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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, février 04, 2012

plaisir (pour moi) du rite


Non ce ne sont pas des vases, et non ils ne communiquent pas, et oui, en sommeil, en frissons, en micro hébétudes, en un peu de narcissisme navré, j'ai failli ne pas avoir temps et intelligence (?) sereine assez pour pénétrer ce qui nous était offert, mais les vases ont remporté la victoire, comme toujours... et à ce moment là, en plaisir, me suis éparpillée avant de siester – on n'est pas sérieux en vieillissant.
Alors cahin-caha, ça donnerait ça (mais bien entendu il y a surtout http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants le regroupement auquel oeuvre Pierre Ménard)

La folie ordinaire
en reprenant des tweets dans le corps de son texte, aider son fils à traiter : «On ne peut tuer un mythe. Argumentez.» - suer sang et eau (plus porté sur les armes, collectionnées, que sur la lecture)
« Un mythe, m’étais-je dit, ou c’est mort et c’est une légende, ou c’est vivant et c’est une légende…vivante – comme l’écrivent certains journalistes. Bref, vivant ou mort, c’est toujours une légende… J’en serais toujours là sans cet article en page 4 de L’Historien des Armes... » allez lire
et
un ami d'enfance : et les phrases dans la tête, qui ne le quittent pas – beau et long texte, les phrases s'intercalent dans la matinée des deux amis
« Ma vie régulière, vide, démente
Il m’attend. Il s’est assis. On est au sommet de la butte. D’ici on domine toute la région... »

notre monde
« La théorie de la vitre brisée (broken windows theory) est une analyse criminologique développée aux États-Unis au début des années 1980, qui soutient que les petites détériorations que subit l’espace public suscitent nécessairement un délabrement plus général des cadres de vie et des situations humaines qui y sont liées... » ce qui ne doit pas justifier le tout sécuritaire mais montrer que «lorsque les régulations sociales informelles font défaut, les comportements destructeurs se libèrent, quelles que soient les couches sociales concernées. »
une réflexion qui a tout pour me plaire, intéresser mais qui n'est pas, non pas du tout exposé froid, mais une pensée qui se déploie appelle des exemples, et bien sûr Detroit (et la vitre feuilletée qui rend dérisoire la théorie de la vitre brisée) allez y voir
et
sur la route il y a des signes
« Instaurent des virages dangereux, façonnent des zones à vitesse calibrée, dessinent des choix entre destinations, séparent des flux. D’autres ne valent qu’entre eux, pris dans une vaste toile ou simplement associé deux à deux. Ils se répondent alors, se contredisent, se complètent ou se répètent tout simplement. Rien de tel pour le plaisir d’un peu de poésie que de prendre les seconds pour les premiers. »
et la rêverie inquiétante, hypnotique, fantastique qui peut venir d'eux, détournant leur but premier.

échanger musique des textes, musique de la répétition, et photos (belles)
dans le jardin sauvage d'Anan des images d'un jardin imaginé par une experte, strophes de réflexion rêveuse, petit dialogue presque socratique, et plaisir
« Dis-le, que ce que vois quand tu regardes dans ces images, ce que tu pleures quand tu regardes ces images, ce sont d'autres images, ailleurs, rangées ailleurs dans ta mémoire, auxquelles nul regard ne peut plus accéder, auxquelles nul n'a accès, de ce déchirement de couleurs, de ces couleurs froissées des pivoines, pétales froissés, soie froissée, même pas entre tes doigts... »
et
« loin après les yeux fermés » des strophes, reviennent, avec une fausse régularité, pour ne pas céder à un rythme trop marqué, laisser place à la musique, les introductions « oubliés » et « voix » et comme toujours c'est inimitable
« oubliés - l’heure est du premier pas du premier passage dans – le corps de l’heure étendu sur la terre quelque part sur un bas côté – un bout de terre - une eau de nuit - courtes barques à la dérive – loin plus loin pointe des arbres – pluie impasse rue passons – un avance – un avance – ici et »

nom/non deux vidéos à écouter
« Nous nous sommes présentés par nous-mêmes, à ce qui devait arriver et qui aura un nom plus tard »
et
« ce que tu n'entends pas sans écouter, et tu fais bien de penser à autre chose de moins sourd, est son nom épelé à lui, conjugué, décliné, diamanté, éclairé, articulé.. »

elle fonce sur lui, il ne scille pas, rencontre, rien ne tourne rond
« C’est passé tout près. Tes poils se hérissent. Sanglots retenus. Soupirs silencieux. Sidération effacée. Tu y tiens. Fondamentalement. Finalement. Irréductiblement. Plus que tout, tu y tiens et tu tiens. » et une vidéo « ainsi soit-il »
et
« faire avec » ses mauvaises habitudes, les accueillir, les bien traiter
« Vaincu consentant, je les laisse escalader mon dos et me gratter la tête, de l'intérieur, mes mauvaises habitudes pourraient bien la vider, pourraient bien éponger les zébrures ; elles ne s’en soucient pas, embrassent l’espace qui reste, sans couvrir ce qui, avant elles, tapissait l’intérieur. »

l'eau, la mer
bref et court texte poétique sur l'eau, la mer, les flaques, la nuit
« L’eau range ses faux plis en les éparpillant sur les plages ou tournent le sable et la vase. Les coquillages grelottent des glas que la mer fait résonner au cœur des roches. Nous ne sommes pas, nous allons à la lèvre du rivage que le froid saisit comme un portrait ».
et
« elle a repris ses bras de sel et de lumière »
un homme dans le froid d'un car, la buée qu'il met sur la vitre, se souvient : la mer, l'été
« Il a passé ses mains dans les sables du fond, s'est choisi un poisson préféré qu'il a suivi tout un après-midi, il ne ressortait plus de l'eau cet homme, c'était comme une algue nouvelle. Il y avait en lui une part amoureuse du bleu lourd de la mer, une émotion baignée dans un lit de caresses. Tout ce qui l'entourait le nourrissait. Il grandissait sans fin. Rien ne pouvait l'atteindre. »

cinq mots choisis par chacun et ce qu'il en sort
un jour de plus au Paradis
« Paradis. Un jour pas comme les autres. Saint Pierre se tient à l’entrée, il pianote sur une tablette. Devant lui, une file interminable de gens se présente et attend. »
et dans la foule un certain Maurice Heller que l'on retrouve
chez
l'atelier mondain d'écriture
« - Surtout ne l’écoutez pas, Maurice. Ce chérubin abuse un peu trop des paradis artificiels…
- Vous avez raison, ma chère : un de ces quatre, il faudra que je lui corrige la toupie, à ce jeune homme. »

départ
un poème fort de mots simples
« On suspend le présent
Rester partir
Chaque départ est la surface 
de l’autre
La pellicule du temps »
et
départ : un beau texte-poème à partir de ce mot, et de tri et de fuite.. (beaucoup aimé)
« Fulgurance : parce que libération de forces ou la part de l’inconnu ?
La fuite n’est pas tri mais renoncement.
Fuir n’est pas partir. Qui fuit n’a pas eu le temps de faire le tri, seulement ressenti s’effondrer. »

Jean-Christophe Cros http://academie23.blogspot.com/
série photographique (quel beau travail !) de « Pour un tombeau d'Anatole de Stéphane Mallarmé. »
et
Maumau se met en boite, un allègre poème en vers justifiés, à propos de Maumau dans la boue, de Marcel Duchamp, d'épluchures, des phalanges boueuses etc.. un régal du jardinier chef
«Maumau est une laitue.
Grosse blonde rempotée
paresseuse, recouverte
de pralin reine de mai
de pleine terre fumier
tourbe bouse de veaux.
Maumau pousse en vas. »

à partir de musiques
regarder http://www.youtube.com/watch?v=7dpZh0onkJU et puis lire « les rideaux »
les mots, les idées qui viennent, la préparation jusqu'au moment derrière le rideau sur salle noire, en trois mouvements
« Le morceau refait une boucle et je devrais être couché. Mais l’enfant cherche encore d’où peut bien venir cet entêtement de notes, où est-elle, où se cache-t-elle, dans son crâne dans son âme est-il fou ? L’enfant sait maintenant qu’il n’y a personne dans le tiroir. Dame peur personne. Vlam badaboum personne, pas de notes pas de dame pas de larmes. Il peut maintenant aller se coucher, tranquillisé – peut-être fou. »
et
plutôt le vide que le plein, lire et écouter Tom Waits
« suis-je le ciel ou un oiseau ? » rêver sur une péniche d'évasion, souvenir de celles de l'enfance et
«ce moment où vous savez que vous écoutez ce que vous n’aviez jamais entendu auparavant… et ce frisson soudain, et soudain vous transporte… et envie de partager mais vous êtes seul ou seule, c’est selon et c’est la même chose. Etre ici et ailleurs… Ici et maintenant… Savoir… Y a pas d’autre ailleurs que celui qui est dans notre tête… et c’est jardin, si vous le voulez… et sinon, tant pis… Pas besoin de péniches pour s’évader»

voyages
« le verbe du bout du monde » incursion à New York – la voiture après le train, la machine démarre et avec elle celle de l'écriture en route – mais c'est malaisé, retenir le texte qui veut s'écrire, recopier comme pour le premier voyage aux Etats Unis... oh et moi là je peux pas résumer, en perdre...
juste ça : « Tu te plais à ces égarements plus ou moins subis, plus ou moins choisis, on ne sait pas, comme se promener à Staten Island sous la neige, ou errer au sud de Manhattan jusqu’à l’Hudson qui porte de petites banquises de glace pure. Des lieux sans intérêt — a priori. » qui entraîne...
et puis « écrire c'est mélanger les espaces »
et
l'Italie (pour Benoît et Genova et pour le merveilleux Michele Rabbia et sa musique)
« J'apelle ça Italie, dit-il, c'est une ville » et le il continue, souvenirs, pensées – puissance de l'évocation – pourrait être dit, proféré, murmuré sur la musique de Michele Rabbia et, tiens pourquoi pas, Pifarély
« On se perd, en Italie. On aime ces villes parce qu’elles savent nous perdre, du moins le savaient. On recherche dans la moindre ville l’hésitation au carrefour, ou telle place, ou dans l’ombre d’une ruelle, qui vous donnerait encore cette illusion qu’on s’y perd. Il y a une limite, tu comprends : tu connais trop Venise pour y perdre tes repères. Tu les perds dans les banlieues nord de Rome : mais ce n’est pas l’Italie que tu cherches.. » et une église, une fresque – et le lisant, trop vote, j'étais dans le désir d'y revenir., faute de pouvoir y rester
« On a dit, même récemment, en ce siècle-ci, que certaines des personnes qu’on avait laissé seules longtemps devant ces fresques, ne redescendaient jamais vers la gare, ou vers le parking de l’autre côté des voies, où on peut laisser sa voiture »

roman photo avec post-it – photos, couleurs, mots, regardez – c'est régal
le plus long post-it :
«plus tard peindre
à nouveau
un jour
le vouloir »
et
Sylvain Esposito (Canis Lupus) http://tentatives.eklablog.fr/sylvanin-esposito-dans-trois-petits-m-en-filigrane-vases-communicants--a38206027 suit les pos-it dans un joli billet « trois petits M en filigrane »
petit jeu de piste qui se révèle plus grave que voulu
« Toujours suivre les petits carrés. Encore… L’angoisse montait, petit à petit, de savoir si il y avait un suivant. Mots essentiels, indispensables soudain. Jusqu’au dernier, une main, précieuse, en arrière plan. Alors il comprit.... »

à partir de : « Se couvrir, s'exposer, s'ouvrir »

recette de cuisine, appliquer les trois mots (c'est fort bien détaillé) et finalement
« L'anéantissement de tous les mondes équivaut au soupir d'une orchidée. » (Marc Gendron)
et le résultat de la recette :
« Excusez cette histoire… sans queue ni tête… juste pour vous présenter cette orchidée qui, après s’être couverte de boutons, les ouvre et s’expose.
Admirez-la ! »
et
ironique, pas tant, un inventaire des choses trop conservées
« Les téléphones de collection
Les carnets remplis et les carnets vides
Les versements du R.M.I. de .... à ....
La liste des films vus au cinéma de 1987 à aujourd’hui
Les lettres des proches de .... à aujourd’hui... »

émoi
entrer dans un salon et le voir – parler, circuler, résister à la tentation de le regarder
« Il est temps. Je n’hésite plus, je me dirige vers lui, je suis devant lui. Il est magnifique, je le veux. »
et je vous réserve la chute
et
émoi, émoi
un je regarde une femme entrer, sais qu'elle le reconnaît, elle vient vers lui, (et nous suivons cette rencontre qui va se faire entre eux) et
« Je sors alors du tableau, je suis à sa hauteur, c’est la stupeur dans la salle. Il ne reste plus rien sur la toile, le cadre est complètement vide, l’insolent bruit de déchirure a écorché l’air.
Je lui prends fermement la main, nous nous enfuyons tous les deux alors de cette galerie : la réalité serait-elle plus grande que l’art ? »
parfaite réponse au premier billet

échanges vidéos
« pour Cesar Vannini » avec Serge Pey – je ne peux que vous renvoyer (mais impérativement) à la vidéo
« ma ville a deux vies et une vie comme une rive » écoutez
et
« chaque nuit est une page qui se tourne » - à vrai dire regardez et écoutez – symphonies de timbres, de mots et d'images

Gares – échange que j'ai aimé (mais une incompréhension de détail)
Christine, Jacques Danglejan et Pierre Le Cleac'h échangeaient mais je n'ai, sotte et pressée suis, pas compris quels étaient les auteurs de chaque texte
il y avait http://flux-reflux.blog.lemonde.fr/2012/02/03/vases-communiquants-un-promeneur-wagons/ ./ wagons : un beau texte, évocation de gares et voyages
« Bèze en août, gare désaffectée dont on a supprimé les rails
ailleurs au contraire rails imprimés dans un champ où paissent deux ânes mais pas de gare, comme les voies romaines
en Corse Gare de Bocognano, voie unique, le train semblait devoir perforer tout le vert, le flanc, le sein gauche de la montagne »
dans la gare au petit matin, penser à un roman à écrire
« Me voici maintenant, à l’aube de ce petit matin frisquet, à l’embranchement de Dieppe. Cette bifurcation me semble un lieu idéal. Pas loin de la gare de Barentin. Que je décrirais peut-être. A moins que je n’y fasse descendre quelques passagers. Le calme avant la tempête. »
et à vrai dire sur le blog de Christine, qui s'était rajouté sur la liste aux petites heures, je n'ai rien trouvé
Après explications, il s'agissait d'un échange entre Pierre http://flux-reflux.blog.lemonde.fr/ et Jacques Le Cleac'h http://2yeux.blog.lemonde.fr/ , Christine http://lapentedouce.blogspot.com/ fournissant « un texte pour illustrer » l'huile de Pierre – je pense, j'espère, être cette fois-ci exacte.

échange textes et photos
bleu/immense - bleu du drap tendu en abri sur la plage, bleu de la mer, et la maison un peu plus loin, et le bonheur
« Tu soupires, te plaignant du vent, des moustiques de cette nuit, de la crème soi-disant apaisante qui n’apaise pas assez. Je n’écoute plus, pensées volages, perdues dans les longs préparatifs de cette semaine, couchages, nourriture, boissons, je pense ne rien avoir oublié… Je n’écoute plus, prévoyant, sourire aux lèvres, les arrivées successives des frères et sœurs accompagnés des conjoints et enfants… Une joyeuse marmaille. »
et
deux beaux et intelligents (très) chevaux de bois – l'un parle, on ne sait lequel, parle d'eux, de la femme qui les comprend et les photographie
« Qui de nous deux s’estompe, en retrait, là? Tu es pourtant si proche. Nous sommes identiques, ne le vois-tu pas? Nous tournons en rond et nous ne nous regardons plus. Deux vies parallèles, indépendantes, l’une posée à côté de l’autre, l’autre posée à côté de l’une. Comment sommes-nous arrivés sur ce tourniquet bruyant et chahutant? Cela ressemble tant à la vie de ceux qui nous observent tourner, avec leurs sourires béas et les yeux rivés sur leurs petits qu’ils nous ont installés sur l’échine. »

a repris dans un texte de Joachim Sene le mot «lichen » et s'en sert en magicienne, une fois encore – et une fois encore je ne peux en parler qu'en disant que j'y suis infiniment sensible sans trouver d'autres mots que les siens, et vous demande d'aller la lire
« et ce lichen caché qui frappe ces quatre syllabes en répétition lichen lichen / le temps a fait son oeuvre ouverte et offre dépliement / ce qui semblait secret se révèle comme papier photographique d’autrefois / le souvenir pâle prend contraste /
c’est le titre d’un txt / txt papier avec dessin caché par papier de soie / c’est un livre, un livre papier / c’est un texte au soleil / c’est un poète que je lis / c’est un poète que j’aime / du soleil / des petites rues / du soleil... »
et
toilettes/openspace : un jour, pas tout de suite, mais un jour, constater qu'il n'y a pas de miroir dans ces toilettes pour hommes
« Le mur nu, d’un crépi doux blanc cassé, en lieu et place de mon visage que je voulais noire pupille à dévisager, sans doute cassé aussi, plissé extérieurement par des doutes que j’ignorais et que j’aurais ainsi pu, à l’examen de mon reflet de peau, déceler. Mais rien que le mur en face de moi, comme j’en avais eu un, me dis-je alors, chaque jour avant ce jour, et comme j’en aurais un chaque jour après devant moi, et donc, aussi, derrière, partout autour. » et repartir le mur sur les épaules

1601 signes à partir d'une photo prise le 16/01 à 16 heures 01
tentative de description et
« Apparemment, je suis un homme à évidence. J’étais. Car si cette amnésie se révèle définitive –Minne dit qu’il est trop tôt pour établir un diagnostic définitif- et si personne ne me recherche, je risque de douter longtemps de mes évidences. Les statistiques de l’ordinateur révèlent que je viens de taper 1601 signes. »
et
une frise d'hommes, femmes, enfants, des fixations au milieu de certains visages
comme un beau lamento
« Voilà en corps oubliés ce qu’il reste de Chamira à la longue popeline de velours, de Gad au costume clair seyant et à la moustache impeccable, de la vieille Emouna leur mère et belle mère bâtisseuse d’espoir. Suit leur descendance détourée de blanc, flanquée sur un mur comme une estafilade sur nos cœurs »

un échange non annoncé et donc absent de la liste (pas rajouté, vu trop tard et puis c'était peut-être une décision auquel cas tant pis pour eux, je prends, c'est trop bien)
photos d'enfance
« le métier d'habiller les hommes », métier fait, brièvement, chez un couturier,
« Les Russes sont les plus gros acheteurs. Les femmes russes portent souvent le même masque botoxé (pommettes saillantes, lèvres en boudins, sourcils en v). Au rez-de-chaussée, la plupart des jeunes gens qui servent les repas étudient aux Beaux-Arts.
Les corps nus dans la cabine, très vite, je les vois sans désir — le trouble ne résiste pas à l’usure (une danseuse à propos de ses partenaires de scène). »
et
Marc Pautrel
photos d'enfance : ouvrir boite, voir ses nombreuses photos en enfant, qu'on ne reconnaît pas, qui prend toute la place
« On dirait que mon visage est un cercle, une boule, ma tête est ronde. Je regarde toujours droit l’objectif, je fixe l’appareil, je ne sais pas comment une telle chose est possible, comment un enfant de cinq ans peut regarder si intensément un minuscule trou noir, l’objectif de l’appareil photo, un appareil à focale fixe, à moins que cet enfant ne cherche le regard de qui le photographie, qu’il veuille trouver ces yeux et que ces yeux étant cachés derrière l’appareil il doive traverser l’appareil, et donc le viseur situé derrière l’objectif. »

et enfin – marcher dans la ville
Laurent Margantin (ci-dessous)
lui, ou plutôt le tu auquel il s'adresse, ne peut pas prendre en photo les «revenants» mais les voit, nous les montre en mots
«Tu les suis de loin, ou plutôt jour après jour, car ils ne cessent de revenir aux lieux que tu traverses toi, bizarrement ils sont toujours aux endroits auxquels tu reviens toi-même, et déjà l’un d’entre eux semble te reconnaître de loin, léger plissement de la peau sous les yeux que tu crois percevoir dans l’ombre de son chapeau noir, et s’il te saluait, que ferais-tu ?» et ils ont hantés leurs lecteurs comme moi si j'en juge par les tweets
et
en mineur après ça, se souvient de marches dans Avignon, de pérégrinations en d'autres villes
«Le vide tendrement mélancolique, de la rue des Teinturiers, en version hivernale, et la tour des Cordeliers, échelle noire sur ciel, troncs des platanes serrés, l'éloquence des branches, les pierres usées de la calade, leur tendresse pour les yeux, la courbe très tendue de la rue, être dans la douce puanteur de l'eau, l'essentiel.»
P.S. Il semble que Hyppolite Chlorate ait malheureusement renoncé à son billet hébergé chez Jacques Bon.

16 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

J'ai parcouru une grande partie des textes dont vous nous donnez à lire des fragments, de beaux fragments. J'ai parcouru jusqu'à ce que je tombe sur cette phrase de Justine Neubach : La nuit s’étale et retrousse le noir jusque sur les dentelles dépareillées des dessous des eaux. Un grand cru en ce vendredi.

Dominique Hasselmann a dit…

La liste des contributions publiées permet de savoir combien on n'en a pas encore lues, c'est-à-dire beaucoup : vous me culpabilisez, chère Brigitte !

Mais il reste heureusement du temps avant la prochaine édition.

JEA a dit…

des vases ?
des mers communicantes, et certes pas des mers envasées...

Michel Benoit a dit…

Évasés vases et riches rites !
Je me demandais : est-ce que les rites s'héritent ?

Brigetoun a dit…

les rites s'héritent sans aucun doute soit par leur respect, soit par le combat contre
Michel tu veux pas sortir pour moi ? suis vaguante devant les courses à faire, je regarde les plantes couchées, j'écoute les restes de feulement du vent, je regarde mon envie, je regarde mes provisions, je flotte.

Michel │ˉˉˉˉ│∩│ˉˉˉˉ│ Benoit a dit…

Vais être obligé de sortir
Essaierai d'y trouver plaisir
Me dirai que je sors pour toi
Et mangerai ta part de froid

Brigetoun a dit…

suis pas capable d'aussi jolis vers, suis sortie, suis restée dans mon quartier, avais mal choisis mes gants, ai pensé aux gens du nord, m'a pas vraiment consolée

Le même a dit…

Est caresse d'hiver la morsure du froid
Quand le chemin existe pour rentrer chez soi...

la même a dit…

même quand l'est vent debout

Gérard Méry a dit…

J'aime beaucoup ta deuxième photo avec les deux mains... tu ne l'as pas entière ?

Brigetoun a dit…

moi aussi, mais elle n'est pas à moi, elle vient de http://lasuitesouspeu.net/?p=618 où je l'ai piquée parce que là le lien était fait avec

Encore lui a dit…

Surtout vent de bout !

François Bonneau a dit…

Merci une fois de plus !
Z'êtes précieuse, pour l'avant-vases, autant que pour l'après, autant que pour le reste !
(Et trop modeste aussi !)

arlette a dit…

Envolé avec les flocons frivoles mon comm !! Pas grave je ne sais plus exactement... mais que c'était bien j'étais la première et c'était trop tôt assurément

joye a dit…

C'est un énorme boulot que de recenser tout cela, brige ! La personne qui n'a jamais essayé de faire un recueil ne peut pas s'en rendre compte !

Christine a dit…

Je suis épatassée par tout ce travail titanesque ! Bravo et merci