Une Brigetoun au petit
crâne, à la compréhension majestueusement lente, partagée, entre
curiosité, plaisirs de lecture, perplexité parfois, et envie de
baigner dans la liesse des avignonnais assistant à la parade du
festival off (y compris et surtout dans le plaisir de ceux qui en
resteront là) et d'un vernissage.
Indulgence implorée –
deux ou trois mots, une citation, un espoir que cela vous tentera.
Parce que, à mon humble avis, c'est un grand cru (en tout cas, mon
plaisir fut spécialement grand, sans que je me heurte, ce qui arrive
parfois, à des textes que je soupçonne beaux mais qui sont pour ma
petite personne un peu grumeaux)
Et, bien entendu, pour
vraiment suivre, lire, il y a le regroupement par Pierre Ménard sur
http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants
Il y avait donc :
une très belle rencontre
autour de L'empire des lumières de
Magritte, qui défie ms mots
Christine Jeanney
http://andrelbn.wordpress.com/2012/07/06/vaseco-deuxieme-christine-jeanney-rue-esseghem/
«rue Esseghem » il
lève le doigt et dit... - mais je ne vais tout de même pas essayer
de résumer les rencontres, le foisonnement, des mots de Christine
Jeanney, c'est tâche impossible et ce serait néfaste - il prononce
donc une petite litanie de sentences, qui creusent jusqu'à une
longue tirade en désarroi
«Il existe une maison
très calme. Quelqu’un habite à l’intérieur, pose son verre sur
une table, s’allonge, se repose, on ne voit rien. Et les reflets
dans l’eau reflètent le calme comme je reflète ce qui m’a
recouvert et que tu crois serein, on ne voit rien. Les arbres en
majesté, debout (un peu d’admiration ne nuit pas à l‘affaire),
on ne voit rien...»
et
André Rougier
http://tentatives.eklablog.fr/andre-rougier-dans-pas-le-reveil-vases-communicants-de-juillet-a47193309
«pas le réveil» d'abord
le silence... et une dissertation, comme d'une voix qui viendrait,
précise, à travers un rêve,
«Quelque chose s'est
égaré, quelque chose résiste, comme suspendu à cette ligne
d'horizon qui tranche à vif, violemment, démonte les codes, mine la
représentation, sépare le monde de son «image», le Réel de la
«réalité»...»
à partir de l'image de
profil de Euonimus Blue
Danielle Masson
http://polymorphiesduquotidien.blogspot.fr/2012/07/et-vous-la-bas-danielle-masson.html
«Et vous, là-bas»
sermon sans grande
tendresse pour mettre fin à la sieste d'une qui devrait travailler
«Mais ici, Clara vous
êtes ma secrétaire, la secrétaire du célèbre avocat d’affaires,
Anselme Tinange. Vous croyez que je peux tolérer une telle
désinvolture dans votre tenue vestimentaire. Clara ! cachez ce dos…
mon sang risque de ne faire qu’un tour et nous le regretterons tous
les deux»
et
«journeaux d'une vie»
déchire...
un peu perdue au bord de
sa vie, des traces déchirées
«L’intérieur d’elle
baille, se lasse, si lasse...
Les journaux sur le sol se
superposent.
Tourbillon interne. Elle
regarde les miettes de sa vie, coincées, entre les lignes…
Les miettes de sa vie…
Enveloppée d’un drap
vert-pomme.»
autour du son, de la
langue, un très bel échange,
dont je ne puis guère
parler, la paraphrase serait ridicule
Nolwenn Euzen
http://sauvageana.blogspot.fr/2012/07/vases-communicants-juillet-2012-nolwenn_437.html
«ma langue...» - en
strophes denses, avancer dans la langue, la langue de l'autre,
l'échange
«les corps enchaînent /
ne passeront pas non plus - c’est pour la langue, même très
périphérique / tout est pour elle / tout est pour la langue dans la
langue : on ne peut pas dire le contraire»
et
Ana NB
http://nolwenn.euzen.over-blog.com/article-dans-le-furtif-cirque-infini-par-ana-nb-107832398.html
un refrain «l'espace
s'ouvre sur une seule faille», des phrases, mots qui avancent en
têtues et sensibles variations – beau comme toujours
«des bruits débris de
bruits bruit des bruits débris de bruits – nos norg nioch –
avance silence – bruit des bruits débris de bruits bruit –
bruissement – silence danse avant nuit – nocte noche nacht
night -»
manque – absence et
photos échangées
Sabine Huynh
http://les-embrasses.blogspot.fr/2012/07/vases-communicants-avec-sabine-huynh.html
«Pull vert sous les
doigts»
une lettre à celle qui
est tombée, qui n'est plus là, dont ne reste que le souvenir qu'ont
les doigts, et le besoin de la présence – une question sur une
photo reçue qui veut évoquer le pull vert qu'aurait porté celui
qui la reçoit, l'envoi d'images du passé, ou l'évoquant, en
retour, comme un geste tendre (je me rends compte que rien ne
justifie mes elle et lui, sauf la chevelure d'or de la blessée ?)
«Je ne sais pas s’ils
ont bien pris soin de toi là-bas, je ne suis jamais venu te voir. Je
suis tombé moi aussi, peut-être parce que je n’ai jamais eu de
pull vert. Saison après saison, suivre le cortège incertain des
certitudes, des lieux et des êtres.»
et
Christine Leininger
https://www.sabinehuynh.com/id39.html
des photos encore, du
sable aussi, qui était déjà sur la photo reçue chez Sabine, le
toucher de la peau qui manque tant
«Et les châteaux
retournés dans le ciel espacent les silences qu'un grincement mutin
déroule comme des tapis.
Ample absence de ta peau
quand le pied glisse.
Et priée de briller la
brume rose baigne le ciel muet de soleil.
Toujours le temps prévient
qu'il part, je sens ta main chagrin.»
se pencher sur la même
carte (de la baie de Dublin)
Mathilde Roux
http://noteseparses.wordpress.com/2012/07/06/la-baie-de-dublin-presque-vase-communicant-avec-mathilde-roux/
«la baie de Dublin,
presque»
poésie, invention...
reprend la carte, mais augmentée, y ajoute un texte, qui dit, en
variant l'échelle, comme :
«[1/50 - dessin de
construction] Où allions-nous ? Nous cherchions un endroit où
marcher pieds nus pour sentir ce qui allait sortir de terre, une
plage une page où déposer un trait initial ondulé, légèrement
léger, qui irait en grandissant même sans dire où. Nous étions
entrés à l’étroit – je crois – et voilà que la baie nous
offrait son plus vaste accueil.»
et
Nathanaël Gobenceaux
http://www.mathilderoux.fr/2012/07/vasesco-nathanael-gobenceaux.html
«l'invisible de la carte»
- un pachwork, une déclinaison en trois parties – et cette
constatation : dans cette carte, plus que les villes, lieux-dits...
c'est le littoral, l'interface terre-eau qui attire le regard, qui
amène à l'invisible, à un poème autour de Dublin, ce nom qui
«tire des fils, des
non-souvenirs puisque trop jeune à l'époque.
Des histoires
racontées, des soirées diapos en famille quelques années plus
tard
Sur l'île, il devait pleuvoir (ouah le poncif) car souvenir
de photos d'Irlande avec père & mère en cirés bleu et jaune,
ciel bas et végétation verdoyante en arrière plan.»
le chat de Schrödinger
Christopher Selac
http://justineneubach.fr/spip.php?article95
s'adresse au chat, lui
rappelle leur passé commun, lui explique, en plaidant tout de même
pour être pardonné
«L’issue ne fait
pourtant aucun doute, tu n’es pas une simple particule. Et pourtant
comment faire autrement comprendre aux autres qu’il doit exister un
instant un état où tu bascules d’un monde à l’autre, un espace
de matière et de conscience qui relie la vie à la mort, où tu n’es
plus l’un ou l’autre, mais peut-être les deux à la fois.» - le
grifferais bien, moi.
et
«Schrödinger» - un
exposé (que ne sont-ils tous ainsi!)
«Ce que serait une
littérature du carbone, nul ne saurait le dire avec assez de vérité.
Pour le savoir, il y aurait une intimité carbonique, à violer. Des
yeux à disposer en gueules de pièges pour la surprendre. On
s’introduirait en douce dans la chambre de Carbone, et jusque dans
ses sous-vêtements, où l’on fouillerait de toutes nos mains ce
qu’il couve de plus interdit...»
mémoire
Christophe Grossi
http://apeineperdue.blogspot.fr/2012/07/blog-post.html
«oublier», un texte
aussi beau que construit, impressionnant
«déjà que ta mémoire
se troue, que tu as perdu celle des origines, que l'ouvroir se perce
et que se remplit le plein dans l'écart (alors que de guerre lasse
ta tête a fini par geler ton corps, que ton ombre amnistie chaque
jour tes empreintes et que tu te noies sous nos yeux)»
et
Emmanuel Delabranche http://deboitements.net/la-chambre-d-amis/les-vases-communicants/article/emmanuel-delabranche-objets-isole
«objets isolés»
il y avait de la place
dans la ville, alors, sur l'idée d'un, on y a mis un bassin avec une
bâche dans le sable, et on jouait dedans, un temps, aussi longtemps que les autorités l'ont laissé, et puis, quand il a été enlevé :
«Un bassin à la bourse
existait au modélisme il servait on n’a pas fait la différence on
s’y est jeté et on a eu du mal à nous en sortir toute à nous
qu’elle était la ville avec ses places ses rues ses quais ses
jardins et ses bancs répandus comme aujourd’hui la publicité»
à partir de Google-earth et de Google street views,
«Saint-Michel-en-l'Herm»
en 12 vues Google-earth,
en 10 Google-street-view, en autant de textes (très beaux), avec
grand souffle, et une vidéo
« nous n’avions
pas, d’où nous étions, de vision d’ensemble, ni de l’île, ni
des champs, ni de la mer à son battement de la digue, ou savoir que
le Lay courait parallèle à la mer et que la Sèvre s’y jetait par
un estuaire envasé
on savait juste le ciel et
le vent
on savait notre isolement»
ou
«la beauté de mon pays
aux ciels d’Amérique
le pays où je ne retourne
pas
et que de chez vous il est
possible de faire resurgir
sans jamais savoir quoi
exactement provoque le plus exactement le trouble»
et
Pierre Ménard
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2997
«Blois» une partie du
travail en cours avec Anne Savelli, allant chacun à Marseille, à
partir de photos sur Google street views
«il faut suivre la flèche
comme nous suivons nos souvenirs» - belle et sensible réflexion –
reconnaître, ou non – ralentir pour savourer – rapport d'espace
et de temps – et des souvenirs qui remontent, se précisent, des
textes aussi, de Bailly, d'Anne-Marie Garat – faites le voyage
«Soudain, tout disparaît
derrière une rangée d’arbres. Apparition fugace et lointaine,
comme la fêlure engendrée par les rêves à l’instant du réveil.
Chaque regard porté sur le paysage intègre les traces de
l’existence passée. Nous voyons bien plus loin que ce que le
présent du réel nous donne à voir. Les portes multiples par où
passent les arguments.»
...
«Fragmentation du monde
réel et de la mémoire, volonté obstinée des hommes de refuser de
se souvenir, de savoir.»
échange entre deux
introductrices au rêve
Juliette Mezenc
http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2012/07/juliette-mezenc-la-baleine-c-est-moi-vasesco.html
débarquant au semenoir,
chez la baleine échouée, en écopant le bateau, en constatant que
le serveur DSN ne répond pas, se fait baleine, écrit une baleine
cousine proche de celles que nous trouvons là d'ordinaire
«minuteur du four qui
gratine un ersatz de tartiflette en juillet / lune qui roule derrière
nuages pommelés plutôt moches il me fait remarquer mais ça fait
son effet / goéland vient blanc dans nuit / baleine échouée ça
oui»
et
Maryse Hache
http://motmaquis.net/spip.php?article152
«surface projectile»
lisant hélène cixous, revirements, dans l’antarctique du
coeur, éd galilée
que
point n'ai lu, ce qui fait que ce ne fut que sensation, impression,
informulable, comme ne pouvait qu'être pour moi la pensée d'Hélène
Cixous (que j'aime suivre) à travers la langue sensible de Maryse
Hache – alors juste vous conseille-ordonne d'y baigner, de vous en
régaler
« c’est du
coupé-collé de Temps ou du copié-collé de Temps. On dit sais pas.
peut-être du coagulé de Temps. Je croit l’impossible devenu
possible, l’incroyable devenu croyable dans la surface-projectile,
lamelles et collures dans ses bras. malgré le bleu absent, dit la
phrase. malgré. pas de ressemblance avec les lavandes, les bleuets,
les mésanges....»
en vers justifiés – à
partir d'une photo – savoureux duo
François Bonneau
http://www.academie23.blogspot.fr/
«sonde»
12 mots de 4 vers –
goûteusement malicieux
«« Siouplait, cinq
minutes, chrono ! »
Puis pose questions, coche
:
« Rarement, peu souvent,
toujours? »
Pose poutre sur traverse :
« Merci pour votre
accueil ! »»
et
4 vers de 12 mots – et
la photo illustre une invitation de la mairie à une inauguration –
visite hautement recommandable.
D'ailleurs «La
Transylvanie annonce l'envoi d'une importante délégation à la
Cérémonie.»
rues parisiennes
Dominique Hassselmann
http://www.pendantleweekend.net/2012/07/vases-communicants-27-juillet-12/
«magie d'un lieu rue du
Temple, il y a vingt ans»
lui, en 2032, regarde des
photos qui viennent de lui parvenir, prises en 2012, et se souvient
des visites dans une boutique un peu vieillotte, un peu bazar comme
on n'en faisait déjà plus alors... et ma foi, c'est un régal,
j'aimerais me faufiler derrière lui et son ami
« Et alors nous nous
égayions au milieu des tables portant ces jouets, ces boîtes
mystérieuses qui deviendraient peut-être des cadeaux, ces
constructions à réaliser – chacun pouvait devenir architecte ou
piloter une grue – ces panoplies pour se déguiser en médecin avec
un stéthoscope autour du cou ou en agent de police avec sifflet et
matraque…, sans que le métier représenté ne perde jamais son
aspect ludique avant qu’il ne devienne, des années après, plus
sérieux.»
et
Pierre Cohen Hadria
http://doha75.wordpress.com/2012/07/06/rue-du-chemin-vert/
«rue du chemin vert»,
qui me fut voisine et familière (pas le sujet, juste la saluer),
entre le boulevard Beaumarchais et le cimetière du Père Lachaise,
rue qu'il ne connaît pas, parcouru de haut en bas... lisez le c'est
beau, bien, comme toujours (je ne vous dirai pas que moi je la
dégringolai de base en haut, bon je l'ai dit) et, lui, il l'a vécue,
et de façon savoureuse
«parce que nous regardons
ce ciel d’un bleu si dense, ces immeubles (qui donc les construisit
?), ces fenêtres (qui donc les posait là, quand le bâtiment va…),
ces portes et ces vitres, on regarde le monde comme il tourne, comme
il va, on est arrivé, non loin de là, au coin d’Oberkampf et de
Voltaire..» (lui demande pardon – mais surtout lisez)
à partir d'une photo de
Mathieu Neuville
Maryse Vuillermet
http://www.lignesdevie.com/2012/07/vases-communicants-maryse-vuillermet/
«Wart»
parle de ce mur qu'il
peint, de la fresque qu'il a brûlée et signé « wart » :
war la guerre et art
«Parce que toi, parfois,
tu es bien triste, encore plus que moi ! Mais toi aussi tu es
Wart, t’as ta guerre et ta musique, toi aussi tu vis pour ça,
quand tu lances ton chant par-dessus les toits de Saint-Jean, ça me
glace le sang, ça me donne la chair de poule, ça me donne envie de
crier, ça me vrille, ça me scotche, toi aussi dans ton domaine, tu
allumes les murs et tu transperces les nuages ! »
et il y a toute l'histoire
de ses recherches, des lieux où peindre..
et
Gilles Bertin
http://www.maryse-vuillermet.fr/textes-inedits/en-vases-communicants-avec-gilles-bertin/
«le choix de Witold»
Witold, qui a fait
carrière dans la finance japonaise, débarque, re-découvre la
friche industrielle de Lodz, retrouve l'Atelier K, s'installe, attend
la «je» qui est derrière le texte
«Une fauvette zinzinule.
Il la cherche . Se lève avec des gestes prudents, s’avance vers le
bosquet d’acacias au coin de l’atelier. Elle déroule les
crécelles de ses strophes courtes en crescendos de gazouillis. C’est
une oiselle aux tons gris olive et blanc cassé, toute petite chose
bouleversante, ardente, fervente, tout le chant du monde.
La fauvette, il ne la
verra pas, pas plus qu’il ne me verra. Toutes deux, nous n’existons
que dans ses souvenirs, nulle part ailleurs, plus présentes que si
nous étions là, devant lui, en chair et en os.»
se souvient.. le théâtre,
les projets..
espace pour l'échange à
venir (complèterai) quand l'ennui technique ne sera que souvenir...
Et voilà que je peux
ajouter l'échange qui a été victime d'ennuis matériels mais qui,
vaillamment, nous est arrivé dimanche matin (je crois),
rêves
de voyage en orient, entre
Jeanne
http://tikopia.wordpress.com/2012/07/07/vases-communicants-juillet-2012-samarkand-reve/
«Samarkand rêvé»
sous
l'égide de Hugo Pratt
«Corto attendait..
dos à l’amer.
dressé. Fier.»
une belle évocation
rêveuse des mers d'orient, pour «nous n’étions pas – déjà
plus – ces embruns de Bretagne qui frappent parfois les phares.
Nous disparissions au soleil couchant – d’ether et de rose
fardés. nous nous rêvions et menions l’ailleurs en d’autres
temps. on s’échappait. nous aimions Samarkand. nous. étions.
Samarkand. sa route de soie tissée au fil des songes..»
et là, dans la presse du
mitan de dimanche, entre ville et repas à confectionner m'en suis
allée dans l'odeur de la mer.
et
Xavier Galaup
http://www.babelibellus.fr/chezjeanne/vasescommunicants/2012/07/07/je-marche-parmi-les-ombres/
«Je marche parmi les
ombres»
L'ennui et la flânerie
des jours d'été, dans un village inconnu, la maison des parents, le
silence, les orages qui ne viennent pas,
«comme si tout avait été
rangé en prévision d’une formidable tempête, toute vie avait
déserté la place publique, seule le librairie détonnait avec ses
livres de vacances dans la vitrine, il y avait ce récit de voyage en
Asie, ce roman idéal pour l’été ou ce polar à lire d’urgence,
comme s’il pouvait y avoir une quelconque urgence avant de mourir
balayé par le vent de sable, rien ne ressemblait à mes souvenirs,
rien ne ressemblait aux histoires qu’on m’avait raconté,»
et la dégustation de ces
deux textes, comme un petit souvenir, une ponctuation à l'ensemble,
était régal.
Lambert hésite
Camille
Philibert-Rossignol http://writtenworkby.wordpress.com/2012/07/05/
Lambert cherche comment
dbuter son vase communicant de juillet, et peu à peu nous le suivons
dans sa rumination, créatrice
«- Peut-être n’y
a-t-il rien à voir, la nuit est peut-être tombée.
Lambert sourit, il trouve
à ce début un petit côté galvanisant. Il sent qu’il tient
quelque chose. A la sortie porte Berger de la station Les Halles,
soudain dans l’air des petits points. C’est des lettres qui
viennent d’apparaitre, elles virevoltent rapidement..»
seulement, il importe
d'avoir sur soi un carnet et un crayon, ou stylo, ou ce qu'on veut..
et
«Lambert dans les limbes»
il est là, en tenue de
travail, mais ne sais où il a commencé, ne sait par quel chemin y
aller, ne sait ce qu'est ce y...
«Peint, à l’horizontal,
sur l’enceinte en brique de la villa, une ligne jaune, une flèche,
puis une lettre : en l’occurrence, la première, A. Idem à gauche,
le schéma se répétait : ligne, flèche, et au bout la lettre : C.
Il fallait trancher. Le temps lui était compté. En vue de s’emparer
d’un repère plus solide, plus tangible, il essaya de revoir
mentalement tout ce qui se trouvait sur le chemin, celui qui l’avait
mené jusqu’ici. Si d’aventure il y eut eu un signe, un
avertissement, un message quelconque, ceci lui échappait..»
Bon, il y a une sortie à ce dilemme, mais en attendant c'est doucement jubilatoire, et
légèrement vertigineux.
linguistique
Claire Placial
http://penseedudiscours.hypotheses.org/10036
«Le traducteur est
toujours coupable»
un intéressant exposé
des cas possibles, des jugements, des opinions
«On peut postuler qu’une
faute de traduction, c’est une erreur de traduction : le texte
n’est pas traduit adéquatement, soit qu’un mot soit pris pour un
autre, soit que le sens d’un énoncé ne soit pas compris, soit que
la traduction résultante soit incompréhensible, etc. À ces erreurs
manifestes s’ajoutent dans une certaine mesure les traductions que
l’on peut estimer inadéquates pour toutes sortes de raisons, sans
qu’elles soient linguistiquement erronées.»
… et plus loin : «Mais
est-ce là une faute morale, pour autant ? Drôle de morale qui
ne propose qu’une alternative entre deux façons de fauter, par
attachement à la langue contre le message ou au message contre la
langue..»
et
Marie-Anne Paveau
http://languesdefeu.hypotheses.org/276
«La panthère du Jardin
des Plantes»
passer à la recherche du
sujet de l'échange de la traduction aux antérieurs des discours.
Je dois avouer là que
j'ai lu, que j'ai été intéressée, que j'ai cru comprendre, sans
certitude, que cela sort vraiment de ce que peut faire semblant de
comprendre sufisamment pour en rendre compte une petite bonne-femme plus
habituée aux problèmes de vide-ordures, de civilité dans
l'escalier, de ravalement, toiture, loyers et législations en
rapport.
Un sourire en passant à
Barbey d'Aurevilly et au «Bonheur dans le crime» comme à un ami
auquel se raccrocher
«J’ai mis en italique
les éléments, essentiellement lexicaux, qui formulent la panthère
en femme et la femme en panthère. Si cette double formulation est
possible, c’est peut-être en vertu de cet archétype partagé de
la femme féline : le texte de Barbey, comme les films de Tourneur et
Schrader, seraient des formes de paraphrase de cette “anima”. Le
texte présente en effet un fonctionnement métaphorique et
analogique très marqué.. » mais que ma honteuse ignorance
(jointe au peu de temps dont je disposais) ne vous dissuade surtout
pas de lire ce texte intelligent, où flotte un petit sourire.
«ce n'est plus l'heure de
réfléchir»
Deborah Heissler
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2012/07/vase-communicant-echange-avec-deborah.html
une inscription fugitive
qu'il faut comprendre, saisir
« rien d’autre
alors que l’empreinte de plus intense
de plus intime
comme un second degré du
rêve dans l’accord
de notre vie unique»
et
un poème sur le bord de
ce moment où on se lance, s'envole
«c'est l'heure du
tourbillon
enfantillage errance
parfois s'arc-bouter
l'heure de dire malgré
tout
je
non»
échange photos mer contre
photos océan, échange de textes
Louise Imagine
http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article871
texte-poème délicat, en
souvenir
«Tes jupons tournoyants
et le rose de tes joues
Tes lèvres rouges délicieuses sur
l’émail de tes dents
Ces mots que tu prononces, effacés par le
vent»
et
Isabelle Pariente
Butterlin
http://ilpleuvrademain.com/2012/07/05/les-vases-communicants-echange-avec-isabelle-pariente-butterlin-isabellep_b-vasesco/
«C'est tout simple. Un
mouvement. Au ras du sol.»
attendre la joue contre la
vague – l'eau dans les yeux et le sable dans les cheveux – en
jouer
Ne pas commenter – lisez
«Regarde, tu t’allonges
et oui la vague arrive, et non, l’eau n’est pas chaude, et voilà,
c’est une caresse. Je me moque bien des sirènes et des vapeurs
d’alcool et des brumes montantes et des cigarettes et de tout ce
qui s’en suit. Non : pas besoin. La tête contre le sable mouillé.
Et les rêveries marines ensuite, plus fortes que tous les alcools.»
en souvenir du «jardin
des plantes» de Claude Simon - remarquable
Hélène Verdier
http://2yeux.blog.lemonde.fr/2012/07/05/jardiner-au-harem-sous-la-pluie-vasescommunicants-juillet-2012/#xtor=RSS-32280322
«jardiner au harem sous
la pluie»
en phrases longues, avec
les greffons-subordonnées qui s'imposent en pensant à Claude Simon
et son écriture souple qui donne le réel, la visite que l fait, en
suivant c, sous la pluie, petit régal
« En fond sonore,
coule l'eau tombée du ciel dans des rigoles taillées dans le
marbre, en arabesques qui disent le lieu, et aussi dans la tête,
comme si la voix et le son du piano soudain allaient résonner dans
la cour, légèrement assourdis et provenant de l'une des pièces
qu'elles viennent de traverser, une reminiscence musicale
orientaliste malgré tout : les roses d'Ispahan dont elle
écoutait l'enregistrement, en boucle, avec f. (qu'elle n'avait
jamais réussi à entraîner en Turquie, il n'aimait que l'Espagne de
son enfance estivale)»
et
«Repentirs»
un récit, dans le même
style, sans être pour autant un pastiche, juste une parenté – le
musée de Konietsch, la description prise dans les mouvements des
personnages, et charriant avec naturel un arrière plan historique –
le regret, ce qu'il voit et ce qu'il pense ou ressent
et en incises une
réflexion, interrogation sur l'élaboration du texte – et des
fragments cités
et c'est un pur plaisir
«Plus tard dire au
Lecteur que Tomas travaille de nuit depuis huit ans, dire que depuis
plusieurs mois quand il rentre dormir chez lui, vient et revient ce
même rêve : un voyageur qui se révèle plus tard être son propre
frère déguisé frappe à la porte du Musée, et dans l'instant où
leurs yeux se croisent Tomas retrouve comme un choc ce souvenir
terrifiant d'une scène de crime dans une forêt dont il ne sait
cependant pas s'il est le meurtrier, le témoin ou la victime gisant
sous des papiers manuscrits et raturés affectant la forme de
feuilles mortes, tandis que précisément l'odeur des tilleuls en
fleurs sur les bords du Rhin envahit la pièce où il dort.»
enfin, à partir de deux
mots contemplation et ombre
et de deux photos (ciel de
Franck Queyraud et mur de Brigetoun)
Franck Queyraud
http://brigetoun.blogspot.fr/2012/07/cest-dans-la-douceur-de-lombre-que.html
parle de l'humain, de la quête qui peut s'attacher à un
problème sans issue, faux, ou mal posé, quête pourtant
nécessaire... Veux en sortir par la contemplation, la pénombre, la
douceur de l'ombre «où s'évanouit le sombre»
«La contemplation, enfin
celle qui a ma préférence, n'a rien de mystique. M’octroie des
ailes et elle est simplement ce moment où s'accorde ma fêlure avec
le monde ; quand on ne sait plus si l’on possède une aile ou une
main.» comme la pipistrelle en chasse dans le crépuscule
Une belle réflexion, qui
se déploie, s'approfondit
et
en vis-à-vis,
chez lui,
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2012/07/06/un-echange-en-lumiere-et-ombre/
avec les mêmes éléments de base, une tiote histoire, écrite un
peu vite, un peu précieusement, mienne, allant, sans grand but
jusqu'à
«et
s'en remplissait, en usait, faisait de contemplation oubli, et puis
jeu, a bougé très lentement, a fait danser sa main sur le mur, vu
des animaux, et leur a souri
est
rentré, pris une feuille, a dessiné lumière et ombre, à la plume
et encre bleue
l'a
envoyée à l'ancienne enfant» qui, ma foi, n'a de sens
qu'évanescent
et suis désolée,
parce que je crains de ne pas avoir montré que ce fut un plaisir
spécialement fort, parfois confortablement proche, parfois
émerveillé, ou amusé, cette lecture des vases.
Et puis, quand un peu
avant deux heures j'ai terminé ce notes et les montages, ai pris le
temps de trop de soleil en déjeunant, d'une sieste, d'un peu de
ménage, d'un thé, de me rendre présentable et de m'en aller dans
Avignon voir la petite fête d'ouverture du off, et de faire un tour
au vernissage à la collection Lambert (n'y suis pas allée à cette
exposition, annoncée par ces banderoles installées jeudi, pour
cause mort appareil photo, achat nouveau, énervement, une heure pour
voir et enregistrer les photos prises, incapacité à se servir du
nouveau, Brigetoun bétassou), avant de récupérer les montages, de
les mettre en ligne avec ces mots, sans surtout me relire...
toutes les chances, et
résultat va comme peut.
5 commentaires:
Du Brigetoun grand crû, comme d'habitude. Je ne suis pas déçue ! Merci Brigitte.
Au secours ! Je me noie !
Recension... ascension... infatigable, oui, vraiment.
Chapeau !
Génial ! Merci et bravo pour votre patience, madame notre guide officielle des vases :)
Je me connais : je vais venir piocher ici chaque soir.
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