Au bas du mur, ce mur
ancien qu'aime tant la lumière, une plaie du socle, comme une
guipure, un peu effrangée, appliquée sur un ourlet. Parure pour les
yeux qui caressent, comme un bijou un peu étrange, injure pour les
ordonnés, ou responsables.
Et, dessous, le grain
rongé, en surface, des solides pierres.
La vie est le temps qui
façonne.
Le corps, qui ne fut
jamais beau, ni vraiment fort, résistant mais freiné, les marques
accumulées, les traces des ans dans la pensée, ce que l'on a
appris.
Et, au centre, le moi, ce
qui reste quand on creuse, dont on ne sait ce que c'est, comme un
diamant ou un éclat de charbon, ou seulement lui, irréductible et
insaisissable, qui a élan inchangé, qui n'a même pas à résister.
La vie est hors du temps.
Brigetoun est floue.
9 commentaires:
Tu redonne du beau là où il n'y en a plus.
Le temps qui façonne. Et au cœur de ces solides pierres, il y a l'espoir qui ne doit pas céder à la pression du temps. Parce que de l'espoir naît une poésie comme celle qui nous est donnée à lire aujourd'hui.
La métaphore comme une amphore spirituelle.
"floue" ? mais artistique...
Fondamental.
Floue, mais de pierre.
Contre-coup d'une semaine pleine d'émotions ce flou...
J'avoue que je préfère quand tu es floue - c'est beau et court, je digère. Quand c'est beau et long, je me perds parfois dans les flots.
Comme les Pierres sacrées ou Pierres Philosophales dans les jardins chinois "mémoire des forces telluriques"
façonnées par la nature et les intempéries
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