ils pas en bas eux aussi, à marcher.. » une porte ouverte sur un jardin, un homme lit dans un lit... la ville – il ne rentre pas, et le matin arrive – et ce sont de belles strophes

et

Piero Cohen-Hadria http://ruelles.wordpress.com/2012/01/06/facade/

« façade » - la façade qui a toujours été avec elle, celle dont on parle, la façade comme la montre, immuablement, à travers les voyages

« Je ne la sais pas avoir été à Venise ou alors une fois, qu’une : trop de clinquant peut-être, trop de façades palatines sur le Grand Canal, trop de plumes, de brillants, de strass et de stucs, des masques évidemment qui n’en porterait ? et évidemment qu’elle se savait en porter, la belle affaire, et évidemment que ses jupes et ses twin-sets en cachemire comme un jour je lui en offris un, était-il beige, ses couleurs pastels qu’elle aimait, ces marron glacé ou ces ocre clair, Rome oui,... » mais je sais moi que c'est un texte délectable

Noël

Samuel Dixneuf http://nicolasesse.com/2012/01/05/a-christmas-carol/

« a christmascarol »

un homme qui marche dans un centre commercial sous l'oeil des caméras de surveillance et des vigiles, seul en bras de chemise, une allée, une femme, une poussette, des paquets, et la surveillance, les précautions de l'homme, un échange de mots, le hurlement de la femme et l'éviction de l'homme, une histoire trop ordinaire

« Le temps flotte encore un peu. Les clients ont l’air soulagé. Ils se regardent à peine. Puis reprennent leurs activités en silence. »

seulement ça ce sont mes mots, et le principal ce sont ceux de Samuel

Nicolas Esse http://samdixneuf.wordpress.com/2012/01/06/papa-noel-attitude/

Papa Noël attitude - le Père Noël fait un tour de table de ses sponsors, veut déménager, changer son entourage, ses conditions de travail.... et Mac Do le lui offre (on s'y croirait)

« -Écoutez Noël, la situation est difficile sur le marché des sodas. Je vous rappelle qu’en termes de revenus, nous avons été dépassés par Pepsi. Sans parler de la concurrence des pays émergents qui fabriquent du Coca démarqué avec n’importe quoi. La pression sur nos marges est toujours plus forte. Alors, il faut bien qu’on coupe quelque part. Pour 2012, je peux vous offrir 2 milliards. Point final. Et pour le reste, je vais voir ce que je peux faire. »

quant à ses exigences.. lisez

Jérôme Wurtz http://www.urbain-trop-urbain.fr/zac-massena/

«ZAC » Masséna, un film À VOIR .. et un texte, traces d'une visite de ce qu'est devenue ce quartier, pour un spectacle de danse, en passant outre à l'impression d'impénétrabilité

« Le plus surprenant c’est la question de « l’avant ». Dans ce quartier, impossible de savoir. Le nom « GRAND MOULINS DE PARIS » ne suffit pas. Amnésie et façadisme… Prendre ce parti et s’avancer. Trouver le plan du quartier, dessiner une spirale et poser la caméra sur le passage de cette dernière. Arbitrairement. Et la suivre jusqu’au centre. »

et

Urbain trop urbain http://aquelquepasdelusine.blogspot.com/2012/01/vases-communicants-janvier-2012-avec.html

« ZAC (Billancourt toujours »

aménagement concerté,

« Les gens qui ont du bon sens croient toujours lire dans l’acronyme « zone d’aménagement commercial ». Comme ils ont raison dans leur erreur ! De même, les gens qui ont du bon sens et qui voient marqué « îlot » sur une pancarte infèrent une île, une robinsonnade dans le béton. Comme tu voudrais qu’ils n’aient pas tort. Mais tu devines que je suis mercenaire ; et tu as déjà lu mille fois ce que j’écris à présent »

alors, passé le descriptif administratif ou commercial, je ne sais, il y a les mots de Matthieu Duperrex, présentant, faisant visiter le quartier à un cinéaste (Jérôme Wurtz) et ce n'est pas du tout ce qui a été écrit mille fois, et faites vous le plaisir de les lire, parce que

« Nous parlons finalement « écriture », car il faut toujours en revenir là après en être parti. Aussi loin que remonte l’écriture, l’homme a toujours mesuré la terre, a toujours enclos un champ, au moins par la pensée (ce en quoi nous sommes pour Rousseau des malfaiteurs aux yeux de l’humanité), la ville ne s’est pas inventée à partir d’un coup de stylet sur une tablette de cire. Et l’îlot est une unité de découpage analytique qui repose sur l’histoire des pratiques de l’espace. La vie, le travail et les échanges étaient là avant la rationalisation fonctionnelle... »

cafardeux

Tom Rambault http://wanagramme.blog.lemonde.fr/2012/01/06/vases-communicants-janvier-2012/#xtor=RSS-32280322

« le train file, ma vie défile, et moi je reste à ma place »

poème fermement dépressif

« (Comme l’envie du vide derrière la fenêtre, un faux pas sous un bus ou une lame sur ma peau), je crois que je peux le dire :


tout va bien.... »

et

Wana Toctoumi http://poemespourcafard.blogspot.com/2012/01/quatrine-quafardeuse.html

« quatrine cafardeuse » mais assez jubilatoire à lire, honte à moi..

« Ecrite d'un seul trait palpitant, cette prose Venue tout droit du

ventre où se terre un cafard Dans les trippes, qui mord et vous blesse

à vous tordre Et vous laisse un ciel bas comme un ciel de crachin »

sur trois photos de chien

Danielle Masson http://cafcom.free.fr/spip.php?article314

un poème malicieux : la recherche par un je qui est chien de ses photos dans la galerie de Jacques Bon

« J’ai de plus en plus mal à la tête


Je ne sais plus qui je suis


Je ne trouve pas ma photo


Pourtant j’étais beau


J’étais tout blanc.. »

et

Jacques Bon http://jetonslencre.blogspot.com/2012/01/les-vases-communicants-5-janvier-2012-2.html

écrit sur des photos de son chien (commence par dire pourquoi ne devrait pas le faire, mais heureusement passe outre), donne le hors champ

« Rue Geoffroy : c'est « la » rue du chien. Bien qu'on ait deux amis dans cette rue, Thierry, photographe aussi, et Alain, le coiffeur, on n'y passe que pour promener Tintin. Et faire la causette l'été, avec les susnommés, ainsi que Pierrot, un retraité qui refait à neuf solex et mobylettes antiques, capable de traverser la France pour aller chercher une carcasse de Motobécane, passe ses nuits sur Ebay pour lui trouver des pièces, et les refait amoureusement dans son atelier... »

et puis les matières avec

Cécile Portier et sa belle litanie de matières à penser, sur Paumée, ci-dessous, égrenées en mots et images, et leur intelligence

«Opinions en copeaux, vite assemblées, agglomérées, qui ne tiendront pas bien longtemps mais qu'importe, pour l'instant elles nous protègent en ces temps de précaires chantiers. »

et

Brigetoun http://petiteracine.net/wordpress/2012/01/errance-dun-mot-brigitte-celerier/

aux prises avec le mot, tâtonnant dans l'espoir insensé de le cerner, passant par

«pieds glissant sur un rocher humide, couleurs doucement ravivées, éclats de cassures, mica, sous le choc d'un rayon de soleil, le bourdonnement du torrent – pieds sur roseaux brisés, jaunis, parfois détrempés jusqu'au brun, brisures agressives, au bord du marais...» à son niveau

13 commentaires:

JEA a dit…

après que vous ayez tissé toute cette galaxie...
très bonnes noces de Figaro !

Dominique Hasselmann a dit…

@ brigetoun : Un travail de titan(e), que vous faites là, mille bravos.

Et encore, que de textes à lire et de photos à voir !

Anonyme a dit…

Je ne peux dire mieux que les commentaires ci-dessus. Vos travail es impressionnant.
gballand

Michel Benoit a dit…

Déjà vieux ton Mac ? Non...
Mais je ne savais pas que les Mac aussi pouvaient être capricieux.

Brigetoun a dit…

avec moi rien n'est impossible et assez rapidement toute machine se calque sur moi et fait des caprices - j'ai eu une radio qui marchait en plantant des épingles à cheveux dedans en positions variées selon les jours

JEA a dit…

@ brigetoun

à titre strictement personnel, rencontrer dans mes campagnes une radio marchant avec des épingles dans les cheveux me semble plus léger qu'avec des bigoudis...

czottele a dit…

admiration renouvelée à chaque fois... et travail très utile pour moi qui cours tout le temps après le temps, car - honte à moi ! -ne pouvant pas tout lire, cela me permet d'aller voir où je n'irais pas forcément! Merci donc chère Brigitte!

joye a dit…

Je suis fatiguée rien qu'à descendre la page, je ne vois vraiment pas comment tu fais pour tout lire et puis tout remettre ici avec des liens. C'est époustouflant !

Gérard Méry a dit…

Avec un tel billet tu peux te reposer une semaine

arlette a dit…

OUF!!!!! Je comprends mac !! et ses caprices

Lautreje a dit…

les vases ont de plus en plus de succès : partage, invitation, convivialité... et tout le monde se retrouve ici ! Bravo à toi !

jeandler a dit…

se reposer une semaine , un mois, oui. Stupéfiant !

32 Octobre a dit…

merci de ce billet
permet de ne pas oublier de lire certains textes
que de belles surprises