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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 06, 2013

Lecture en survol des vases de juillet, avec un pied dans le festival


par une Brigetoun naviguant à la fois serré et un peu à la va-comme-tu-peux matelot, entre début affichage du off, ville qui s'éveille, machine et carcasse en vague refus,

et l'envie de découverte de ce qui s'est écrit pour les vases communicants de juillet (indulgence requise plus que jamais, disons que ce sera un gros tas de petites pierres marquant sommairement – lien, citation pas forcément représentative, au pire incitatrice - le chemin pour ceux qui voudront)... à vrai dire je me suis tant précipitée (et la nuit avait été insomniaque) que j'ai eu le temps d'une longue sieste de retraitée.

Il y avait donc


clôtures
tant pis pour l'improbable
elle passe le long de la grille du collège, elle se fait petite, une limace, invisible
Lorsqu’elle part, au petit matin, elle a laissé une trace brillante sur le métal. Une trace d’escargot. Géante. Personne ne la remarquera. Pour sûr. Ils ne voient que ce qu’ils sont censés voir. Tant pis pour l’improbable.
et
le petit frère de Shona
un terrain qui est trop net pour un terrain vague, Shona qui veut qu'on vienne pour faire le portrait de son frère, sur le mur (sur des photos de Jessica Maisonneuve)
Normalement, ils ne veulent pas de portraits, sinon ça ressemble aux murals autorisés. Mais Shona, il y a quelque chose qui fait qu'on accepte ce qu'elle demande. Alors ils viennent un soir. Ils ont la sound machine mais Shona insiste pour que le son soit bas.

Les super héroïnes
Les boucliers de Wonder Woman, c’est quoi ?
sur une play-liste (désolée ne l'ai pas écoutée, avais autre chose sur ma chaîne) un savoureux article sur Sarah dite Diana, la Wonder Woman, digne de la Grande Mademoiselle, présentation, histoire, interview etc... (avec photos et dessins tirés de comics)
Moi :- What is your most favorite memory of « being » Wonder Woman ?

Elle :- As previously mentioned, so far my favorite memory is my fortieth, as all my friends got to join me in the fun of dressing up in their favorite super heroes . (And it was my birthday)

et
est-ce que c'est l'amour dis moi ?
Belle circulation rêveuse entre les femmes de légende du cinéma, Ava Gardner, Liz Taylor etc...
je regardais les films dans le secret de la cave de l’institut d’art et d’archéologie, en notant le découpage plan à plan, les axes, les dialogues, les tailles et les héroïnes, Anna, Ava, Gene, Liz, mais surtout, Anna, surtout qui court, qui se débat qui ne veut pas, non, qui ne le laissera pas s’en aller, qui court dans cette rue, le camion, au loin, j’ai capturé cette image-là, je l’ai gardée, surtout Anna, j’en ai d’autres, le Panthéon, voilà tout, des héroïnes comme l’ont été, comme le sont et le resteront celles qu’on aime

l'Atlantide
Jessica Maisonneuve, une seconde fois http://drmlj.net/?p=2343
atlante
un homme, un survivant, dans sa maison, sa terre, dévastées – un texte où rode un souvenir de ton légendaire
Il sort de sa maison. Il s’avance vers l’océan. Péniblement. Il se dresse sur ses jambes chancelantes. Lève haut le menton. Brandit sa canne. En lançant des imprécations. Non. Tu n’auras pas raison de moi. Et il reste droit. Face à l’océan. Face à la vague qui s’approche en rugissant. Il reste là...
et
un beau texte dense et bref – visite à un ou une malade dans sa bulle à l'hôpital, venu de loin, d'un pays de mer bleue
Pour s’approcher de toi, il faut d’abord passer par une salle qui sert de vestiaire, enfiler une charlotte, mettre un masque, se revêtir d’une blouse, entrer dans des chaussons. Couleur bleu.

Prague
elle dit
qu'à Prague, elle, elle ne cherche pas les traces du communisme, mais d'un passé plus ancien (avec alternance de cartes postales anciennes et de photo google.street.view) en souvenir de son père
Elle dit : Et puis, peu avant sa mort, il m’a parlé de sa mère à lui…… On pensait qu’il ne savait rien d’elle, qu’il ne l’avait jamais connue. Mais ce n’était pas tout à fait vrai…… Il savait comment elle s’appelait. Il savait qu’elle avait vécu à Prague. Il connaissait même son adresse entre la fin du XIXe et 1947, date de sa mort…… Il ne savait cependant pas où elle avait été enterrée.
et
derrière le rideau
un voyage à Prague, après en avoir rêvé (avec ses photos) – suivez le guide ! Détaillé, vivant,
Finalement, après avoir arpenté les cinq cents mètres du Pont Charles, dans un sens puis dans l'autre, nous décidons de rentrer. Il fait froid. Et nous sommes debout depuis trop longtemps. Petit arrêt au Grand Café Orient, le seul café cubiste au monde, où le serveur adorable nous donne un cours accéléré de pragois. Deux nouveaux mots s'ajoutent ainsi à notre vocabulaire : Děkuji (prononcer "diécoué") qui veut dire Merci et Na shledanou (le h est muet), pour Au revoir.

L'océan qui nous sépare
des images sombres, un texte poème, me semble-t-il
lunique onde fréquence lumière éclats narcisse te se cherche nous réfraction brisant en larges plages ou d'éclats d'étincelles les multiples surfaces territoires liquides se disperse concentre diffuse mouvants tableaux vibrantes cellules le désir
et
notes d'un océan qui nous sépare
un portolan, un long et beau texte, en petites notes,
une citation sélectionnée pour reproduction (merci)
Avez-vous vu la houle en vol ?
J’ai vu les houles. Je les ai aimées comme on aime une personne. Avec le sang, avec les mots. Avec le corps et la parole. J’ai enlacé plus d’une fois la totalité dans mes petits bras d’amant amant. Et les houles devenues la peau qui s’effrite sous les assauts de ma voix, je les ai vues défaire les souvenirs hadaux, perdus jusqu’alors sous le poids de l’eau, je les ai vues jeter la vieille mémoire par dessus l’horizon et travailler l’écriture d’une genèse nouvelle.
Et donc une autre
J'ai vu l'écume bleue se taire dans tes yeux. J'ai vu le son du soir déposes ses ailes sur tes lèvres entrouvertes

un tout bel échange
silence de fuite absolue
un poème, la route qui file, un paysage vide... correspondances – c'est beau
ce qui s’éloigne défile

traversé comme
une lance
éperonne les certitudes
comme un corps chute

dans un silence mat
et
quelqu'un que personne n'attend plus n'est personne
prendre quelqu'un tordu comme un fil de fer, dans une pièce, dans une ville, une peur – prendre son carnet où il écrit pour parler à quelqu'un d'autre... bon il est préférable que vous le lisiez
prenons-nous comme on nous prendrait sauvagement, tentons de retourner la mémoire, et de tomber sur quelqu'un qui aura ouvert les verrous, car ce quelqu'un (prenons quelqu'un d'agile) aura fabriqué un verrou, la clé dans l'oreille,
prenons quelqu'un, quelqu'un d'habité, qui regarde la mer, l'écume seulement l'écume, et c'est toujours un enfant qui se noierait dans ses yeux ou une mère qui partirait en courant : l'enfant ne serait jamais le sien mais lui enfant,

clichés et tics de langage
contraire à la grammaire
jolie dissertation sur les tics et la grammaire
La vie ne se contente de réfléchir que ce que nous sommes. Elle est sans cervelle. En vain, nous essayons d’apprendre la langue.
et
des nouvelles du ciel
faire un poème qui dit notre monde à partir de phrases ou bribes de phrases de journalistes de France 2
sa marque de fabrique
(détourne les stéréotypes populaires)
c’est lui qui dicte sa loi
joli lot de consolation
à découvrir avant ou après la plage

un bouton pour
le souvenir d'un voyage, d'un groupe, vingt ans après en paragraphes entraînés par ces mots un bouton pour revenir en arrière
Un bouton pour comprendre, au cœur de la nuit sur le pont d’un ferry naviguant vers la Grèce, pourquoi la Voie est Lactée, et sentir simultanément son existence si minuscule au sein de ce si immense univers
et
la philosophie du bouton, le concept de bouton, le niveau d'abstraction quand le bouton épargne l'effort
Ainsi, l’auteur d’aujourd’hui, l’auteur “presse-bouton”, ne doit pas se reposer sur le travail de ses prédécesseurs pour resservir la même soupe que jadis. Et il doit au contraire profiter de sa chance pour construire le nouveau niveau d’abstraction. 

l'homme et la femme
l'homme qui craint de froisser sa femme, la femme qui ne veut plus être possession (enfin c'est mieux que ça)
Pourtant, l’homme n’a pas changé. Rien n’a changé. Elle a probablement changé. Se transforme en quelqu’un d’autre. Ou bien devient elle, vraiment elle. Enfin ! Ça lui fait peur, un peu. Cette sensation de liberté après n’avoir été enfermé que par soi-même depuis tout ce temps. Tout semble immense et l’horizon trop vaste pour être en entier visité. Il attend, il a faim.
et
du vent dans les guiboles
un court texte, en phrases paragraphes, un texte qui danse l'enfance, l'été – j'aime
Je m’étends dans le champ. Sur le dos. Les brins d’herbe me chatouillent. Bientôt les fourmis aussi.

La chaleur et le vent sur ma peau. Je donne un nom aux nuages. Je tutoie le soleil.

deux poètes
table ronde un poème
Alors, le débat a repris
Quelque part au delà des murs,
Sans qu’ils ne se souviennent vraiment
De la première question posée
et
un dessin poème coloré
Dans l'entrée en matière
de la vie nous validons
l'épiphanie...

la ville – bel échange
Ana NB http://xn--peineperdue-66a.fr/spip.php?article35 (désolée toujours incapable de mettre le lien, si ça ne marche pas, passez par le billet suivant)
j'entends ta voix dans ma ville
beau texte poétique comme toujours, courtes phrases paragraphes commençant par j'attends – attendre les villes, que les noms se mélangent – attendre d'entrer dans la ville... la grande ville, la petite ville
j’attends qu’une ville se glisse dans une autre ville - je marche dans une rue au nom de militaire la lumière blanchit les façades je marche dans une rue au nom de poète 
et
mise à nu
un texte poème – phrases commençant par je n'ai pas compris, et la première qui pourrait résumer le tout
je n'ai pas compris cette ombre sur la ville je n'ai pas compris la nuit je n'ai pas compris comment le gouffre pourquoi on souffre

le prince Plume et l'ogresse
un conte avec une grosse ogresse aussi truculente que les mots qui la disent et un prince tout maigre – ses précautions à elle, son manque de peur à lui – et une histoire toute en délicatesse
Elle le posa sur son épaule et ils partirent se balader. Elle lui fit visiter son énorme maison, son énorme jardin et tous ses énormes environnements, puis ils parlèrent longtemps. Lui de sa vie de prince, elle de ses rêves d’ogresse
et
papier compromettant
bien (ou plus) aimé ce texte qui parle d'une feuille, une feuille dans un tas, qui attend, qui se souvient de quand n'était pas encore feuille, qui enfin se trouve sur le dessus, mais
Quand elle reprend contenance, un plastique rigide lui maintient le dos, la claquemure sur les côtés, un bruit assourdissant éclate et quelque chose l’aspire vers le bas, l’absorbe toute entière, quelque chose lui passe sur le corps qui n’est ni la caresse d’une plume, ni le frôlement d’un poignet, ni les courbes sensuelles d’un tracé. C’est l’obscène qui la burine, trop vite, trop sec, trop mécanique, c’est l’automatique qui l’opprime, sans souffle, sans respiration, sans poésie, c’est le formatage qui la défigure, si bien qu’elle se renfrogne, se replie comme elle peut pour esquiver les assauts, se froisse devant la maltraitance de cette routine désincarnée.

y compris invisible (à partir de l'échange d'images)
(écouter le lien) on va trop vite, occupé de soi, on ne voit que ce qui s'affiche ou est éclairé brusquement
une inondation, on s'effare
Tout ce qui n’existe plus ou se trouvera pour toujours transformé. Alors, on discutera dans dix ans des restes d’un village qu’on a progressivement reconstruit, mais qui ne sera jamais plus le même.

Mais le monde est ainsi composé d’invariable et de mobilité.
Ne pas croire que notre monde est pérenne
et
presser ses poings sur ses yeux, ce que l'on voit, cette étrangeté, comme une forêt où se perdre.. (et c'est remarquablement décrit)
La poche de ma veste intérieure dite «de brousse» gardait ce cliché que je trouvais toujours énigmatique : la silhouette d’un être humain semblait en effet s’y dissimuler et je me demandais chaque jour s’il allait enfin exposer sa présence. Par précaution, je portais toujours avec moi, lors du moindre de mes déplacements, un fusil de chasse approvisionné avec deux cartouches pour le gros gibier.

Beau : images – textes à lire et écouter
ligne
délicat comme la voix qui hésite, rebondit, discrète et ferme... un texte qui invite à suivre la ligne
La ligne tu ne la dis plus au même endroit. Les volumes pulsent.Tu recules et tu passes bouge, étend, bute, casse. Elle doit joindre les deux bouts. Elle voudrait le temps de goûter. Elle voudrait le temps de ralentir raccorder. Tremper, humidifier. Le temps dʼautres lignes que la sienne et comment. Comment ces lignes se perturbent, se ratent, se contactent. Le temps des voix qui tombent. Du bien que cela fait sans démarcation à lʼintérieur.
et
et après ça – rien
un texte haletant comme la voix dans l'urgence, l'obligation de sortir, un texte entrecoupé par la descente, le constat de l'inutilité
avance, avance encore. juste un peu, et après ça c’est fini. et après ça plus grand chose. et après ça plus rien si on veut. avance, avance courbé face à ce qui pousse à continuer, et qui ne se nomme pas : il ne s’agit pas de nécessité, non, juste l’habitude, la force de l’habitude
et cet espoir stupide d’exister malgré tout.

échange en lectures du blog correspondant
en écho à un texte de Wana Toctouillou
la théorie du chaos
un homme embusqué derrière sa fenêtre observe le ballet des passants
Il y a tellement de combinaisons, tellement de possibilités. Comment, alors, trouver en cette fourmilière agitée ceux qui le feront vibrer ? Ceux auprès desquels il pourra enfin se dévoiler ? suite à découvrir
et
voilà du quotidien... mais en fragments, en tranches !
Un gentil, joli et malicieux portrait du blog qui l'accueille et a nom «un peu d'on mais sans oeufs»
«Alors, «Le chat qui louche», «Impromptus littéraires»... et «Le cafarnaüm»..., du texte en prose, en vers... et même en cherchant bien quelques textes «contraints» : un acrostiche, ici et là, quelques quatrains... et même à un moment, on dirait que les vers ont été pris d'une «morale élémentaire» :
Baisers volés, Acides piqués, Étreintes sucrées
Pourpres, griffées

l'insurrection
les gestes
un beau poème réduit à un prologue – un homme et eux avec leurs masques ou leurs gueules cousues
avant tomber sous nos dix coudes pointus le mec ce mec sait pas

qui il est où il va ce qu’il doit dire maintenant

il en sait rien non plus mais tu sais quoi ?

nos masques c’est pas des masques

c’est des pupilles d’eau de mer nos masques
et
Fane de la revue Mange tes classiques http://www.fuirestunepulsion.net/spip.php?article2043
un poème d'un qui est sur la route (manque juste la musique)
Un pas en avant et l’autre suivra

Me dit le baroudeur du tram 

On the way et foulard rouge

Chapeau jones et pull en beige 

Trois jours de barbe et huit de cuite....

enfin, un échange entre villes rêvées, à partir d'un échange d'images de villes réelles :
Giovanni Merloni qui, ci-dessous, à partir de photos d'Avignon de Brigetoun, inventait une quête dans une ville nommée Ponthagard
Cette ville me surprend et m'étonne. Je l'avais imaginée plate, pourvue de larges avenues, avec un petit centre historique (la cité) enroulé comme un escargot autour d'un grand palais de seigneurs (ou de papes). Au contraire, je ne finis pas de monter. Là-haut, derrière les deux fenêtres qu'on voit bien ouvertes, apparemment abandonnées, on entend un bruit typique de discussion littéraire.
et
Brigetoun, ou plus simplement moi, chez lui, qui ai rêvé parfois de Bologne mais ne la connais pas, frappée par les arcades et courbes des dessins de Giovanni, j'imaginais une ville savante et terrienne
Car Terbolronde était la ville des courbes, des voûtes, des arcades, brune et rousse comme la terre où elle se lovait, enroulant ses rues autour des places, nichée au creux d'une plaine fertile, sous un ciel dispensateur de soleil et de pluie, vers lequel elle dardait, prenant appui sur ces fortes voûtes, hautes façades et tours, rythmées par les chants et prières de ses anciens clercs et fondateurs.

Et puis, ayant lu les textes et noté ceci cahin-caha, siesté et préparé montages, m'en suis allée, 

le long de la rue Joseph Vernet, où sont à l'oeuvre les poseurs d'affiches, en direction du Gymnase du Lycée Mistral, 

pour ce qui était mon premier spectacle : Ping Pang Qiu de et par Angelica Liddell, créé l'année dernière, donné en mai 2013 à Valence (j'avais trouvé jeudi soir un dossier http://www.comediedevalence.com/saison:2012:ping_pang_qiu )

mes jambes frémissantes sur les talons neufs refaisant connaissance avec les longues attentes pour une bonne place

(les deux photos ci-dessous sont de Gerardo Sanz et proviennent du site de la comédie de Valence)
Dans ce spectacle, il est question d'amour, mais d'un amour contradictoire : celui d'Orphée pour Eurydice à qui, par amour, il donna une seconde fois la mort ; celui d'Angélica Liddell pour la Chine, gouvernée par un régime en contradiction avec toute quête de beauté et de liberté. « Voilà pourquoi je parle de mon amour de la Chine, parce que plus tu aimes la Chine, plus tu ressens de la tristesse, parce que la Chine n'existe pas, la Chine est la destruction de la Chine. » En Chine, Angélica Liddell se sent tellement étrangère, tellement seule, qu'elle y trouve une certaine paix, une paradoxale liberté. dit la présentation du spectacle sur le programme en ligne

et puis, sur celui distribué à l'entrée, mais l'expérience vécue pendant les répétitions (une musicienne chinoise a renoncé au spectacle de peur de représaille ou parce que, si elle se plaignait du pouvoir, elle ne voulait pas participer à une critique de son pays, ce qu'il me semble avoir compris, plutôt) m'a conduite à parler de l'extermination de l'expression. Nous sommes partis de la «Ping Pong Diplomacy» (un exemple d'hypocrisie politique entre la Chine et les Etats Unis...) pour en arriver au totalitarisme dans le sport.
Des moments dansés, comme des interludes, une assez mauvaise retransmission d'airs d'Orphée et Eurydice de Gluck, quelques chansons, de très longs moments de quasi monologue d'Angelica Liddell répondant à un de ses acteurs (ils sont tous les cinq assis autour de la table de ping-pong) qui l'interroge sur sa pensée, son but, son rapport à la Chine (comme un camarade, mais avec vaguement l'idée d'un interrogatoire par un garde-rouge dont il porte la tenue), cela que j'ai bien aimé : apprentissage du chinois pour une discipline colossale, aussi colossale que sa solitude et sa tristesse – des choses intéressantes (un rien connues), une tendance à la simplification, le pouvoir actuel ayant me semble-t-il une autre façon, tout aussi terrible peut-être, de s'exercer.
En fait ai aimé parfois, souvent, mais est-ce moi, est-ce une perte du sens du rythme chez elle, et un manque de discipline dans son expression, pour reprendre ses mots, l'ennui s'est lentement installé, a réveillé carcasse, a commencé à se transformer en exaspération bienveillante, m'a poussé à sortir cinq minutes environ avant la fin, cédant à mon désir grandissant de mettre fin à ce que je trouvais peu à peu redondant, dès que j'ai pu le faire sans que cela semble une prise de position politique...

Il reste beaucoup de places disponibles pour les affiches (le off n'ouvre que le 7 ou même le 8 je ne sais plus) mais il y a déjà des cadavres

et j'ai été contente de constater que la décision d'interdire les guirlandes n'impressionnait guère.

Les restaurants de la place devaient être satisfaits, et Brigetoun avait l'impression d'être passée sous un camion.
Une longue mise en place de ce billet démesuré et dissuasif, allonger les jambes, laisser la nuit couler tout doux.

6 commentaires:

JEA a dit…

Quel titre ? Secrétaire perpétu-elle ???

giovanni merloni a dit…

Je suis toujours frappé par l'élégance de cet examen juste et passionné que seule Brigitte sait faire vis-à-vis de ces « pulsions » littéraires qui souvent méritent des reconnaissances, mais qui ont toujours besoin de cet équilibre, de cette affectueuse distance. Je ne devrais pas le dire, mais cela est aussi le signe d'une génération (à laquelle j'appartiens moi aussi) qui a su travailler avec générosité (surtout dans les travaux ou dans les engagements non payés), même en s'effaçant. Cette génération, qui a esquivé toujours le pouvoir et parfois les responsabilités suprêmes, est maintenant indispensable pour recoudre les liens coupés entre plusieurs passés glorieux et les promesses d'aujourd'hui.
Mais, Brigitte, elle est unique, avec sa classe et son talent. Voilà. En Italie, on dit justement que la classe ce n'est pas de l'eau !

Brigetoun a dit…

Oh Giovanni ! grand merci pour notre génération ! le pense souvent sans oser le dire

Dominique Hasselmann a dit…

un festival avant la lettre (ou la date)...

Pierre R Chantelois a dit…

Brigitte. Un bel hommage de Giovanni auquel je souscris pleinement et qui est mérité.

Pierre R

ACC a dit…

Brigitte, vous êtes toujours trop modeste !
Cette lecture n'est pas si survolée que cela du tout.
Merci comme toujours de tirer les fils et de nous guider avec tant de bienveillance parmi les vases.
Moi je m'y mets à peine...