météo de
jeudi, beau grand soleil, dalles éblouissantes sur le chemin des
halles et Brigetoun choisissant d'éblouir aussi son appareil...
météo
de vendredi, m'indifférait, puisque j'avais renoué avec mon alibi
vases communicants, et rien que vases... sans décisions, sans actes
autres, si ce n'est la douche, la nourriture, et le plaisir de la
découverte et de la lecture.
Honte
à moi, je n'ai pas profité du nombre relativement faible des
échanges – quoique... on pourrait dire qu'il y en avait encore
dix-sept – pour ne pas me ruer, précipiter, lire avec un sentiment
d'urgence...
je
voulais y revenir en paix, mais après m'être transformée, en me
sentant indiscrète, en adjudant, ce qui va mal à mon teint, pour
traquer, relancer comme pouvais, avec de petits répits, les
retardataires muets ou peut-être renonçants, navrée pour leurs
correspondants ponctuels, j'ai préféré laisse passer temps pour
une lecture détendue des textes qui m'avaient le plus retenue..
j'ai
décidé de me moquer de mon agacement, certains trous se sont
bouchés ou j'ai eu confirmation qu'ils le seraient, j'ai sauté ceux
qui me semblaient ne pas devoir venir, j'ai profité du soleil filtré
de nuages baladeurs, des dernières forces de la rose mourante, salué
le gecko, dormi, et comme il n'y a, ne saurait y avoir d'obligation,
j'ai lu ce que trouvais.
Ce
qui laisse tout de même
deux
flâneurs
fluides
sans intention ou petite flânerie éveillée par la communauté des
flâneurs
un régal, un texte qui avance dans la flânerie, tous
les moments de flânerie, ce que l'on rencontre etc...
Nous flânons dans nos
mondes, nos plaines et nos périphéries, nous flânons les couleurs
bruits vitesses quantités. Nous flânons jusqu’au cou. La tête
ample. Verrons-nous ce côté ? La tête lente au ralenti. Refuse,
s’ébroue, s’apaise. Se laisse soutenir. Un globe soudain calme,
tranquille. Un montage chaotique, un puzzle incomplet. Des fluides
sans intention. 498 mots pour perdre mon objectif, ma prise... et
comme toujours, c'est un des avantages de la flânerie, mais on le
fait plus ou moins bien, penser.
et
Franck
Queyraud http://grandemenuiserie.fr/spip.php?article99
le
la hors de sa portée
si tendu pour imaginer la flânerie à venir qu'il ne
pourra plus flâner, lui le contemplatif nerveux... et suit une belle
description de ce que qu'est, de ce que doit être la flânerie,
jusqu'à :
La
flânerie est courbe, nécessairement. Pensée courbe qui se
matérialise dans ma réalité, soudain. Et soudainement, en suis
conscient. Elle suit les volutes de fumées de ma pensée, et puis
s’évapore, dérangé suis-je, constamment. Ou me mettant souvent
en dérangement tout seul, de mon plein gré. Accusé les autres ne
sert à rien. Le peu de libre arbitre que nous possédons provoque
souvent des enchevêtrements indénouables. L’état de flânerie
n’est plus sur ma portée.
Départ
en vacances ou retour de vacances – échange de lettres
partir
écrit pendant l'heure en suspens de l'avant-départ -
dans le plaisir et la tension de ce projet : partir
Et peu importe la
distance qui sépare le ici du ailleurs, partir c’est partir, qu’il
s’agisse du village voisin ou d’un pays lointain. Et peut-être
même que la destination importe bien moins que cette effervescence
qui précède le départ, ou le départ lui-même.
parle des départs, désorganisés, à l'aventure, ou
non, de l'excitation
et
Valérie
Pascual
http://blogmaestitia.xawaxx.org/post/2013/09/06/Correspondances
correspondances
le retour
lettre compte-rendu, récit de ce que furent ses
vacances et de ce retour, non bousculé pour une fois, avec de fines
notations
Cette semaine va
s’achever par un weekend rempli d’activités que je qualifierais
d’intermédiaires : des loisirs, qui peuvent se pratiquer en
congés ou en période de travail. Spectacle, visites dans Paris,
cinéma… Ainsi, dimanche soir, je serai prête à reprendre mon
boulot paisiblement.
d'après
vacances un bel échange
Elizabeth
Charmontin
http://leportraitinconscient.com/2013/09/06/vases-communicants-septembre-2013/
fuir
le mur ?
Trois petits textes poèmes Camargue, J'ai vu et Ô mur
introduits par une lettre chaleureuse de Giovanni Merloni
De pétrole un marais
s’irise
Sous l’horizon voilé
de gaze
Un bateau monte dans
l’écluse
Deux flamants tirant
sur le rose
Pied
dans l’eau cultivent leur blues
et
aller-retour
intelligent, souriant, comme toujours, un poème avec
l'alphabet en acrostiche et de belles photos
Attention
aux marches les partants !
Balencez-vous
doucement avec vos valises !
Comment
vous expliquer qu'il y a des règles ?
un
échange de textes forts
Louise
Imagine http://lesnuitsechouees.blogspot.fr/2013/09/le-train.html
le
train
un texte émouvant qui alterne un récit mettant en
scène une femme dans un wagon, ses sentiments, et, en italique, ses
sensations et le souvenir de son père
Père lui donnait la
main et elle le suivait, respectant scrupuleusement son silence.
Tenant de toute la force de ses petits doigts cette paume qui la
guidait vers le quai, elle marchait à pas pressés dans le hall de
la gare. Habituée au calme de leur modeste demeure perdue entre
champs et pâturages, elle savourait avec exaltation ces quelques
minutes d’agitation ambiante. Autour, le monde semblait danser sur
une musique entraînante et cadencée, les silhouettes se croisaient,
se frôlaient, s’emmêlaient comiquement sous le jeu des ombres
chinoises crées par la clarté du quai –
et une jolie phrase finale
et
Pas
d'un cil
s'asseoir dans un café pour trouver le calme, voir
entrer quelqu'un que l'on prend pour un autre, sentir doute et colère
rodant - une formidable description de ce malaise, des pensées qui
tourbillonnent – sortir
N’en sachant rien je
suis ni seul ni accompagné, marche lentement dans le doute de n’être
rien et l’espoir d’être encore quelque-chose. J’hésite un
instant à revenir sur mes pas puis résigné je me dis à quoi bon,
je ne me retourne pas, pousse la porte qui, avant de se rabattre
derrière moi, grince d’une stridence qu’il n’a pu manquer
d’entendre. Comment ce bruit aurait-il pu ne pas au moins lui faire
tourner la tête ne serait-ce qu’une seconde ? Comment, durant
cette seconde, aurait-il pu ne pas avoir reconnu ma silhouette
reconnaissable entre mille ? Non, j’en suis certain, il m’a vu et
reconnu, comment ose t-il encore le nier ?
Rancune
persistante, tentation de revenir..... oublier
le
golem (avec deux collages de Christine Jeanney) –
Christine
Jeanney http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3649
à
l'étage au dessous
reprend
le début du Golem
de Gustav Meyrink et commence par deux phrases à la première
personne, nous mettant dans l'état désiré, suit une dérive, un
songe, un cauchemar qui file avec un beau souffle, que seuls ses
mots, sa fantaisie apparente, peuvent rendre
Le drap se tresse de
mille fils, dont certains semblent encore plus clairs que d'autres et
que la lune irise. Ils font contraste – ou ce sont mes yeux qui me
trompent ? –, et le blanc se nuance d'écru, de coquille d'œuf.
Une forme se dessine, doucement. Une pliure, un coude, puis un autre
à côté, un autre tube d'une grande finesse, et un autre chemin
encore, petits sentiers de gris sur le tissu. Mon cou est raide. «
Mais comment s'appelait-il ? », je ne cesse de répéter, comme un
mantra qui ne soulage rien, et le rire me prend, gêné, le même
qu'à cette table, avec les autres, avant que je me lève
brusquement. J'ai ri, j'ai ri trop fort, j'ai repoussé ma chaise,
avec violence, en manquant de la renverser. Sans un regard vers eux,
j'ai couru, la main tenue dans l'autre prisonnière, les deux serrées
contre mon ventre.
et
François
Bon http://christinejeanney.net/spip.php?article753
avant
de me coucher j'avais lu quelque chose
je
reprends, influençable suis, la formule de Christine Jeanney
tout ce qui nous traverse, dans ce que le
fantastique créé comme ouvertures - en
partant lui aussi des lignes qui ouvrent le
Golem
de Gustav Meyrink : ces livres, les premiers qui nous marquent, qui
nous transmettent leur force (et il dresse une liste qui est en
effet, et avec raison, assez largement partagée) et la frontière,
frontière de miroitement comme il le dit, qu'ils nous font franchir
Lire est cette
frontière, qu'on reconstruit comme à l'envers depuis n'importe quel
auteur assez digne devant l'écriture pour que son monde effectue ce
changement de lumière par rapport au monde dit réel. Vous êtes
dans la lumière des Brontë, ou la dureté abstraite de Borges, mais
c'est cela votre monde : on se promène dans les allées des livres
lus comme dans un jardin tellement plus beau que tous les parcs et
chemins. Je ne continue pas à
minimiser, lisez, cela, et ce qu'il dit du fantastique, du détail
qui crée cet autre monde.
échanger,
peu à peu, au cours du mois d'août
maintenant
nous entrons dans l'immobilité vive
une introduction poétique et un journal (mais quel!) de
ses pensées, entre le 21 août et le 5 septembre
et quelqu’un se
tiendra quelque part – c’est là c’est à ce stade – je ne
sais pas parler de ça – je ne raconte pas d’histoire – mon
écriture est fragmentée comme le temps est fragmenté – je
m’interdis les majuscules – je ne sais pas quand ça commence –
on se rattache à quoi quand on écrit – aux mots volés aux voix
derrière soi – à l’intérieur de soi – au nom de quoi
écrivons nous -
et
un
texte se terminant sur une belle lettre à Ana, texte en trois temps
: la fille qui n'aimait pas les vacances, tu n'as pas besoin d'être
absent pour me manquer et je pars pour un monde qui n'appartient qu'à
moi – construit et sensible
Je pars pour un monde
qui n'appartient qu'à moi, un monde qui se construit en marchant en
son cœur. Un lieu où je choisis qui je croise et où, qui je
contemple, quelle vie ils mènent. Leurs aspirations, leurs combats,
leurs peurs. Un monde étrangement semblable, étrangement différent,
où n'est impossible que ce qui se refuse à la pensée.
le
train
Marianne
Desroziers
http://www.ebookbychrisimon.com/apps/blog/show/32761488-vase-communicant-avec-marianne-desroziers
dans
un train
qui va vers le midi, rêver d'une nouvelle vie (un très
court paragraphe) jusqu'à s'oublier ou oublier son nom
La promenade des
Anglais. La Riviera. Chapeau de paille, masque et tuba. La Dolce
Vita. Partout des femmes chics, des hommes riches. Luxe, calme et
volupté.
et
Chris
Simon
http://mariannedesroziers.blogspot.fr/2013/09/impressions-et-transports-de-chris-simon.html
impressions
et transports
assise dans un wagon elle (tu) se répète, comme un
mantra
J'ai-de-plus-en-plus-envie-de-vivre-loin-des-villes.
ne devrait pas aimer
prendre le train (s'ensuit une énumération des autres solutions),
ne devrait pas aimer partir, être transporté comme une marchandise,
devrait te souvenir de ces trains.. mais.. J'ai
de....
un
texte rythmé
Tu ne devrais pas aimer
prendre le train. On ne devrait pas aimer prendre le train. Tu ne
devrais pas préférer le train à l'avion, le train à la voiture.
Tu détestes la voiture. On ne devrait pas pouvoir prendre un train
sans penser, sans penser à tous ceux qui l'ont pris sans l'avoir
voulu. À tous ceux qu'on a mis dans un train un jour et à qui on a
dit : ciao, bon vent, bonne chance, rahaus, ou rien.
Camille
Philibert-Rossignol
http://wanagramme.blog.lemonde.fr/2013/09/06/vases-communicants-septembre-2013/
what
the fuck, the boots of Wonder Woman ? SON
personnage
avec cette fois, une peinture sociologique comme Monet
fait de la peinture ? Et cette sociologie consiste à s'intéresser à
la pointure des bottes de Wonder Woman (en commentant l'élaboration
du billet) – une amusante dinguerie (je peux?), un assez
réjouissant pastiche de doctes recherches
Réhabilitons en
cavalant Berthe au Grand Pied, une mérovingienne d'y a longtemps,
longtemps. Elle a mis bas un baby Charles. Son époux avait souvent
des pépins, il a tenté de divorcer afin de se maquer avec une
jeunette au doux nom d'Angla, avec laquelle il était à tu et à
toi, car elle était tatouée. C'était la rejetonne de Téograde.
Les ossements de tout ce beau monde gisent à Saint Denis (neuf
trois).
et
ballade
du bidon
en vers justifiés menés vivement, cravachés –
douleurs de ventre (condoléances) et le retour à la maison désiré
– avec cet envoi
Je
vois à ta meilleure mine
Tu
marches vers la guérison
Oublions
le voyage en Chine
Il
faut rentrer à la maison
le
trait
Anne-Charlotte
Chéron
http://petiteracine.net/wordpress/2013/09/anne-charlotte-cheron-2/?utm_source=feedly
- I -
cinq fragments de phrases, cinq formules, façons de
dire le trait, et leurs beaux développements, comme
de la lumière qui
enfle dans la bouche – le corps pétri d’angoisse charrie le
chagrin jusqu’au soir – ce dernier | par effet d’obscurcissement
| l’autorise alors à l’expurger – laissant la tête et l’âme
endolories – stupéfaites – la nuit rechute pour
le trait du/faux/jour
et
ce
qui seulement nous touche
un matin, l'air léger, un besoin de dessiner, de
dessiner cet air qui même léger pèse sur nous, nous baigne (elle
dit cela beaucoup mieux, avec son mélange de précision et de
poésie)
Dans le ciel intérieur
aussi, un seul et même ventre mouvant ressassant aller et retour et
soufflant les mêmes questions, contre lesquelles tirer des bords, et
à les remonter comme ça de biais, on se dessine comme des
constellations, des choses qu’on se dit qu’on a écrit, alors
qu’en fait ce n’est pas cela qu’on cherchait, seulement à
lire, lire pour faire apparaître enfin ce qui seulement nous touche.
Sabine
Normand
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-sabine-normand-les-vases-communicants-de-septembre-2013-119874665.html
un
texte inspiré par l'oeuvre d'un peintre Rafaël Mikkinen –
l'obsession de l'eau, du désir de s'y plonger, et de la photo,
J'y passais de plus en
plus de temps tous les matins. J'ai dû arrêter de travailler. Je
n'avais plus le temps de tout faire. L'après-midi, je développais
les photos, je réfléchissais à de nouveaux procédés et idées.
Je mangeais moins. Je
voulais que mon corps devienne comme une liane.
et
Éric
Dubois
http://tasvouluvoirlamer.midiblogs.com/archive/2013/09/05/vases-communicants-septembre-2013-781196.html
un
poème, d'abord simple et riche, comme toujours
l'été,
elle
Dans les rues qui
coulent un sommeil de papillon
Je te regarde encore ta
fenêtre est ouverte
Les chats hurlent leur
amour
L'été veut encore
continuer à vivre
la
recherche d'un mot – à partir d'une phrase choisie dans le blog de
l'autre
Julien
Boutonnier http://deboitements.net/spip.php?article445
Vie de Pierre Louis de
Maurenson
un
long et beau texte, une petite nouvelle, une belle écriture
classique, le 18ème siècle, un gentilhomme mécanicien, une
chocolatière, un rêve, le 11 septembre, des aventures
Il est difficile de
narrer avec quelque exactitude les mois de la vie de Pierre Louis de
Maurenson à la suite de cet incident qui, considéré objectivement,
constitue un événement somme toute facilement explicable, qu’on
pourrait attribuer par exemple à un excès de fatigue et qualifier
de rêverie diurne, de fantaisie de l’esprit, de sorte qu’un
homme raisonnable aurait eu tôt fait d’en oublier jusqu’à la
survenue. Il n’en fut rien pour de Maurenson. Le mécanicien de
haut lignage, qui avait toujours fait montre de l’esprit le plus
rationnel qui soit, entra dans une frénésie d’activités toutes
plus surprenantes les unes que les autres dont personne, et surtout
pas ses proches, ne comprit les motivations. Une seule chose
paraissait évidente, elles avaient toutes partie liée avec
l’expérience du 11 septembre
et
Christophe Grossi
http://julienboutonnier-peut-etre.blogspot.fr/2013/09/379-suppr.html
Suppr.
En partant de on n'est jamais absent un texte
sensible – crié par un type dans le prologue, et puis le texte
s'adresse à un tu, prénommé haras, un qui est parti, qui est
toujours là – comme reviennent le cou et le licou – lisez
Tu n'es jamais
absent. Tu l'es trop. Parfois c'est l'inverse, comme aujourd'hui où
je voudrais que tu déguerpisses de moi, de ma mémoire, de mes
cauchemars, que tu arrêtes d'apparaître dans le corps d'un autre.
Quand je te fais faire irruption en moi ça me rend dingue. Ma
culpabilité je voudrais te la faire bouffer des fois. Un jour, je
finirai bien par te supprimer.
et le
plus bel échange, bien entendu, entre terrasses de café
Olivier
Hodasava, ci-dessous, se souvient d'un endroit merveilleux à New
York, la cour intérieure, dénommée la terrasse, de l’Outpost
Café (aimerais m'y asseoir une fois), raconte comment il l'a connue,
la décrit....
Il
est arrivé, une fois – c’était en mai – que je m’y retrouve
seul, totalement seul, une bonne heure durant. J’en ai profité
pour prendre des photos : des tables et des chaises, des plantes…
Les
bruits de la ville n’étaient que rumeurs lointaines, comme portées
par le vent. Je me suis demandé à quoi ressemblaient les lieux tard
le soir ou la nuit – si l’on pouvait espérer entendre des
dialogues de westerns ou de films policiers tomber des fenêtres
ouvertes des appartements au-dessus.
et
Brigitte
Célérier, chez lui
http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr/2013/09/vases-communicants-brigitte-celerier.html
écoute
une qui dit préférer les comptoirs aux terrasses, avant de se
souvenir du charme de celles-ci,
Une
fin d'après-midi, deux ou trois couples, des silhouettes isolées
devant un café, un verre, ou une glace comme moi, quelques
conversations à voix mesurées, des adolescents qui descendent du
car, passent devant nous, plaisantent en claironant, parlent des
têtes encore inconnues, du prof, de leur nouvelle classe, une
voiture qui roule lentement, avec un énorme poste de radio à plein
volume, le silence revenu, les pouf-pouf des pointus qui rentrent...
j'attends un peu, et puis je vais me lever, longer les caisses
débarquées, les balances, les gens avec des cabas, regarder, ne
rien acheter, je préfère les poissons de roche trouvés le matin
chez le poissonnier.
Et, un peu avant 18 heures 30, j'ai décidé de mettre cette petite récolte en ligne.
et
puis vers vingt heures la seconde partie d'un échange -
les
mots
François
Morey
http://www.xaviergalaup.fr/tikopia/2013/09/vases-communicants-le-reve-francois-le-nicois/
le
rêve
sur des photos de Xavier Galaup, François le Niçois
constate qu'il préfèrerait à une villa «mes rêves» même rose,
écrire, ce rêve – mais il y a la lecture
En tant que lecteur,
j’aime savourer les mots, mâcher les phrases, décortiquer les
paragraphes. Je ne me contente pas de lire des yeux, quand c’est
possible je lis à haute-voix. Tous les sens se mettent au service du
sens.
Mais... lisez
et
les
mots ont du talent
en deux images et un joli et court poème
Ici,
jusqu'à côté du jour
les
mots ont du talent.... allez
lire la suite
vers
20 heures 30 un autre échange a triomphé des ennuis rencontrés pas les amis (qui m'en ont gentiment prévenue)
crépuscule
un
rideau peint
en trois paragraphes/strophes introduits par ces mots le
faîte d'une grange comme une scène de théâtre où monte la nuit –
délicatesse
Scène de théâtre
impromptue, le faîte de la grange se dessine. Noir sur bleu sombre.
Froid. La montagne. On la devine. Par tous les pores de la peau. Dans
l’air qu’on respire. Le soir. L’ombre, le froid tombent
soudainement. Il fait chaud. Et puis plus si chaud. Et puis plutôt
frais. La nuit tombe et la fraîcheur s’impose.
et
Christophe
Sanchez
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2013/09/christophe-sanchez-fut-il-invite-de.html
un
très beau texte (aurais regretté)
fumer
en méditant dans le soir qui tombe, une bataille de chiens avant le
calme,
Au-dehors, un vieil
homme et son chien ne sont plus qu’une ombre imparfaite. Ne sont
plus que cette ravissante densité grise parmi d’autres formes
indéfinies – d’autres paires de pattes, d’autres silhouettes
fluides. Mon corps s’offre la discrétion et le repos qu’il
mérite. Avant la nuit, l’espoir court les rues comme ça, en
catimini. Et ça me va. Il fait doux. Tout s’arrête, je peux
dormir.
enfin
un échange que j'attendais tout spécialement a, à son tour,
triomphé des blocages
le
mariage, sur trois photos de Pierre Cohen-Hadria (et les prénoms qui
y figurent)
François
Bonneau http://www.pendantleweekend.net/
tinte
une
jolie histoire :
tintent les verres, deux mariés un peu las de ce
déjeuner de noces, et puis des petits papiers, l'invitation par un
de leurs témoins à un autre mariage, surpris ils sortent, une
voiture les attend et la liberté
Deux
heures plus tard, l’un des convives s’écriait encore : « où
est la mariée, que je trinque avec elle ? »
et
Pierre
Cohen-Hadria
http://irregulier.blogspot.fr/2013/09/le-fleuve-bleu-piero-cohen-adria-pour.html
le
fleuve bleu
se
souvient, et chacune de ses jolies hésitations donne un détail
comme pêché dans sa mémoire, d'un restaurant, du couple qui le
tenait, de la photo de leur mariage affichée, des affiches (résumé
sans sel ni chair de ce qui est écrit) et de celle annonçant le
mariage de leur fils
La cérémonie eut lieu
dans la rue, limousine et costumes blancs, demoiselles et garçons
d’honneur, cravate et cols cassés, mousseline et voiles, traîne,
invités et discours, embrassades et mains serrées, regards
enamourés et larmes spontanées, danses, chansons, vins fins et mets
choisis.
Puis Damien était
reparti, mais vers le pays de son épouse.
Et,
le changement d'époque, la fin de la vie de ce restaurant tel qu'il
était – mots qui ne disent rien – il faut lire Pierre
Cohen-Hadria.
Une
Brigetoun ravie de ces dernier échange, beaucoup pour lui, un peu
aussi parce que ceci va être le point final (il n'y aura rien à ajouter, les deux derniers échanges ont été abandonnés).
Juste :
les vases communicants sont une grande aventure (sourire).
6 commentaires:
Belle anthologie...
Je n'ai pu y figurer, cela m'a manqué mais ce sera pour une autre fois.
La flanerie est courbe tout comme l'Univers : il ne peut en être autrement. Difficile de s'échapper dans ces conditions. Un lit douillet pour rêver surtout quand le ciel se peuple de nuages, légers, légers...
Toujours impressionnée de votre générosité et de votre attention, sans relâche, sans répit, à chacun des textes. Je passe chez vous pour m'orienter, et repars ensuite naviguer, munie de la carte des vases que vous faîtes si précisément. On s'oriente grâce à vous. J'aime beaucoup ce verbe : s'orienter.
Justement, j'étais en Camargue jeudi.
L'été continue, multiplions nos vœux pour qu'il dure encore...
il a continuer - je l veux, je n'envisage pas le contraire... et comme je suis sorcière... euh on verra
Tous ces mots picorés qui me reviennent brusquement dans les heures qui suivent
Enregistrer un commentaire