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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 07, 2013

Petite promenade entre les vases


météo de jeudi, beau grand soleil, dalles éblouissantes sur le chemin des halles et Brigetoun choisissant d'éblouir aussi son appareil...

météo de vendredi, m'indifférait, puisque j'avais renoué avec mon alibi vases communicants, et rien que vases... sans décisions, sans actes autres, si ce n'est la douche, la nourriture, et le plaisir de la découverte et de la lecture.

Honte à moi, je n'ai pas profité du nombre relativement faible des échanges – quoique... on pourrait dire qu'il y en avait encore dix-sept – pour ne pas me ruer, précipiter, lire avec un sentiment d'urgence...

je voulais y revenir en paix, mais après m'être transformée, en me sentant indiscrète, en adjudant, ce qui va mal à mon teint, pour traquer, relancer comme pouvais, avec de petits répits, les retardataires muets ou peut-être renonçants, navrée pour leurs correspondants ponctuels, j'ai préféré laisse passer temps pour une lecture détendue des textes qui m'avaient le plus retenue..

j'ai décidé de me moquer de mon agacement, certains trous se sont bouchés ou j'ai eu confirmation qu'ils le seraient, j'ai sauté ceux qui me semblaient ne pas devoir venir, j'ai profité du soleil filtré de nuages baladeurs, des dernières forces de la rose mourante, salué le gecko, dormi, et comme il n'y a, ne saurait y avoir d'obligation, j'ai lu ce que trouvais.

Ce qui laisse tout de même


deux flâneurs

fluides sans intention ou petite flânerie éveillée par la communauté des flâneurs
un régal, un texte qui avance dans la flânerie, tous les moments de flânerie, ce que l'on rencontre etc...
Nous flânons dans nos mondes, nos plaines et nos périphéries, nous flânons les couleurs bruits vitesses quantités. Nous flânons jusqu’au cou. La tête ample. Verrons-nous ce côté ? La tête lente au ralenti. Refuse, s’ébroue, s’apaise. Se laisse soutenir. Un globe soudain calme, tranquille. Un montage chaotique, un puzzle incomplet. Des fluides sans intention. 498 mots pour perdre mon objectif, ma prise... et comme toujours, c'est un des avantages de la flânerie, mais on le fait plus ou moins bien, penser.
et
le la hors de sa portée
si tendu pour imaginer la flânerie à venir qu'il ne pourra plus flâner, lui le contemplatif nerveux... et suit une belle description de ce que qu'est, de ce que doit être la flânerie, jusqu'à :
La flânerie est courbe, nécessairement. Pensée courbe qui se matérialise dans ma réalité, soudain. Et soudainement, en suis conscient. Elle suit les volutes de fumées de ma pensée, et puis s’évapore, dérangé suis-je, constamment. Ou me mettant souvent en dérangement tout seul, de mon plein gré. Accusé les autres ne sert à rien. Le peu de libre arbitre que nous possédons provoque souvent des enchevêtrements indénouables. L’état de flânerie n’est plus sur ma portée.

Départ en vacances ou retour de vacances – échange de lettres
partir
écrit pendant l'heure en suspens de l'avant-départ - dans le plaisir et la tension de ce projet : partir
Et peu importe la distance qui sépare le ici du ailleurs, partir c’est partir, qu’il s’agisse du village voisin ou d’un pays lointain. Et peut-être même que la destination importe bien moins que cette effervescence qui précède le départ, ou le départ lui-même.
parle des départs, désorganisés, à l'aventure, ou non, de l'excitation
et
correspondances le retour
lettre compte-rendu, récit de ce que furent ses vacances et de ce retour, non bousculé pour une fois, avec de fines notations
Cette semaine va s’achever par un weekend rempli d’activités que je qualifierais d’intermédiaires : des loisirs, qui peuvent se pratiquer en congés ou en période de travail. Spectacle, visites dans Paris, cinéma… Ainsi, dimanche soir, je serai prête à reprendre mon boulot paisiblement.

d'après vacances un bel échange
fuir le mur ?
Trois petits textes poèmes Camargue, J'ai vu et Ô mur introduits par une lettre chaleureuse de Giovanni Merloni
De pétrole un marais s’irise
Sous l’horizon voilé de gaze
Un bateau monte dans l’écluse
Deux flamants tirant sur le rose
Pied dans l’eau cultivent leur blues
et
aller-retour
intelligent, souriant, comme toujours, un poème avec l'alphabet en acrostiche et de belles photos
Attention aux marches les partants !
Balencez-vous doucement avec vos valises !
Comment vous expliquer qu'il y a des règles ?

un échange de textes forts
le train
un texte émouvant qui alterne un récit mettant en scène une femme dans un wagon, ses sentiments, et, en italique, ses sensations et le souvenir de son père
Père lui donnait la main et elle le suivait, respectant scrupuleusement son silence. Tenant de toute la force de ses petits doigts cette paume qui la guidait vers le quai, elle marchait à pas pressés dans le hall de la gare. Habituée au calme de leur modeste demeure perdue entre champs et pâturages, elle savourait avec exaltation ces quelques minutes d’agitation ambiante. Autour, le monde semblait danser sur une musique entraînante et cadencée, les silhouettes se croisaient, se frôlaient, s’emmêlaient comiquement sous le jeu des ombres chinoises crées par la clarté du quai – et une jolie phrase finale
et
Pas d'un cil
s'asseoir dans un café pour trouver le calme, voir entrer quelqu'un que l'on prend pour un autre, sentir doute et colère rodant - une formidable description de ce malaise, des pensées qui tourbillonnent – sortir
N’en sachant rien je suis ni seul ni accompagné, marche lentement dans le doute de n’être rien et l’espoir d’être encore quelque-chose. J’hésite un instant à revenir sur mes pas puis résigné je me dis à quoi bon, je ne me retourne pas, pousse la porte qui, avant de se rabattre derrière moi, grince d’une stridence qu’il n’a pu manquer d’entendre. Comment ce bruit aurait-il pu ne pas au moins lui faire tourner la tête ne serait-ce qu’une seconde ? Comment, durant cette seconde, aurait-il pu ne pas avoir reconnu ma silhouette reconnaissable entre mille ? Non, j’en suis certain, il m’a vu et reconnu, comment ose t-il encore le nier ?
Rancune persistante, tentation de revenir..... oublier

le golem (avec deux collages de Christine Jeanney) –
à l'étage au dessous
reprend le début du Golem de Gustav Meyrink et commence par deux phrases à la première personne, nous mettant dans l'état désiré, suit une dérive, un songe, un cauchemar qui file avec un beau souffle, que seuls ses mots, sa fantaisie apparente, peuvent rendre
Le drap se tresse de mille fils, dont certains semblent encore plus clairs que d'autres et que la lune irise. Ils font contraste – ou ce sont mes yeux qui me trompent ? –, et le blanc se nuance d'écru, de coquille d'œuf. Une forme se dessine, doucement. Une pliure, un coude, puis un autre à côté, un autre tube d'une grande finesse, et un autre chemin encore, petits sentiers de gris sur le tissu. Mon cou est raide. « Mais comment s'appelait-il ? », je ne cesse de répéter, comme un mantra qui ne soulage rien, et le rire me prend, gêné, le même qu'à cette table, avec les autres, avant que je me lève brusquement. J'ai ri, j'ai ri trop fort, j'ai repoussé ma chaise, avec violence, en manquant de la renverser. Sans un regard vers eux, j'ai couru, la main tenue dans l'autre prisonnière, les deux serrées contre mon ventre.

et
avant de me coucher j'avais lu quelque chose
je reprends, influençable suis, la formule de Christine Jeanney tout ce qui nous traverse, dans ce que le fantastique créé comme ouvertures - en partant lui aussi des lignes qui ouvrent le Golem de Gustav Meyrink : ces livres, les premiers qui nous marquent, qui nous transmettent leur force (et il dresse une liste qui est en effet, et avec raison, assez largement partagée) et la frontière, frontière de miroitement comme il le dit, qu'ils nous font franchir
Lire est cette frontière, qu'on reconstruit comme à l'envers depuis n'importe quel auteur assez digne devant l'écriture pour que son monde effectue ce changement de lumière par rapport au monde dit réel. Vous êtes dans la lumière des Brontë, ou la dureté abstraite de Borges, mais c'est cela votre monde : on se promène dans les allées des livres lus comme dans un jardin tellement plus beau que tous les parcs et chemins. Je ne continue pas à minimiser, lisez, cela, et ce qu'il dit du fantastique, du détail qui crée cet autre monde.

échanger, peu à peu, au cours du mois d'août
maintenant nous entrons dans l'immobilité vive
une introduction poétique et un journal (mais quel!) de ses pensées, entre le 21 août et le 5 septembre
et quelqu’un se tiendra quelque part – c’est là c’est à ce stade – je ne sais pas parler de ça – je ne raconte pas d’histoire – mon écriture est fragmentée comme le temps est fragmenté – je m’interdis les majuscules – je ne sais pas quand ça commence – on se rattache à quoi quand on écrit – aux mots volés aux voix derrière soi –  à l’intérieur de soi – au nom de quoi écrivons nous -
et
un texte se terminant sur une belle lettre à Ana, texte en trois temps : la fille qui n'aimait pas les vacances, tu n'as pas besoin d'être absent pour me manquer et je pars pour un monde qui n'appartient qu'à moi – construit et sensible
Je pars pour un monde qui n'appartient qu'à moi, un monde qui se construit en marchant en son cœur. Un lieu où je choisis qui je croise et où, qui je contemple, quelle vie ils mènent. Leurs aspirations, leurs combats, leurs peurs. Un monde étrangement semblable, étrangement différent, où n'est impossible que ce qui se refuse à la pensée.

le train
dans un train
qui va vers le midi, rêver d'une nouvelle vie (un très court paragraphe) jusqu'à s'oublier ou oublier son nom
La promenade des Anglais. La Riviera. Chapeau de paille, masque et tuba. La Dolce Vita. Partout des femmes chics, des hommes riches. Luxe, calme et volupté.
et
impressions et transports
assise dans un wagon elle (tu) se répète, comme un mantra
J'ai-de-plus-en-plus-envie-de-vivre-loin-des-villes. ne devrait pas aimer prendre le train (s'ensuit une énumération des autres solutions), ne devrait pas aimer partir, être transporté comme une marchandise, devrait te souvenir de ces trains.. mais.. J'ai de....
un texte rythmé
Tu ne devrais pas aimer prendre le train. On ne devrait pas aimer prendre le train. Tu ne devrais pas préférer le train à l'avion, le train à la voiture. Tu détestes la voiture. On ne devrait pas pouvoir prendre un train sans penser, sans penser à tous ceux qui l'ont pris sans l'avoir voulu. À tous ceux qu'on a mis dans un train un jour et à qui on a dit : ciao, bon vent, bonne chance, rahaus, ou rien.

what the fuck, the boots of Wonder Woman ? SON personnage
avec cette fois, une peinture sociologique comme Monet fait de la peinture ? Et cette sociologie consiste à s'intéresser à la pointure des bottes de Wonder Woman (en commentant l'élaboration du billet) – une amusante dinguerie (je peux?), un assez réjouissant pastiche de doctes recherches
Réhabilitons en cavalant Berthe au Grand Pied, une mérovingienne d'y a longtemps, longtemps. Elle a mis bas un baby Charles. Son époux avait souvent des pépins, il a tenté de divorcer afin de se maquer avec une jeunette au doux nom d'Angla, avec laquelle il était à tu et à toi, car elle était tatouée. C'était la rejetonne de Téograde. Les ossements de tout ce beau monde gisent à Saint Denis (neuf trois).
et
ballade du bidon
en vers justifiés menés vivement, cravachés – douleurs de ventre (condoléances) et le retour à la maison désiré – avec cet envoi
Je vois à ta meilleure mine
Tu marches vers la guérison
Oublions le voyage en Chine
Il faut rentrer à la maison

le trait
  • I -
cinq fragments de phrases, cinq formules, façons de dire le trait, et leurs beaux développements, comme
de la lumière qui enfle dans la bouche – le corps pétri d’angoisse charrie le chagrin jusqu’au soir – ce dernier | par effet d’obscurcissement | l’autorise alors à l’expurger – laissant la tête et l’âme endolories – stupéfaites – la nuit rechute pour le trait du/faux/jour
et
ce qui seulement nous touche
un matin, l'air léger, un besoin de dessiner, de dessiner cet air qui même léger pèse sur nous, nous baigne (elle dit cela beaucoup mieux, avec son mélange de précision et de poésie)
Dans le ciel intérieur aussi, un seul et même ventre mouvant ressassant aller et retour et soufflant les mêmes questions, contre lesquelles tirer des bords, et à les remonter comme ça de biais, on se dessine comme des constellations, des choses qu’on se dit qu’on a écrit, alors qu’en fait ce n’est pas cela qu’on cherchait, seulement à lire, lire pour faire apparaître enfin ce qui seulement nous touche.

un texte inspiré par l'oeuvre d'un peintre Rafaël Mikkinen – l'obsession de l'eau, du désir de s'y plonger, et de la photo,
J'y passais de plus en plus de temps tous les matins. J'ai dû arrêter de travailler. Je n'avais plus le temps de tout faire. L'après-midi, je développais les photos, je réfléchissais à de nouveaux procédés et idées.
Je mangeais moins. Je voulais que mon corps devienne comme une liane.
et
un poème, d'abord simple et riche, comme toujours
l'été, elle
Dans les rues qui coulent un sommeil de papillon
Je te regarde encore ta fenêtre est ouverte
Les chats hurlent leur amour

L'été veut encore continuer à vivre

la recherche d'un mot – à partir d'une phrase choisie dans le blog de l'autre
Vie de Pierre Louis de Maurenson
un long et beau texte, une petite nouvelle, une belle écriture classique, le 18ème siècle, un gentilhomme mécanicien, une chocolatière, un rêve, le 11 septembre, des aventures
Il est difficile de narrer avec quelque exactitude les mois de la vie de Pierre Louis de Maurenson à la suite de cet incident qui, considéré objectivement, constitue un événement somme toute facilement explicable, qu’on pourrait attribuer par exemple à un excès de fatigue et qualifier de rêverie diurne, de fantaisie de l’esprit, de sorte qu’un homme raisonnable aurait eu tôt fait d’en oublier jusqu’à la survenue. Il n’en fut rien pour de Maurenson. Le mécanicien de haut lignage, qui avait toujours fait montre de l’esprit le plus rationnel qui soit, entra dans une frénésie d’activités toutes plus surprenantes les unes que les autres dont personne, et surtout pas ses proches, ne comprit les motivations. Une seule chose paraissait évidente, elles avaient toutes partie liée avec l’expérience du 11 septembre
et
Suppr.
En partant de on n'est jamais absent un texte sensible – crié par un type dans le prologue, et puis le texte s'adresse à un tu, prénommé haras, un qui est parti, qui est toujours là – comme reviennent le cou et le licou – lisez
Tu n'es jamais absent. Tu l'es trop. Parfois c'est l'inverse, comme aujourd'hui où je voudrais que tu déguerpisses de moi, de ma mémoire, de mes cauchemars, que tu arrêtes d'apparaître dans le corps d'un autre. Quand je te fais faire irruption en moi ça me rend dingue. Ma culpabilité je voudrais te la faire bouffer des fois. Un jour, je finirai bien par te supprimer.


et le plus bel échange, bien entendu, entre terrasses de café
Olivier Hodasava, ci-dessous, se souvient d'un endroit merveilleux à New York, la cour intérieure, dénommée la terrasse, de l’Outpost Café (aimerais m'y asseoir une fois), raconte comment il l'a connue, la décrit....
Il est arrivé, une fois – c’était en mai – que je m’y retrouve seul, totalement seul, une bonne heure durant. J’en ai profité pour prendre des photos : des tables et des chaises, des plantes…
Les bruits de la ville n’étaient que rumeurs lointaines, comme portées par le vent. Je me suis demandé à quoi ressemblaient les lieux tard le soir ou la nuit – si l’on pouvait espérer entendre des dialogues de westerns ou de films policiers tomber des fenêtres ouvertes des appartements au-dessus.
et
écoute une qui dit préférer les comptoirs aux terrasses, avant de se souvenir du charme de celles-ci,
Une fin d'après-midi, deux ou trois couples, des silhouettes isolées devant un café, un verre, ou une glace comme moi, quelques conversations à voix mesurées, des adolescents qui descendent du car, passent devant nous, plaisantent en claironant, parlent des têtes encore inconnues, du prof, de leur nouvelle classe, une voiture qui roule lentement, avec un énorme poste de radio à plein volume, le silence revenu, les pouf-pouf des pointus qui rentrent... j'attends un peu, et puis je vais me lever, longer les caisses débarquées, les balances, les gens avec des cabas, regarder, ne rien acheter, je préfère les poissons de roche trouvés le matin chez le poissonnier.
Et, un peu avant 18 heures 30, j'ai décidé de mettre cette petite récolte en ligne.

et puis vers vingt heures la seconde partie d'un échange -

les mots


le rêve

sur des photos de Xavier Galaup, François le Niçois constate qu'il préfèrerait à une villa «mes rêves» même rose, écrire, ce rêve – mais il y a la lecture

En tant que lecteur, j’aime savourer les mots, mâcher les phrases, décortiquer les paragraphes. Je ne me contente pas de lire des yeux, quand c’est possible je lis à haute-voix. Tous les sens se mettent au service du sens.
Mais... lisez
et
les mots ont du talent
en deux images et un joli et court poème
Ici, jusqu'à côté du jour
les mots ont du talent.... allez lire la suite

vers 20 heures 30 un autre échange a triomphé des ennuis rencontrés pas les amis (qui m'en ont gentiment prévenue)
crépuscule
un rideau peint
en trois paragraphes/strophes introduits par ces mots le faîte d'une grange comme une scène de théâtre où monte la nuit – délicatesse
Scène de théâtre impromptue, le faîte de la grange se dessine. Noir sur bleu sombre. Froid. La montagne. On la devine. Par tous les pores de la peau. Dans l’air qu’on respire. Le soir. L’ombre, le froid tombent soudainement. Il fait chaud. Et puis plus si chaud. Et puis plutôt frais. La nuit tombe et la fraîcheur s’impose.
et
un très beau texte (aurais regretté)
fumer en méditant dans le soir qui tombe, une bataille de chiens avant le calme,
Au-dehors, un vieil homme et son chien ne sont plus qu’une ombre imparfaite. Ne sont plus que cette ravissante densité grise parmi d’autres formes indéfinies – d’autres paires de pattes, d’autres silhouettes fluides. Mon corps s’offre la discrétion et le repos qu’il mérite. Avant la nuit, l’espoir court les rues comme ça, en catimini. Et ça me va. Il fait doux. Tout s’arrête, je peux dormir.


enfin un échange que j'attendais tout spécialement a, à son tour, triomphé des blocages

le mariage, sur trois photos de Pierre Cohen-Hadria (et les prénoms qui y figurent)


tinte
une jolie histoire :
tintent les verres, deux mariés un peu las de ce déjeuner de noces, et puis des petits papiers, l'invitation par un de leurs témoins à un autre mariage, surpris ils sortent, une voiture les attend et la liberté
Deux heures plus tard, l’un des convives s’écriait encore : « où est la mariée, que je trinque avec elle ? »
et
le fleuve bleu
se souvient, et chacune de ses jolies hésitations donne un détail comme pêché dans sa mémoire, d'un restaurant, du couple qui le tenait, de la photo de leur mariage affichée, des affiches (résumé sans sel ni chair de ce qui est écrit) et de celle annonçant le mariage de leur fils
La cérémonie eut lieu dans la rue, limousine et costumes blancs, demoiselles et garçons d’honneur, cravate et cols cassés, mousseline et voiles, traîne, invités et discours, embrassades et mains serrées, regards enamourés et larmes spontanées, danses, chansons, vins fins et mets choisis.
Puis Damien était reparti, mais vers le pays de son épouse.
Et, le changement d'époque, la fin de la vie de ce restaurant tel qu'il était – mots qui ne disent rien – il faut lire Pierre Cohen-Hadria.

Une Brigetoun ravie de ces dernier échange, beaucoup pour lui, un peu aussi parce que ceci va être le point final (il n'y aura rien à ajouter, les deux derniers échanges ont été abandonnés).
Juste : les vases communicants sont une grande aventure (sourire).

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belle anthologie...

Je n'ai pu y figurer, cela m'a manqué mais ce sera pour une autre fois.

jeandler a dit…

La flanerie est courbe tout comme l'Univers : il ne peut en être autrement. Difficile de s'échapper dans ces conditions. Un lit douillet pour rêver surtout quand le ciel se peuple de nuages, légers, légers...

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

Toujours impressionnée de votre générosité et de votre attention, sans relâche, sans répit, à chacun des textes. Je passe chez vous pour m'orienter, et repars ensuite naviguer, munie de la carte des vases que vous faîtes si précisément. On s'oriente grâce à vous. J'aime beaucoup ce verbe : s'orienter.

Michel Benoit a dit…

Justement, j'étais en Camargue jeudi.
L'été continue, multiplions nos vœux pour qu'il dure encore...

Brigetoun a dit…

il a continuer - je l veux, je n'envisage pas le contraire... et comme je suis sorcière... euh on verra

arlette a dit…

Tous ces mots picorés qui me reviennent brusquement dans les heures qui suivent