Le concert était plutôt
beau, merci... mais l'élan de ma première recension des vases bien
retombé, alors, suis désolée, cela va être très sommaire (me
restaient les images); en fait pas si bref que cela, comme souvent
quand on veut aller vite, et, je le voudrais, je l'espère, pas trop
bâclé et approximatif.
Et puis, s'il en trouve le
temps, le pauvre qui n'est pas vieille dame oisive, il y aura le
regroupement par Pierre Ménard sur
http://www.scoop.it/t/les-vases-communicants
Il y avait le plaisir
d'entrer dans la belle ronde autour de l'autoportrait
avec Hélène Verdier chez
JW Chan
http://2yeux.blog.lemonde.fr/2012/12/07/vases-communicants-decembre-2012-la-ronde/
l. devant un autoportrait
de Lorie Anderson, l. dans le souvenir d'autres autoportraits, devant
un reflet dans une vitre... et je retrouve non mes mots mais le
plaisir de la première lecture, de cette réflexion en plusieurs
étapes
L'autoportrait comme
une représentation des facettes du moi, par éclats, mais aussi par
successions chronologiques. Fixation du temps sur la pellicule des
jours, puis reconstitution du mouvement en images animées et
secrètes, pour soi, en attendant le dévoilement qu'autorise la
disparition.
avec J
W Chan chez Quotiriens
http://quotiriens.blog.lemonde.fr/2012/12/07/la-ronde/
ce
très beau texte, un des premiers que j'ai lu – retrouver une image
polaroïd, retrouver le cadre, le moment de cette photo, les
sensations, les sentiments, la mère – et la justesse, la
discrétion, la profondeur, la pudeur de cela
dans la position où tu
es devant la fenêtre tu vois le mur entre les deux fenêtres du
salon, avec trois tableaux au dessus d'un guéridon; le plus beau en
haut : un Estève aquarelle et fusain, cet éclat qu'on n'imagine pas
possible de rendre, les formes comme une sorte d’icône verticale,
avec une tache de sang sur le côté, glacis de jaunes, une vague
d'indigo dans le coin supérieur
avec
Quotiriens chez Dominique Autrou
http://dom-a.blogspot.fr/2012/12/schizoportrait.html
schizoportrait
se
fixer, parfois, plus intensément dans le miroir de la salle de
bains, se perdre, ne plus supporter ce qui est là, faire appel à un
chirurgien, se muer en étranger laid, mais étranger donc
supportable, et puis rencontrer le regard de l'autoportrait de Durer
en Christ, ne plus savoir qui est là, Durer le Christ ou soi...
d'autres rencontres avec autres regards qui se sont peints... et
voilà que, trop tendue et énervée je ne sais plus dire ce que de
toute façon vous devez aller lire
Depuis que je ne peux
plus me voir en peinture, j’ai fui les galeries de musée comme les
miroirs. Je vis enfermé chez moi, évitant de sortir autant que
possible. J’ai enlevé les miroirs, mis des rideaux aux fenêtres,
couvert l’inox de peinture pour protéger mon regard de mon image.
J’ai enfin un peu de répit et même, par moments, j’ai du mal à
me rappeler ce visage qui m’habitait. Je vieillis lentement et me
demande ce qu’il advient de mes traits.
avec,
pour fermer la ronde, Dominique Autrou chez Hélène Verdier
la malle des limbes
(avec des photos qui se
modifient sous le clic)
beau
texte que je résume outrageusement en parlant d'un photographe qui
tient plus au traitement de la photo qu'au sujet, en parlant du
tirage, du désir de monter des états différents, de la trouvaille
parfois d'une photo qui lui parle, de la rencontre d'un homme à
Rolleiflex, du père
Son père lui ressemble
énormément, encore plus que sur les photos qu’il a conservées.
L’inverse est faux, pensait-il comme une borne mais les faits sont
adroits et têtus, force lui est de constater qu’ils ont le même
front, le même nez, la même taille et approximativement la même
allure. Il est en train de penser qu’il vient d’enlever plusieurs
couches d’un seul coup, s’étonne de ne pas être frappé
plus que ça – et ceci est une
trahison, lisez
Je
n'ai pas trouvé l'échange annoncé entre Valérie Pascual et Jérôme
Fandor, désolée
mais
il y avait, et j'ai beaucoup aimé ça
à
propos du Gas de
Hopper
une
description, simple, comme un poème
Ce que Walter astique
derrière sa pompe.
Bras de chemise et
ongles noirs.
Ce qu’il chantonne,
méticuleux.
Ce que pressentent les
grands arbres, au bord de la piste.
Et
Michel
Brosseau
http://quandlesoiseauxdenuit.wordpress.com/2012/12/07/incipit/
Incipit
C'est
l'homme qui relève ce qu'il a vendu, qui fait ses comptes, qui
recompte, le trou – c'est elle dans la baraque qui attend, qui va
devoir, encore, le tranquilliser – c'est lui qui sait qu'elle va
faire la soupe à la grimace, être un reproche – c'est une voiture
– ce sont des paragraphes qui reprennent et la tension qui monte –
c'est l'homme de la voiture ça
faisait même des espèces de rimes de vers de machin, et que je t’en
remette une couche en apercevant Emma sur le pas de la porte, la tête
qu’elle faisait sur le pas de la porte, hypnotisée ou presque,
même si pas sûr qu’elle y ait compris grand-chose à ses
histoires de muse et de méduse et tout un pataquès du même genre,
et ne dirai pas la fin
l'impatience
Amélie
Charcosset
http://lapiazeevive.blogspot.fr/2012/12/vases-communiquants-de-decembre-amelie.html
un
joli poème de marchroutka
avec un peu de malice, sur un inconfort
Je voulais écrire un
poème de marchroutka
Comme d’autres
écrivent des poèmes de métro
Mais les corps pressés
compressés empressés embrassés
Embarrassants
Impatients
et
Félixe
Blizar http://lesmainsdanslespoches.tumblr.com/
amie
d'Amélie dans «la vraie vie», envie de la retrouver ainsi, petite
attente de ce que cela pourrait donner, légère impatience... et les
conditions de la rencontre, un joli texte amical
L'impatience
n'est pas forcément maussade, agressive...
Je demeure devant le
mot, séparée et interdite. La faim du monde, la faim des mots,
Antigone, la marche en avant, vers, activité du temps et de
l’espace. Et puis en face, rictus, nervosité, gestes brusques,
klaxons, vitesse, et une forme d’égoïsme.
Entre le plat et la
paume de l’impatience, je sens la tension (est-elle énergique ou
électrique ?), je goûte un cri contre la passivité et la
soumission. Il ne reste que la volonté, encore, d’aller de
l’avant. De marcher d’un pas scient. Conscient.
sauter,
tomber
le saut en
parachute
long,
intelligent, construit, et là, horreur, je parle de mémoire, après
avoir lu attentivement et intérêt grand aux petites heures de
vendredi – y reviendrai plus à loisir plus tard, cela le mérite -
non seulement le saut en parachute, mais cette nécessité de
franchir un blocage, une crainte, comme pour écrire, comme pour
enseigner surtout ce qu'elle a fait pendant une vingtaine d'année
(et elle a toute mon admiration à moi qui défaille presque ou me
lance dans jacasserie nerveuse et infatigable, qui tétanisait avant
et après les assemblés – pendant c'était ok avec parfois
gouvernement de loin) et ce qu'elle en dit est beau – et puis la
description de l'apprentissage, de ses co-élèves, de ce qui l'a
amené à le tenter ce saut et les sensations du premier saut, un
humour discret, le souhait que vous ne manquiez pas cela
Je me souviens n’avoir
pas eu peur jusqu’à la seconde précédant le saut dans le vide, à
des centaines de mètres d’altitude. C’est à ce moment-là
que se pose le problème du choix, exactement le problème de la vie
tout entière. Mon esprit devait s’accrocher aux huit
mots-talismans. Quand j’étais petite et que je souffrais dans ma
chair, je me répétais “l’esprit est plus fort que le corps,
l’esprit est plus fort que le corps”.
et
François
Bonneau http://www.sabinehuynh.com/id45.html
tirer les rênes
aime –
un poème
plutôt
bref, en vers très courts, en chute, l'acceptation de celle-ci
En bas, au bout, au
loin.
Encore trop tôt pour
dire
Si la terre est devenue
matière.
Si elle est restée
brouillard, je la traverserai
De part en part.
échange
entre
Camille
Philibert-Rossignol
http://noteseparses.wordpress.com/2012/12/07/sans-tiret-vase-communicant-avec-camille-philibert-rossignol/
sans tiret
le
récit, en images réussies et en mots qui disent le regard un peu
surplombant, et assuré, d'une expérience
– assister au jury de téléspectateurs pour le prix littéraire
france télévision 2012, sans pouvoir voter mais en notant, jugeant
Un juré parle mais qui
défend-il ?
Un autre dit
coup de
coeur,
une autre, fille de boucher
un des romans qui m’a
fait le plus évadé
une autre, qui a des
vaches
cette radicalité,
cette fusion, une impression de mystère viscérale
ou
implacable cette
reconstitution.
et
migrations
pendulaires
cinq
jours durant :
allers
: le peuple des «usagers» Ça
caquette comme dans un poulailler, là dedans. Ils se connaissent, se
reconnaissent, se racontent leur maison, leurs enfants, leurs
parents. Ça caquette pour les travailleurs/ses, ça dragouille pour
les lycéen/ne/s et les étudiant/e/s, ça dit du mal (une espèce
d’Harry Potter blond tête à claque méchant avec sa camarade
complexée ; le lendemain les re-voilà côte à côte dans le train
du soir…) pour les collégien/ne/s et
l'horaire, la liste des gares, une petite description des éléments
notables du paysage familier
retours
: rembobiner les villes, leurs gares oukifénoir
une
jolie façon de restituer la répétition de ces trajets quotidiens
qui, sont, avec quelques variantes, notre lot, avant la retraite, que
nous reconstituons peu à peu alors, se couler, s'user parfois, dans
l'habituel.
monde
reflet ou inversé
Justine
Neubach http://christopherselac.com/neguentropie-par-justine-neubach/
Neguentropie
un conte noir, un monde
inversé, des morts debout, une consultation avec un anti-docteur
(survol Brigetounien qui tue la saveur) et le cas de Monsieur
Hurlemains, cas désespéré, contre la nature de ce monde
Monsieur Hurlecoeur
déborde d’énergie au point qu’il leur a fallu l’enchaîner.
Ses piaillements de vitalité, son teint rosé, le pianotement gai et
rythmé de ses doigts sur sa cuisse et son fredonnement compulsif,
attendrissent même les infirmières, qui soupirent en longeant son
lit avec un air de profonde pitié. De temps en temps, l’une
d’elles, à la voix douce et rassurante, vient planter des couteaux
en travers de son cou. Il remercie depuis le fond d’un puits qui
n’a de cesse de se creuser jusqu'à
la fin-commencement inéluctable.
et
Christopher
Sélac http://www.justineneubach.fr/spip.php?article98
Preload
une
courte nouvelle – la visite d'un ambassadeur sur une autre planète,
l'accueil aimable et déférent par un humanoïde, une découverte
des lieux, des moeurs, je résume à outrance le vif dialogue et le
récit qui les amène à visiter une école, les principes
d'éducation, d'enseignement de l'ignorance
Vous ne pouvez pas
construire une société viable si chacun détient la totalité du
savoir. La diversité des métiers dont elle a besoin pour se
construire et perdurer fait que la majorité des individus ne doit
avoir accès qu’à une partie négligeable des connaissances
capitalisées.
Mais
les enfants qui désertent l'école, ces êtres précieux, les
rêveurs
Le
rêve est un don précieux, rare. C’est lui qui permet de repousser
les limites de la connaissance. C’est le rêve qui permet de
poursuivre la croissance de l’arbre. Le Rêveur est le seul, avec
le Chroniqueur, qui accumule des connaissances supplémentaires au
cours de sa vie, et celles-ci profitent immédiatement à toutes les
générations futures. Sans Rêveurs, notre civilisation ne
progresserait plus
Vous
invite à faire, bien assis, ce voyage, qui se poursuit sur le blog.
échange
de textes contre encres ou aquarelles
Eve
de Laudec
http://les-embrasses.blogspot.fr/2012/12/vases-communicants-de-decembre-2012-eve_972.html
et deux autres courtes proses
trois
jolis textes, à lire du bout des yeux, comme petites chansons
souriantes
Voulais atteindre le
vaisseau d’en haut, cette tortue volante qui fonçait dans
l’outre-mer, ailes fuselées tendues en arrière, enserrant dans
ses puissantes mâchoires un poisson de lune qui ne pouvait ouïr.
Elle pourchassait l’otarie d’acier grimée en nuage pour échapper
à l’œil exercé du reptile.
Voulais tant savoir
pourquoi elle engloutissait les vols au vent.
et
Christine
Leininger
http://www.evedelaudec.fr/cooperations/decembre-2012/index.php
une
belle introduction, un joli poème, un rien ironique, elle et lui
Elle
aquarelle ses mots
Et tout est
dilué
Il écrit au
couteau
E-toile est
déchirée
poèmes
en acrostiche à partir d'expressions Filer
doux, l’alpha et l’oméga, le pot au noir, la paille et la
poutre, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, vieux comme
Mathusalem, patin couffin, nager entre deux eaux, jeter l’éponge,
brûler ses vaisseaux, Tonnerre de Brest.
Apprécier
le tour de force
Danielle
Masson
http://jeanyvesfick.wordpress.com/2012/12/07/vase-communicant-avec-danielle-masson-httpjetonslencre-blogspot-fr/
oublier
le tour de force, et goûter son petit ton ironique
Brisant sa parole
donnée,
Regardant au lointain,
Un affreux Jojo
Levant l’ancre demain
à l’aube
Est décidé à rompre
les amarres
Rêvant d’horizon
infini.
Sa destinée était
écrite
et
Jean-Yves
Fick
http://jetonslencre.blogspot.fr/2012/12/les-vases-communicants-16-jean-yves-fick.html
passer
outre le tour de force, le saluer au passage, jouir de la beauté
fassent les ombres
place aux
îles de lumière que
l'on voit
la nuit aller sur les
flots
et les gouffres
d'entre chaque vague
roulent irrémédiables
comme...
autour
de Buñuel, un très beau duo
sous la voix
de Buñuel
avec
de très belles photos re-travaillées par elle, un texte rythmé où
passent l'histoire de Buñuel, les faits, ce qui nous parvient de lui
face à eux à travers ces films – beau et profond
on écrit sur Luis
Buñuel – on voudrait écrire sur la voix de Luis
Buñuel – mais c’est à une autre voix que l’on
pense une voix enregistrée nulle part une voix sans film – on
entend le trouble – on comprend la beauté de la voix de Luis
Bunuel – on ne s’en détache pas – on n’écrit plus – on a
une liste inutile – A comme araignée trois lumières les dix
fenêtres de Luis il se passe quelque chose l’œil du crime Buñuel
le parisien -
et moi
je n'essaie pas d'écrire sur Ana
et
Piero
Cohen-Hadria
http://sauvageana.blogspot.fr/2012/12/vases-communicants-decembre-2012-piero.html
rue des
Martyrs
un
texte, plus dense qu'il ne nous y a habitués, mais tout aussi beau
(très en fait et où j'ai aimé avancer) pour la découverte des
films de Buñuel, ses actrices, Lucia Bosé (et les autres metteurs
en scène avec lesquels elle a tourné)
Buñuel toujours ce
malaise, ces gens qui ne veulent pas sortir d’une salle à manger,
un immense éclat de rire, le sadisme comme la poésie, l’inceste
comme l’amour fou, la mort toujours là, le noir de l’anarchie,
la haine du conformisme, mais lui cet homme, moi, je le connais
surtout parce que, parfois, et bien qu’il n’ait été que
rarement parisien, je pense à lui en passant dans la rue des Martyrs
et
l'évocation se poursuit, se ramifie, est bien trop riche, bien trop
pleine de sens pour que je tente d'en rendre compte – vous
conseille ou ordonne de vous laisser guider par lui
un
très bel échange
André
Rougier
http://www.fut-il.net/2012/12/veillee-avec-le-minotaure-vasesco.html
veillée
avec le Minotaure
beau,
et là suis très désarmée ce matin, avais tenté d'approcher, de
susciter envie, de traduire mes impressions, ne retrouverai pas..
avec inspiration-soutien de Jacques Dupin, de Borges, un lamento (non
ce n'est pas cela)
Consentir au Retour,
alors, avant que le mentir ne s'en empare et l'habite, sourd passeur,
ne reculant que pour en mesurer le chancelant cortège, en usurper
les glus et les failles...
Piétinements mats, étables borgnes,
ordres murmurés, plaies de trop, gestes somnambules épuisant les
yeux entravés, butin forgé d'éclipses, de multiples, de reliquats,
pas qui divergent, mots vacillants sur quoi l'on bute, par quoi l'on
intercède
et
puis des vers, des phrases sentences ponctuées de belles photos du
sud, du Languedoc
Quelle est-elle, la
chose dont l'effacement est la seule certitude, qui en appelle à ce
qui ne se laisse pas enfermer en elle-même ? et
les mots de Maryse Hache
et
Christophe
Sanchez
http://andrelbn.wordpress.com/2012/12/07/vaseco-septieme-christophe-sanchez-un-train-vert-et-gris-2/
une
présentation toute de justesse par André Rougier et puis
un train
vert de gris
une
petite histoire-fable comme il sait en donner, en blocs initiés par
C'est un train, un train...c'est
un enfant, une impuissance, un départ, un arrachement.. ne vais pas
paraphraser, moi
La main qui jusqu’alors
me retenait se détend et lâche sèchement comme pour me donner
l’autorisation de m’envoler. Je frissonne. Fébrile, je saisis ma
petite valise et reçois de la main un baiser mouillé sur la joue,
un baiser venu de haut, trop haut. Grand-père attise le feu de la
machine et le charbon dans le foyer déploie les flammes de l’enfer.
abolition
des distances (vrai échange)
lettre
de Nilla Bomori
à Simmonds Quana-Leinhe
(en des temps très futurs)
pour lui envoyer
l'avant-projet d'un article – presque une thèse (et c'est goûteux
et vertigineux un peu) – retrace l'histoire du désir d'ubiquité
des humains (là ce matin je résume outrageusement, et trahit
largement) pour en arriver à la solution trouvée de leurs jours
- solution qui ne se sert pas de courant électrique, ni d’aucune énergie d’ailleurs et qui est nommée dématérialisation.
- solution qu’on apprend, aujourd’hui, à ne plus utiliser à tout bout de champ car son plus grand danger est de réduire la matière à néant, toute la matière, je veux dire.
et se
poser des questions sur le monde ainsi créé – écrire un régal
pour nous
et
Dominique
Hasselmann
http://lirinabloom.blogspot.fr/2012/12/vases-communicants-de-decembre-2012.html
lettre
de Simmonds Quana-Leinhe à Nilla Boromi
la
rassure, ne sont pas en retard, lui fait compliment pour son étude,
lui propose quelques réflexions de son cru pour prolonger – et le
plaisir notre est tout aussi grand – ouvre, creuse l'histoire de la
recherche..., ajoute le temps à l'espace (bon serais forcément
réductrice et confuse..)
Si l’on écrivait
encore quelques articles ou quelques livres, c’était un luxe pour
bibliophiles attardés – ils s’étaient agrégés
dans une petite association huppée – et ceci explique pourquoi
vous m’avez envoyé votre écrit et pourquoi je vous ai répondu à
l’ancienne : pure nostalgie !
Menuet
sur le nom de Haydn de Ravel – sur une idée de Philippe Aigrin et
avec aide technique (si ai bien compris) de Joachim Séné, écouter,
lire sur bandes passantes
deux
beaux poèmes musicaux (cela vaut pour les deux, qui pourtant
diffèrent, qui sont tous les deux à déguster)
Christine
Jeanney http://www.atelierdebricolage.net/?p=1504
un
tweet de Christophe Grossi, cette nuit, que je reprends, parce que si
bien : vers justifiés, croisements &
circonvolutions (devrais
presque les reprendre pour tous les billets ses tweets) mais je ne
peux reprendre le dispositif, donc je trahis, un poco
laisse la lumière
étendre,
l’idée
de la mer
en oreiller, veine
pleine,
& creux
qui bat –
les lettres d’un nom
sont:
lieu,
laisse-les
couler & indiquer
ce lieu
et
Philippe
Aigrain
http://christinejeanney.net/tests-tentatives/vases-communicants/article/philippe-aigrain-dans-menuet-sur
après
la présentation, le mode d'emploi (mais chez moi ça ne fonctionnait
pas bien, me laissant tout de même le poème et la musique, et
c'était beaucoup) et là blogger me fait
trahir encore d'avantage, alors juste pour vous donner désir
«d'aller y voir»
hiver arasé yourte de
neige
nuages déchirés yaks
allongés herbeux
heure
dormante
née du dessein
de nul...
une
contrainte : tragédie en cinq actes, musique (citée), personnages
novembre jardin d'hiver et une citation de Balzac et des billets
beaucoup moins imposants qu'on le penserait, et joliment ironiques
Zéo
Zigzags
http://lebabel.over-blog.com/article-vase-communicant-decembre-2012-versant-zeo-zigzags-113213233.html ou plutôt (pour la version complète qui ne pouvait trouver place là) http://artobazz.eklablog.com/projet-de-trajet-d-une-tragedie-pour-bigrement-begue-et-feministe-a61043725
projet de
trajet d'une tragédie pour bigrement bêgue
avec
une contrainte autre : que la lecture à haute voix soit difficile,
fasse trébucher la voix (et le texte change de couleur ce que ne
saurais reproduire)
ma
foi, lisez la, c'est assez jubilatoire et plutôt court
Ment l'amant
soit-disant aimant qui irradie hardiment, courtise Elise et Lise,
Alyssa, Alice, Célia, Anaïde, Danaé, Cécile, Chloé, Béatrice,
Iris, Muguette, Juliette, Érika, Bianca, Péroline, Phénica,
Joëlle, Gisèle, Zoélie, Valérine, Roseline, Olivianne, Éliana,
peut-être même les sages stagiaires Sandrine, Sandra, Sabine et
Sabalah...
et
Joseph
Leritz
http://artobazz.eklablog.com/le-babel-novembre-le-jardin-d-hiver-et-les-affaires-dont-se-vantent-le-a61004751
Novembre, le
jardin d'hiver et les affaires dont se vantent les hommes
une
tragédie en vers en cinq actes et six strophes (les actes enjambent)
– l'année, le temps, ce que l'on fait –
presque comme un livre d'heures
Sur les
ardoises écaillées, nos faces cachées veillent au nord
Les
périsprits des affaires se sont imposés au bureau,
Sous
d'autres verres que ceux mastiqués par la véranda,
Sur les
photos, les complets-veston posent bien fiers :
Une main en
appui sur le maroquin, une autre à demi levée...
décembre,
nord
ô décembre
décembre
apostrophé, plaint, décembre en essais, comme l'essai
de maltraitance sur
des anges et des oies de Noël... qui se dit
:
Tu te gonfles la panse,
décembre, comme de la peau de biniou. Bagpipe and spits. Tu es le
mois gâté, le mois aux drôles de lumières, farfadet et hypocrite,
les deux, partout. Super Big ! Et même, à nouveau les arbres,
tellement ornés, tellement chargés qu’on y lisse du doigt le
reflet des regards..
et la
poésie d'Anna
et
après
une fort belle introduction d'Anna Jouy
I love you
vous ne m'entendez guère
journal
en mots, en rencontres, en images d'un voyage au Labrador – on
apprend bellement – un récit où les mots sont images et les
images sont belles, les gens, les langues, les maisons, le décor et
puis surtout la nature... la glace, les voyageurs, le bateau, les
différences, les questions, embarquez vous à sa suite et découvrez
comme moi
Clair pare-chocs de la
lune dans les bouscueils. Tous ces reflets qu’il faut renvoyer dans
un regard pour faire rebondir les questions dans l’esprit de celui
qui les pose.
et
puis
C’est fou comme on
peut, à quelques minutes d’intervalle, repousser puis assimiler
l’autre pour, dans tous les cas, l’exclure de quelque part. Just
too bad ! Je feel chez nous partout. « Qu’est-ce que
vous diriez, vous, de savoir que vous ne pourrez jamais revenir
habiter dans votre village d’enfance parce que les prix ont
flambé ? »
et
Gilles Vigneault en ponctuation.
deux
poètes
Delphine
Regnard
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-drmlj-les-vases-communicants-de-decembre-2012-113050456.html
la
page blanche, la page écrite, la page publiée (aime – je sais
c'est un peu court)
S’inscrire dans la
page
Blanche comme cet
esprit
Qui déchire tous mes
espaces
Chercher où renaître
de retours
Emmèneront-ils notre
rehard au delà
et
Éric
Dubois http://drmlj.net/?p=2255
un
poème, tout de simplicité aparente – nous, dans le monde, notre
voix
Ce ou plutôt ça
ce quelque chose
Ce vocable à peine
prononcé
par une langue difforme
contourner
Élizabeth
Legros-Chapuis
http://etsansciel.eklablog.com/vases-communicants-decembre-2012-a60922821
la sécurité
du voyage
il
disait qu'il allait partir, il disait qu'il n'avait pas peur, (petite
fable bellement dite en trois strophes ou paragraphes)
Il disait qu’il
devrait pourtant veiller à éviter les parages de l’étang, de
crainte d’y choir. Il emporterait son meilleur portulan, celui de
l’école perecquienne, il tracerait sa route en regardant les
étoiles dans les yeux. C’est ainsi qu’il arriverait à
contourner l’obstacle pernicieux, couvert d’herbes flottantes,
qui avait trompé la belle Ophélie.
et
Christine
Zottele
http://2012fragmentaire.wordpress.com/2012/12/07/la-nuit-nous-contourne/
la nuit nous
contourne
se
rêver potier, fabriquer four, contourner vase – et disséquer ou
plutôt tourner joliment autour de mot contourner
mais la nuit nous
contourne. Elle nous dessine, forme nos rêves et les contours de nos
vases. On n’a pas choisi. On ne choisit rien. La nuit ne nous évite
pas, ne nous esquive pas, elle nous contourne.
ce ne pouvait être jour ordinaire
aime – des strophes introduites par ces mots, des strophes pour dire le refus de l'obligation d'être heureux, le froid de l'hiver, une rencontre de deux un peu semblables, les retrouvailles avec un disparu inconnu, le compagnonnage qui se prolonge
ce ne pouvait être jour ordinaire. on n’avait que faire du monde qui tourne tourne tourne pas rond et tourne tourne manège à perdre pied équilibre. voguons. tanguons. prenons une dernière danse un dernier verre. et nos gants de boxe. on irait là où ne mènerait pas nos pas. on irait et. ça irait. bien. à contre-courant contre marée malgré nous
et
Franck Queyraud http://www.babelibellus.fr/chezjeanne/vasescommunicants/2012/12/07/jetais-au-fond-de-la-vallee-sous-le-nuage/
j'étais au
fond de la vallée, sous le nuage
avoir
voulu se dépasser, et s'être crashé (penser au début de la chûte
à Jonhatan le Goèland, et reprendre des citations de son histoire
en ponctuation dans le texte), écrire sans plume ni papier un
dernier adieu aux siens,.. et se retrouver, vivant, sur un arbre,
sous le nuage, en descendre maladroitement, dormir, tirer leçon de
l'aventure – et nous déguster cela qui est goûteux et prendre la
leçon au passage
J’ai repris espoir
quand le nuage à commencer à perler. De grosses gouttes m’ont
littéralement trempé. Ça réveille la pluie. Ça vous force à
trouver un endroit abrité. Il y avait une grotte dans la falaise. Il
n’y avait pas d’ours blanc et je n’étais pour l’instant plus
le petit pingouin avec ses cymbales tentant de réveiller le paisible
endormi. Je n’étais presque plus rien. Un fétu de paille. Un
Goéland sur le sol…découvrez
la fin
à
propos de Cendrars et Rémy de Gourmont
L'Alfa-Roméo
de Blaise Cendrars
Cendrars,
lu tardivement, et d'un bloc, après une nuit de lecture, accompagné
par un accordéon diatonique, à Québec – Cendrars et ses éditions
insatisfaisantes, le désir d'en trouver une qui le soit (et là
serais preneuse et comblerais mes manques moi qui ai tant aimé le
lire, mais étais cantonnée à ce que pouvais trouver, au fil de
dizaine d'années dans les livres de poche)
et
j'aime ce qui en est dit, de cet écrivain qui rate en grand, et de
Bourlinguer parce que
moi aussi c'est le Cendrars que j'aime
C’est une fois
Bourlinguer refermé
que je n’avais plus le choix, lire tout ce Cendrars-là, le
Cendrars d’après, le malsain. Le type imbuvable, le type que vous
ne pouvez plus supporter, arrogant, blessé, et qui vous pigeonne
sans arrêt parce qu’elle est où, la réalité, là-dedans ?
et
cela continue, à travers le chaos, avec les silhouettes, les noms
qui passent, et l'Alfa-Roméo.. vous laisse lire
et
Franck
Queyraud (à nouveau)
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3258
les lapons
de Remy de Gourmont
après
une présentation par François Bon qui dit le lien entre Cendrars et
Remy de Gourmont, la découverte par Franck Queyraud, ne sais plus
par quel chemin, de Chez les lapons de
Rémy de Gourmont (découverte que, je l'avoue, je n'ai pas faite
mais qui pourrait me tenter parce que me retrouve assez dans ce qui
est dit), découverte de ceux que représente ce mot mythique – et
le texte tisse l'ignorance et ce qu'écrit Gourmont – de leur
industrie, de leur vie et d'un Gourmont autre, presque en vacance,
mais attentif
la lecture de ce court
livre engendre une sorte de mélancolie qui rappelle que l’uniformité
de nos modes de vies n’avait pas encore gagné la planète entière
avec son confort standardisé. Un endroit, la Laponie, où «il y a
des fleurs […], comme en de plus doux climats...
et
ça aurait pu être enfin, le plus bel échange, bien entendu, autour
du marché
entre Angèle Casanova (ci-dessous) qui a choisi ce thème, qui l'a creusé, avec
soin et repérage, et qui (j'admire, je ne l'aurais pas fait) a pris
le temps, au milieu des sollicitations de NewYork de les mettre en
ordre et de me faire parvenir ce beau texte –
il
(ou elle, disons il c'est le neutre) devient sourd, pour ne pas se
couper du monde il prend l'habitude de se tenir, à la lisière du
marché couvert, dans un café et il voit, il entend, il tente de se
fondre dans cet univers, il nous restitue la vie, les odeurs, les
regards échangés avec Patapor le marchand de pommes de terre, les
saisons... et bon lisez la plutôt
Les jours sans, je
passe devant. A travers les grilles, au bout des halls d’entrée,
l’ombre. Le vide. Le silence. L’absence. La crèche, juste
derrière le mur du fond, vitré. Dessous, le parking. Dessus, des
appartements anonymes. La vie en somme. Dans toute sa discrétion.
Mais dedans. Rien. Un espace absent à lui-même. Une ville ajournée.
Une vie par intermittence, en pointillés. Même les patates n’y
ont pas droit de cité.
et
moi
Brigetoun
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2012/12/brigitte-celerier-paumee-invitee-de.html
pour
changer un peu avec mon habitude des Halles, j'ai posé chez elle un
méli-mélo un peu à la va comme je te pousse de leur passé et de
leur présent, et pour simplifier un peu plus j'y ai ajouté les
photos inutilisées du Cours Lafayette, le plus grand, le plus
célèbre des marchés toulonnais
Fin novembre, dans les
allées des halles de ma ville, je file le long des morues vers le
poissonnier, les coquillages, les coquilles Saint Jacques, les
grosses gambas - mais n'y a plus de chevrettes - les longues lanières
épaisses d'un blanc verni découpées dans les encornets, le tas
d'un brun si doux des poulpes visqueux, les fusées des calamars,
parfois le luxe de la piste, et puis les sardines, les grosses et
celles qui viennent de notre mer, les solettes, les soles, les
cabillauds à découper, les splendides rectangles blancs des dos de
cabillaud, les vives
mais
il y a eu a découverte de cet échange que j'avais laissé passer,
s'il a été annoncé, échange de photos auxquels répondent les
textes
entre
Déborah
Heissler
http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr/2012/12/vases-communicants-deborah-heissler.html
RedRoom
une
grande surface, un grand magasin, et un coin un peu mystérieux où
le temps se creuse – un poème en prose
Il suffit d’avancer
un peu pour se voir précédé comme par quelqu’un, quelqu’un
d’autre que soi-même, par un effet toujours du reflet dans le
vitrage.
Ici le temps se creuse
— et là l’espace.
et
Traces
petite
histoire, ordinaire ? se réveiller – constater qu'elle a disparu
-, qu'il ne reste rien d'elle, ou presque, juste des traces, une
empreinte, une image polaroïd – espérer, un peu – en plusieurs
temps, paragraphes – le temps, une nouvelle rencontre, un
déménagement, l'image
Et là, il découvrirait
le numéro de téléphone au dos, et une adresse à Mulhouse,
Haut-Rhin.
Son cœur
s’emballerait.
Il serait pris de
presque vertiges.
Il essaierait de
réfléchir. Mais non, impossible.
Il ne saurait plus quoi
faire.
et voilà,
si vous trouvez ça par trop approximatif, dites vous que les
relectures, quand on n'est pas dans les meilleurs conditions ne
valent jamais le premier jet, surtout s'il a été fait en état de
grâce, avec soins attentifs..
et pour tout arranger c'est blogger qui a fait joujou avec les caractères.le traite par une indifférence méprisante.
et pour tout arranger c'est blogger qui a fait joujou avec les caractères.le traite par une indifférence méprisante.
11 commentaires:
Si tu es maladroite idiote, toi, il faudra que nous la devenions tous, parce que ce serait une amélioration. Tu es magnifique, faudra qu'on te le dise !
Merci, tout simplement !
Un travail de titane.
toujours admirative et deux fois plutôt qu'une! alors on ne trouve pas ça approximatif, on savoure et on dit merci pour la belle patience !
hello,
j'ai publié le texte prévu pour mon vase communicant avorté sur mon propre blog encrebleunuit.blogspot.fr
Merci Brigitte, vraiment, oui.
Chère Brigitte,
Merci pour tout, ce magnifique travail si exigeant, d'autant que les participations aux Vases vont en augmentant, grâce à l'idée géniale à la base, grâce à tes listes, grâce à tes critiques qui piquent la curiosité, au Scoopit de Michel Brosseau, à Twitter, à... au centre, grâce à toi.
Le lien vers ma participation est plutôt ici, Projet de trajet d'une tragédie pour bigrement bègue [...et féministe] pour la version intégrale incluant la vidéo musicale intégrée, suite à de nombreux problèmes techniques (désolation partagée et clin d’œil face à ceux que tu as éprouvés avec Open Office).
Prends bien soin de toi, prends ton temps, deux jours, trois, ce qu'il faut pour que tout demeure un véritable plaisir.
Zéo Zigzags
je corrige
Mais comment faites-vous pour prendre du temps dans le Temps ? Vous devez dormir en hémisphère. Avec les autres membres du quatuor, on trouve cela, au sens étymologique, merveilleux. Quatre merci, donc.
merci pour tout ce travail
un vrai régal à lire tous les mois
encore merci pour tout
Brigitte, une revue à elle seule, Merci et bravo pour votre talent et votre engagement dans les Vases
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