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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, décembre 08, 2012

Brigetoun est une maladroite idiote, mais un animal têtu

Le concert était plutôt beau, merci... mais l'élan de ma première recension des vases bien retombé, alors, suis désolée, cela va être très sommaire (me restaient les images); en fait pas si bref que cela, comme souvent quand on veut aller vite, et, je le voudrais, je l'espère, pas trop bâclé et approximatif.
Et puis, s'il en trouve le temps, le pauvre qui n'est pas vieille dame oisive, il y aura le regroupement par Pierre Ménard sur http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants

Il y avait le plaisir d'entrer dans la belle ronde autour de l'autoportrait
l. devant un autoportrait de Lorie Anderson, l. dans le souvenir d'autres autoportraits, devant un reflet dans une vitre... et je retrouve non mes mots mais le plaisir de la première lecture, de cette réflexion en plusieurs étapes
L'autoportrait comme une représentation des facettes du moi, par éclats, mais aussi par successions chronologiques. Fixation du temps sur la pellicule des jours, puis reconstitution du mouvement en images animées et secrètes, pour soi, en attendant le dévoilement qu'autorise la disparition.

ce très beau texte, un des premiers que j'ai lu – retrouver une image polaroïd, retrouver le cadre, le moment de cette photo, les sensations, les sentiments, la mère – et la justesse, la discrétion, la profondeur, la pudeur de cela

dans la position où tu es devant la fenêtre tu vois le mur entre les deux fenêtres du salon, avec trois tableaux au dessus d'un guéridon; le plus beau en haut : un Estève aquarelle et fusain, cet éclat qu'on n'imagine pas possible de rendre, les formes comme une sorte d’icône verticale, avec une tache de sang sur le côté, glacis de jaunes, une vague d'indigo dans le coin supérieur


avec Quotiriens chez Dominique Autrou http://dom-a.blogspot.fr/2012/12/schizoportrait.html

schizoportrait
se fixer, parfois, plus intensément dans le miroir de la salle de bains, se perdre, ne plus supporter ce qui est là, faire appel à un chirurgien, se muer en étranger laid, mais étranger donc supportable, et puis rencontrer le regard de l'autoportrait de Durer en Christ, ne plus savoir qui est là, Durer le Christ ou soi... d'autres rencontres avec autres regards qui se sont peints... et voilà que, trop tendue et énervée je ne sais plus dire ce que de toute façon vous devez aller lire
Depuis que je ne peux plus me voir en peinture, j’ai fui les galeries de musée comme les miroirs. Je vis enfermé chez moi, évitant de sortir autant que possible. J’ai enlevé les miroirs, mis des rideaux aux fenêtres, couvert l’inox de peinture pour protéger mon regard de mon image. J’ai enfin un peu de répit et même, par moments, j’ai du mal à me rappeler ce visage qui m’habitait. Je vieillis lentement et me demande ce qu’il advient de mes traits.
avec, pour fermer la ronde, Dominique Autrou chez Hélène Verdier
la malle des limbes (avec des photos qui se modifient sous le clic)
beau texte que je résume outrageusement en parlant d'un photographe qui tient plus au traitement de la photo qu'au sujet, en parlant du tirage, du désir de monter des états différents, de la trouvaille parfois d'une photo qui lui parle, de la rencontre d'un homme à Rolleiflex, du père
Son père lui ressemble énormément, encore plus que sur les photos qu’il a conservées. L’inverse est faux, pensait-il comme une borne mais les faits sont adroits et têtus, force lui est de constater qu’ils ont le même front, le même nez, la même taille et approximativement la même allure. Il est en train de penser qu’il vient d’enlever plusieurs couches d’un seul coup, s’étonne de ne pas être frappé plus que ça – et ceci est une trahison, lisez


Je n'ai pas trouvé l'échange annoncé entre Valérie Pascual et Jérôme Fandor, désolée
mais il y avait, et j'ai beaucoup aimé ça
à propos du Gas de Hopper
une description, simple, comme un poème
Ce que Walter astique derrière sa pompe. 

Bras de chemise et ongles noirs. 

Ce qu’il chantonne, méticuleux. 

Ce que pressentent les grands arbres, au bord de la piste.
Et
Incipit
C'est l'homme qui relève ce qu'il a vendu, qui fait ses comptes, qui recompte, le trou – c'est elle dans la baraque qui attend, qui va devoir, encore, le tranquilliser – c'est lui qui sait qu'elle va faire la soupe à la grimace, être un reproche – c'est une voiture – ce sont des paragraphes qui reprennent et la tension qui monte – c'est l'homme de la voiture ça faisait même des espèces de rimes de vers de machin, et que je t’en remette une couche en apercevant Emma sur le pas de la porte, la tête qu’elle faisait sur le pas de la porte, hypnotisée ou presque, même si pas sûr qu’elle y ait compris grand-chose à ses histoires de muse et de méduse et tout un pataquès du même genre, et ne dirai pas la fin

l'impatience
un joli poème de marchroutka avec un peu de malice, sur un inconfort
Je voulais écrire un poème de marchroutka
Comme d’autres écrivent des poèmes de métro
Mais les corps pressés compressés empressés embrassés
Embarrassants
Impatients
et
amie d'Amélie dans «la vraie vie», envie de la retrouver ainsi, petite attente de ce que cela pourrait donner, légère impatience... et les conditions de la rencontre, un joli texte amical
L'impatience n'est pas forcément maussade, agressive...
Je demeure devant le mot, séparée et interdite. La faim du monde, la faim des mots, Antigone, la marche en avant, vers, activité du temps et de l’espace. Et puis en face, rictus, nervosité, gestes brusques, klaxons, vitesse, et une forme d’égoïsme.
Entre le plat et la paume de l’impatience, je sens la tension (est-elle énergique ou électrique ?), je goûte un cri contre la passivité et la soumission. Il ne reste que la volonté, encore, d’aller de l’avant. De marcher d’un pas scient. Conscient.

sauter, tomber
le saut en parachute
long, intelligent, construit, et là, horreur, je parle de mémoire, après avoir lu attentivement et intérêt grand aux petites heures de vendredi – y reviendrai plus à loisir plus tard, cela le mérite - non seulement le saut en parachute, mais cette nécessité de franchir un blocage, une crainte, comme pour écrire, comme pour enseigner surtout ce qu'elle a fait pendant une vingtaine d'année (et elle a toute mon admiration à moi qui défaille presque ou me lance dans jacasserie nerveuse et infatigable, qui tétanisait avant et après les assemblés – pendant c'était ok avec parfois gouvernement de loin) et ce qu'elle en dit est beau – et puis la description de l'apprentissage, de ses co-élèves, de ce qui l'a amené à le tenter ce saut et les sensations du premier saut, un humour discret, le souhait que vous ne manquiez pas cela
Je me souviens n’avoir pas eu peur jusqu’à la seconde précédant le saut dans le vide, à des centaines de mètres d’altitude. C’est à ce moment-là que se pose le problème du choix, exactement le problème de la vie tout entière. Mon esprit devait s’accrocher aux huit mots-talismans. Quand j’étais petite et que je souffrais dans ma chair, je me répétais “l’esprit est plus fort que le corps, l’esprit est plus fort que le corps”.
et


tirer les rênes

aime – un poème

plutôt bref, en vers très courts, en chute, l'acceptation de celle-ci

En bas, au bout, au loin.
Encore trop tôt pour dire
Si la terre est devenue matière.
Si elle est restée brouillard, je la traverserai
De part en part.


échange entre
sans tiret
le récit, en images réussies et en mots qui disent le regard un peu surplombant, et assuré, d'une expérience – assister au jury de téléspectateurs pour le prix littéraire france télévision 2012, sans pouvoir voter mais en notant, jugeant
Un juré parle mais qui défend-il ?
Un autre dit
coup de coeur,
une autre, fille de boucher

un des romans qui m’a fait le plus évadé

une autre, qui a des vaches

cette radicalité, cette fusion, une impression de mystère viscérale

ou

implacable cette reconstitution.
et


migrations pendulaires

cinq jours durant :

allers : le peuple des «usagers» Ça caquette comme dans un poulailler, là dedans. Ils se connaissent, se reconnaissent, se racontent leur maison, leurs enfants, leurs parents. Ça caquette pour les travailleurs/ses, ça dragouille pour les lycéen/ne/s et les étudiant/e/s, ça dit du mal (une espèce d’Harry Potter blond tête à claque méchant avec sa camarade complexée ; le lendemain les re-voilà côte à côte dans le train du soir…) pour les collégien/ne/s et l'horaire, la liste des gares, une petite description des éléments notables du paysage familier

retours : rembobiner les villes, leurs gares oukifénoir
une jolie façon de restituer la répétition de ces trajets quotidiens qui, sont, avec quelques variantes, notre lot, avant la retraite, que nous reconstituons peu à peu alors, se couler, s'user parfois, dans l'habituel. 


monde reflet ou inversé
Neguentropie
un conte noir, un monde inversé, des morts debout, une consultation avec un anti-docteur (survol Brigetounien qui tue la saveur) et le cas de Monsieur Hurlemains, cas désespéré, contre la nature de ce monde
Monsieur Hurlecoeur déborde d’énergie au point qu’il leur a fallu l’enchaîner. Ses piaillements de vitalité, son teint rosé, le pianotement gai et rythmé de ses doigts sur sa cuisse et son fredonnement compulsif, attendrissent même les infirmières, qui soupirent en longeant son lit avec un air de profonde pitié. De temps en temps, l’une d’elles, à la voix douce et rassurante, vient planter des couteaux en travers de son cou. Il remercie depuis le fond d’un puits qui n’a de cesse de se creuser jusqu'à la fin-commencement inéluctable.
et


Preload

une courte nouvelle – la visite d'un ambassadeur sur une autre planète, l'accueil aimable et déférent par un humanoïde, une découverte des lieux, des moeurs, je résume à outrance le vif dialogue et le récit qui les amène à visiter une école, les principes d'éducation, d'enseignement de l'ignorance

Vous ne pouvez pas construire une société viable si chacun détient la totalité du savoir. La diversité des métiers dont elle a besoin pour se construire et perdurer fait que la majorité des individus ne doit avoir accès qu’à une partie négligeable des connaissances capitalisées.

Mais les enfants qui désertent l'école, ces êtres précieux, les rêveurs
Le rêve est un don précieux, rare. C’est lui qui permet de repousser les limites de la connaissance. C’est le rêve qui permet de poursuivre la croissance de l’arbre. Le Rêveur est le seul, avec le Chroniqueur, qui accumule des connaissances supplémentaires au cours de sa vie, et celles-ci profitent immédiatement à toutes les générations futures. Sans Rêveurs, notre civilisation ne progresserait plus
Vous invite à faire, bien assis, ce voyage, qui se poursuit sur le blog.


échange de textes contre encres ou aquarelles
trois jolis textes, à lire du bout des yeux, comme petites chansons souriantes
Voulais atteindre le vaisseau d’en haut, cette tortue volante qui fonçait dans l’outre-mer, ailes fuselées tendues en arrière, enserrant dans ses puissantes mâchoires un poisson de lune qui ne pouvait ouïr. Elle pourchassait l’otarie d’acier grimée en nuage pour échapper à l’œil exercé du reptile.
Voulais tant savoir pourquoi elle engloutissait les vols au vent.
et
une belle introduction, un joli poème, un rien ironique, elle et lui
Elle aquarelle ses mots
Et tout est dilué
Il écrit au couteau
E-toile est déchirée

poèmes en acrostiche à partir d'expressions Filer doux, l’alpha et l’oméga, le pot au noir, la paille et la poutre, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, vieux comme Mathusalem, patin couffin, nager entre deux eaux, jeter l’éponge, brûler ses vaisseaux, Tonnerre de Brest.
Apprécier le tour de force
oublier le tour de force, et goûter son petit ton ironique
Brisant sa parole donnée,
Regardant au lointain,
Un affreux Jojo
Levant l’ancre demain à l’aube
Est décidé à rompre les amarres
Rêvant d’horizon infini.
Sa destinée était écrite
et
passer outre le tour de force, le saluer au passage, jouir de la beauté
fassent les ombres place aux
îles de lumière que l'on voit
la nuit aller sur les flots
et les gouffres  d'entre chaque vague
roulent irrémédiables comme...

autour de Buñuel, un très beau duo
sous la voix de Buñuel
avec de très belles photos re-travaillées par elle, un texte rythmé où passent l'histoire de Buñuel, les faits, ce qui nous parvient de lui face à eux à travers ces films – beau et profond
on écrit sur Luis Buñuel  – on voudrait écrire sur la voix de Luis Buñuel  – mais c’est à une autre voix que l’on pense une voix enregistrée nulle part une voix sans film – on entend le trouble – on comprend la beauté de la voix de Luis Bunuel – on ne s’en détache pas – on n’écrit plus – on a une liste inutile – A comme araignée trois lumières les dix fenêtres de Luis il se passe quelque chose l’œil du crime Buñuel   le parisien -
et moi je n'essaie pas d'écrire sur Ana
et
rue des Martyrs
un texte, plus dense qu'il ne nous y a habitués, mais tout aussi beau (très en fait et où j'ai aimé avancer) pour la découverte des films de Buñuel, ses actrices, Lucia Bosé (et les autres metteurs en scène avec lesquels elle a tourné)
Buñuel toujours ce malaise, ces gens qui ne veulent pas sortir d’une salle à manger, un immense éclat de rire, le sadisme comme la poésie, l’inceste comme l’amour fou, la mort toujours là, le noir de l’anarchie, la haine du conformisme, mais lui cet homme, moi, je le connais surtout parce que, parfois, et bien qu’il n’ait été que rarement parisien, je pense à lui en passant dans la rue des Martyrs
et l'évocation se poursuit, se ramifie, est bien trop riche, bien trop pleine de sens pour que je tente d'en rendre compte – vous conseille ou ordonne de vous laisser guider par lui

un très bel échange
André Rougier http://www.fut-il.net/2012/12/veillee-avec-le-minotaure-vasesco.html
veillée avec le Minotaure
beau, et là suis très désarmée ce matin, avais tenté d'approcher, de susciter envie, de traduire mes impressions, ne retrouverai pas.. avec inspiration-soutien de Jacques Dupin, de Borges, un lamento (non ce n'est pas cela)
Consentir au Retour, alors, avant que le mentir ne s'en empare et l'habite, sourd passeur, ne reculant que pour en mesurer le chancelant cortège, en usurper les glus et les failles... 
Piétinements mats, étables borgnes, ordres murmurés, plaies de trop, gestes somnambules épuisant les yeux entravés, butin forgé d'éclipses, de multiples, de reliquats, pas qui divergent, mots vacillants sur quoi l'on bute, par quoi l'on intercède
et puis des vers, des phrases sentences ponctuées de belles photos du sud, du Languedoc
Quelle est-elle, la chose dont l'effacement est la seule certitude, qui en appelle à ce qui ne se laisse pas enfermer en elle-même ? et les mots de Maryse Hache
et
une présentation toute de justesse par André Rougier et puis
un train vert de gris
une petite histoire-fable comme il sait en donner, en blocs initiés par C'est un train, un train...c'est un enfant, une impuissance, un départ, un arrachement.. ne vais pas paraphraser, moi
La main qui jusqu’alors me retenait se détend et lâche sèchement comme pour me donner l’autorisation de m’envoler. Je frissonne. Fébrile, je saisis ma petite valise et reçois de la main un baiser mouillé sur la joue, un baiser venu de haut, trop haut. Grand-père attise le feu de la machine et le charbon dans le foyer déploie les flammes de l’enfer. 

abolition des distances (vrai échange)
lettre de Nilla Bomori
à Simmonds Quana-Leinhe (en des temps très futurs)
pour lui envoyer l'avant-projet d'un article – presque une thèse (et c'est goûteux et vertigineux un peu) – retrace l'histoire du désir d'ubiquité des humains (là ce matin je résume outrageusement, et trahit largement) pour en arriver à la solution trouvée de leurs jours
  • solution qui ne se sert pas de courant électrique, ni d’aucune énergie d’ailleurs et qui est nommée dématérialisation.
  • solution qu’on apprend, aujourd’hui, à ne plus utiliser à tout bout de champ car son plus grand danger est de réduire la matière à néant, toute la matière, je veux dire.
et se poser des questions sur le monde ainsi créé – écrire un régal pour nous
et
lettre de Simmonds Quana-Leinhe à Nilla Boromi
la rassure, ne sont pas en retard, lui fait compliment pour son étude, lui propose quelques réflexions de son cru pour prolonger – et le plaisir notre est tout aussi grand – ouvre, creuse l'histoire de la recherche..., ajoute le temps à l'espace (bon serais forcément réductrice et confuse..)
Si l’on écrivait encore quelques articles ou quelques livres, c’était un luxe pour bibliophiles attardés – ils s’étaient agrégés dans une petite association huppée – et ceci explique pourquoi vous m’avez envoyé votre écrit et pourquoi je vous ai répondu à l’ancienne : pure nostalgie !

Menuet sur le nom de Haydn de Ravel – sur une idée de Philippe Aigrin et avec aide technique (si ai bien compris) de Joachim Séné, écouter, lire sur bandes passantes
deux beaux poèmes musicaux (cela vaut pour les deux, qui pourtant diffèrent, qui sont tous les deux à déguster)
un tweet de Christophe Grossi, cette nuit, que je reprends, parce que si bien : vers justifiés, croisements & circonvolutions (devrais presque les reprendre pour tous les billets ses tweets) mais je ne peux reprendre le dispositif, donc je trahis, un poco
laisse la lumière étendre,
l’idée de la mer
en oreiller, veine pleine,
& creux qui bat –
les lettres d’un nom sont:
lieu, laisse-les
couler & indiquer ce lieu
et
après la présentation, le mode d'emploi (mais chez moi ça ne fonctionnait pas bien, me laissant tout de même le poème et la musique, et c'était beaucoup) et là blogger me fait trahir encore d'avantage, alors juste pour vous donner désir «d'aller y voir»
hiver arasé yourte de neige
nuages déchirés yaks allongés herbeux
heure dormante
née du dessein
de nul...

une contrainte : tragédie en cinq actes, musique (citée), personnages novembre jardin d'hiver et une citation de Balzac et des billets beaucoup moins imposants qu'on le penserait, et joliment ironiques
projet de trajet d'une tragédie pour bigrement bêgue
avec une contrainte autre : que la lecture à haute voix soit difficile, fasse trébucher la voix (et le texte change de couleur ce que ne saurais reproduire)
ma foi, lisez la, c'est assez jubilatoire et plutôt court
Ment l'amant soit-disant aimant qui irradie hardiment, courtise Elise et Lise, Alyssa, Alice, Célia, Anaïde, Danaé, Cécile, Chloé, Béatrice, Iris, Muguette, Juliette, Érika, Bianca, Péroline, Phénica, Joëlle, Gisèle, Zoélie, Valérine, Roseline, Olivianne, Éliana, peut-être même les sages stagiaires Sandrine, Sandra, Sabine et Sabalah...
et
Novembre, le jardin d'hiver et les affaires dont se vantent les hommes
une tragédie en vers en cinq actes et six strophes (les actes enjambent)l'année, le temps, ce que l'on fait – presque comme un livre d'heures
Sur les ardoises écaillées, nos faces cachées veillent au nord
Les périsprits des affaires se sont imposés au bureau,
Sous d'autres verres que ceux mastiqués par la véranda,
Sur les photos, les complets-veston posent bien fiers :
Une main en appui sur le maroquin, une autre à demi levée...

décembre, nord
ô décembre
décembre apostrophé, plaint, décembre en essais, comme l'essai de maltraitance sur des anges et des oies de Noël... qui se dit :
Tu te gonfles la panse, décembre, comme de la peau de biniou. Bagpipe and spits. Tu es le mois gâté, le mois aux drôles de lumières, farfadet et hypocrite, les deux, partout. Super Big ! Et même, à nouveau les arbres, tellement ornés, tellement chargés qu’on y lisse du doigt le reflet des regards..
et la poésie d'Anna
et


après une fort belle introduction d'Anna Jouy

I love you vous ne m'entendez guère

journal en mots, en rencontres, en images d'un voyage au Labrador – on apprend bellement – un récit où les mots sont images et les images sont belles, les gens, les langues, les maisons, le décor et puis surtout la nature... la glace, les voyageurs, le bateau, les différences, les questions, embarquez vous à sa suite et découvrez comme moi

Clair pare-chocs de la lune dans les bouscueils. Tous ces reflets qu’il faut renvoyer dans un regard pour faire rebondir les questions dans l’esprit de celui qui les pose.

et puis
C’est fou comme on peut, à quelques minutes d’intervalle, repousser puis assimiler l’autre pour, dans tous les cas, l’exclure de quelque part. Just too bad ! Je feel chez nous partout. « Qu’est-ce que vous diriez, vous, de savoir que vous ne pourrez jamais revenir habiter dans votre village d’enfance parce que les prix ont flambé ? »
et Gilles Vigneault en ponctuation.


deux poètes
la page blanche, la page écrite, la page publiée (aime – je sais c'est un peu court)
S’inscrire dans la page
Blanche comme cet esprit
Qui déchire tous mes espaces
Chercher où renaître de retours
Emmèneront-ils notre rehard au delà
et
un poème, tout de simplicité aparente – nous, dans le monde, notre voix
Ce ou plutôt ça
ce quelque chose

Ce vocable à peine prononcé
par une langue difforme

contourner
la sécurité du voyage
il disait qu'il allait partir, il disait qu'il n'avait pas peur, (petite fable bellement dite en trois strophes ou paragraphes)
Il disait qu’il devrait pourtant veiller à éviter les parages de l’étang, de crainte d’y choir. Il emporterait son meilleur portulan, celui de l’école perecquienne, il tracerait sa route en regardant les étoiles dans les yeux. C’est ainsi qu’il arriverait à contourner l’obstacle pernicieux, couvert d’herbes flottantes, qui avait trompé la belle Ophélie.
et
la nuit nous contourne
se rêver potier, fabriquer four, contourner vase – et disséquer ou plutôt tourner joliment autour de mot contourner
mais la nuit nous contourne. Elle nous dessine, forme nos rêves et les contours de nos vases. On n’a pas choisi. On ne choisit rien. La nuit ne nous évite pas, ne nous esquive pas, elle nous contourne.

ce ne pouvait être jour ordinaire
aime – des strophes introduites par ces mots, des strophes pour dire le refus de l'obligation d'être heureux, le froid de l'hiver, une rencontre de deux un peu semblables, les retrouvailles avec un disparu inconnu, le compagnonnage qui se prolonge
ce ne pouvait être jour ordinaire. on n’avait que faire du monde qui tourne tourne tourne pas rond et tourne tourne manège à perdre pied équilibre. voguons. tanguons. prenons une dernière danse un dernier verre. et nos gants de boxe. on irait là où ne mènerait pas nos pas. on irait et. ça irait. bien. à contre-courant contre marée malgré nous
et
Franck Queyraud http://www.babelibellus.fr/chezjeanne/vasescommunicants/2012/12/07/jetais-au-fond-de-la-vallee-sous-le-nuage/
j'étais au fond de la vallée, sous le nuage
avoir voulu se dépasser, et s'être crashé (penser au début de la chûte à Jonhatan le Goèland, et reprendre des citations de son histoire en ponctuation dans le texte), écrire sans plume ni papier un dernier adieu aux siens,.. et se retrouver, vivant, sur un arbre, sous le nuage, en descendre maladroitement, dormir, tirer leçon de l'aventure – et nous déguster cela qui est goûteux et prendre la leçon au passage
J’ai repris espoir quand le nuage à commencer à perler. De grosses gouttes m’ont littéralement trempé. Ça réveille la pluie. Ça vous force à trouver un endroit abrité. Il y avait une grotte dans la falaise. Il n’y avait pas d’ours blanc et je n’étais pour l’instant plus le petit pingouin avec ses cymbales tentant de réveiller le paisible endormi. Je n’étais presque plus rien. Un fétu de paille. Un Goéland sur le sol…découvrez la fin

à propos de Cendrars et Rémy de Gourmont
L'Alfa-Roméo de Blaise Cendrars
Cendrars, lu tardivement, et d'un bloc, après une nuit de lecture, accompagné par un accordéon diatonique, à Québec – Cendrars et ses éditions insatisfaisantes, le désir d'en trouver une qui le soit (et là serais preneuse et comblerais mes manques moi qui ai tant aimé le lire, mais étais cantonnée à ce que pouvais trouver, au fil de dizaine d'années dans les livres de poche)
et j'aime ce qui en est dit, de cet écrivain qui rate en grand, et de Bourlinguer parce que moi aussi c'est le Cendrars que j'aime
C’est une fois Bourlinguer refermé que je n’avais plus le choix, lire tout ce Cendrars-là, le Cendrars d’après, le malsain. Le type imbuvable, le type que vous ne pouvez plus supporter, arrogant, blessé, et qui vous pigeonne sans arrêt parce qu’elle est où, la réalité, là-dedans ?
et cela continue, à travers le chaos, avec les silhouettes, les noms qui passent, et l'Alfa-Roméo.. vous laisse lire
et
les lapons de Remy de Gourmont
après une présentation par François Bon qui dit le lien entre Cendrars et Remy de Gourmont, la découverte par Franck Queyraud, ne sais plus par quel chemin, de Chez les lapons de Rémy de Gourmont (découverte que, je l'avoue, je n'ai pas faite mais qui pourrait me tenter parce que me retrouve assez dans ce qui est dit), découverte de ceux que représente ce mot mythique – et le texte tisse l'ignorance et ce qu'écrit Gourmont – de leur industrie, de leur vie et d'un Gourmont autre, presque en vacance, mais attentif
la lecture de ce court livre engendre une sorte de mélancolie qui rappelle que l’uniformité de nos modes de vies n’avait pas encore gagné la planète entière avec son confort standardisé. Un endroit, la Laponie, où «il y a des fleurs […], comme en de plus doux climats...

et ça aurait pu être enfin, le plus bel échange, bien entendu, autour du marché



entre Angèle Casanova (ci-dessous) qui a choisi ce thème, qui l'a creusé, avec soin et repérage, et qui (j'admire, je ne l'aurais pas fait) a pris le temps, au milieu des sollicitations de NewYork de les mettre en ordre et de me faire parvenir ce beau texte –
il (ou elle, disons il c'est le neutre) devient sourd, pour ne pas se couper du monde il prend l'habitude de se tenir, à la lisière du marché couvert, dans un café et il voit, il entend, il tente de se fondre dans cet univers, il nous restitue la vie, les odeurs, les regards échangés avec Patapor le marchand de pommes de terre, les saisons... et bon lisez la plutôt
Les jours sans, je passe devant. A travers les grilles, au bout des halls d’entrée, l’ombre. Le vide. Le silence. L’absence. La crèche, juste derrière le mur du fond, vitré. Dessous, le parking. Dessus, des appartements anonymes. La vie en somme. Dans toute sa discrétion. Mais dedans. Rien. Un espace absent à lui-même. Une ville ajournée. Une vie par intermittence, en pointillés. Même les patates n’y ont pas droit de cité.
et
pour changer un peu avec mon habitude des Halles, j'ai posé chez elle un méli-mélo un peu à la va comme je te pousse de leur passé et de leur présent, et pour simplifier un peu plus j'y ai ajouté les photos inutilisées du Cours Lafayette, le plus grand, le plus célèbre des marchés toulonnais
Fin novembre, dans les allées des halles de ma ville, je file le long des morues vers le poissonnier, les coquillages, les coquilles Saint Jacques, les grosses gambas - mais n'y a plus de chevrettes - les longues lanières épaisses d'un blanc verni découpées dans les encornets, le tas d'un brun si doux des poulpes visqueux, les fusées des calamars, parfois le luxe de la piste, et puis les sardines, les grosses et celles qui viennent de notre mer, les solettes, les soles, les cabillauds à découper, les splendides rectangles blancs des dos de cabillaud, les vives

mais il y a eu a découverte de cet échange que j'avais laissé passer, s'il a été annoncé, échange de photos auxquels répondent les textes
entre
RedRoom
une grande surface, un grand magasin, et un coin un peu mystérieux où le temps se creuse – un poème en prose
Il suffit d’avancer un peu pour se voir précédé comme par quelqu’un, quelqu’un d’autre que soi-même, par un effet toujours du reflet dans le vitrage.
Ici le temps se creuse — et là l’espace.
et
Traces
petite histoire, ordinaire ? se réveiller – constater qu'elle a disparu -, qu'il ne reste rien d'elle, ou presque, juste des traces, une empreinte, une image polaroïd – espérer, un peu – en plusieurs temps, paragraphes – le temps, une nouvelle rencontre, un déménagement, l'image
Et là, il découvrirait le numéro de téléphone au dos, et une adresse à Mulhouse, Haut-Rhin.
Son cœur s’emballerait.
Il serait pris de presque vertiges.
Il essaierait de réfléchir. Mais non, impossible.
Il ne saurait plus quoi faire.

et voilà, si vous trouvez ça par trop approximatif, dites vous que les relectures, quand on n'est pas dans les meilleurs conditions ne valent jamais le premier jet, surtout s'il a été fait en état de grâce, avec soins attentifs..
et pour tout arranger c'est blogger qui a fait joujou avec les caractères.le traite par une indifférence méprisante. 

11 commentaires:

joye a dit…

Si tu es maladroite idiote, toi, il faudra que nous la devenions tous, parce que ce serait une amélioration. Tu es magnifique, faudra qu'on te le dise !

Danielle Carlès a dit…

Merci, tout simplement !

Dominique Hasselmann a dit…

Un travail de titane.

czottele a dit…

toujours admirative et deux fois plutôt qu'une! alors on ne trouve pas ça approximatif, on savoure et on dit merci pour la belle patience !

valérie a dit…

hello,
j'ai publié le texte prévu pour mon vase communicant avorté sur mon propre blog encrebleunuit.blogspot.fr

Sabine Huynh a dit…

Merci Brigitte, vraiment, oui.

Anonyme a dit…

Chère Brigitte,

Merci pour tout, ce magnifique travail si exigeant, d'autant que les participations aux Vases vont en augmentant, grâce à l'idée géniale à la base, grâce à tes listes, grâce à tes critiques qui piquent la curiosité, au Scoopit de Michel Brosseau, à Twitter, à... au centre, grâce à toi.

Le lien vers ma participation est plutôt ici, Projet de trajet d'une tragédie pour bigrement bègue [...et féministe] pour la version intégrale incluant la vidéo musicale intégrée, suite à de nombreux problèmes techniques (désolation partagée et clin d’œil face à ceux que tu as éprouvés avec Open Office).

Prends bien soin de toi, prends ton temps, deux jours, trois, ce qu'il faut pour que tout demeure un véritable plaisir.

Zéo Zigzags

Brigetoun a dit…

je corrige

Dominique Autrou a dit…

Mais comment faites-vous pour prendre du temps dans le Temps ? Vous devez dormir en hémisphère. Avec les autres membres du quatuor, on trouve cela, au sens étymologique, merveilleux. Quatre merci, donc.

32 Octobre a dit…

merci pour tout ce travail
un vrai régal à lire tous les mois

encore merci pour tout

JD a dit…

Brigitte, une revue à elle seule, Merci et bravo pour votre talent et votre engagement dans les Vases