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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, février 15, 2014

Dans l'antre – dans l'entre-deux – fin en musique


épaules appuyées au mur
corps en biais courbé au dessus du radiateur,
une musique qui rode, que j'oublie,
le kobo, ou un livre en mains, et mes yeux qui m'y invitent, qui m'entraînent dans le texte,
des pauses où je regarde face à moi sans voir...
et quand j'ai trop chaud, je fais quelque pas, je pose le livre, le texte, sur la table, me penche dessus.
J'essaie d'apprendre à lire assise, confortablement, dans un fauteuil, sur une chaise... ne le puis - sauf parfois dans une salle d'attente, parce que là c'est normal, et que la petite attention nécessaire aux mouvements pour ne pas faire attendre quand viendra mon tour crée la note d'inconfort dont j'ai besoin.
La lecture a été trop longtemps une évasion, un rapt sur le temps.
Pour m'absorber en lecture, il me faut instabilité, qu'importe si illusoire.
lire Platon posé sur une épaule inconnue aux heures de pointe dans le métro
suivre l'histoire de la restauration en me tordant les chevilles sur un sentier
Mes oloés, même devenus rites, devaient garder une idée, devenue factice, de détournement, sembler fragiles...
Devaient, parce que l'ordinateur contraint mon corps à l'immobilité, la frontalité, parce que n'ai jamais été aussi souvent assise que depuis que suis dans l'antre – sur une fesse, tout de même, un peu de biais, les mains pas tout à fait d'aplomb, juste par un refus instinctif de l'ordre.
Et voilà que les mots qui se risquaient dans mes moments de rêverie, que n'avais jamais imaginés que posés sur l'air fugitif, avec lesquels je jouais, à cause ou grâce à cette machine, à paumée, je les garde, ils veulent rester, demandent à être tracés, lisibles ou non, sur le petit carnet que je pose devant moi...

publié le 13 février sur http://relire.net/
où devriez vous promener en cliquant par exemple sur http://relire.net/oloe/?page=auteurs ou en suivant les instructions de http://relire.net/oloe/spip.php?article5 pour découvrir des oloé de bien plus riche teneur.
Comme, de Christophe Grossi, celui qui était programmé ce 14 février http://relire.net/oloe/spip.php?article40

y revenir pour le plaisir de citer ces billets, et pour être en accord avec cette vue du ciel ce matin


pour celle-ci (nous donnions dans le style tranche napolitaine, dans le ciel) elle va pour l'énervement constant qui fut mien, vindicatif contre rien, ni personne, des plaisirs qui retombaient, une résignation à cette maussaderie que je me reprochais... des claques que je me promettais, et de très bons moments

une grande respiration prise, rentrer le ventre, baisser les épaules, afin d'être digne du titre du concert du soir (tentative d'auto-ironie) 

et s'en aller écouter un concert, intitulé l'Héroïque, donné par notre orchestre Avignon-Provence, dirigé par Jean-François Heisser, avec comme solistes Marc Coppey (violoncelle) et Tristan Heisser (flûte)

Un programme découverte (sauf pour la fin), avec
  • d'Indy, le concerto en mi bémol pour flûte, violoncelle, piano et orchestre (1927 l'oeuvre la plus récente de la soirée), dirigé par Jean-François Heisser depuis son piano.. et ma foi le 18ème modernisé, nerveux et lumineux, de ce calotin (découverte à l'entracte) ne manque pas de charme, ou plus – un premier mouvement joyeux et triomphant, 2ème : vapeur, houle et chanson, moins aimé la fin de ce mouvement, un peu guimauve symboliste, dernier : un Fanfan la Tulipe avec peu d'armes et beaucoup de fleurs et d'oiseaux
  • de Dubois, andante cantabile pour violoncelle et orchestre (1899), beau, à la gloire du violoncelle pour lequel il a été écrit et qui était là rond et chaud, une longue ligne romantique, une harmonie ample
  • et de Dubois également Fantaisie-Stück pour violoncelle et orchestre (1912) en trois mouvements enchainés, chantant et vif, élégie, presto

un entracte pour découvrir (grande est mon ignorance), dans le tout petit programme, que sous l'influence de d'Indy et de l'évêque de l'époque (était-il aussi caricatural que l'actuel qui navre nombre de ses ouailles?) une succursale de sa Schola cantorum a été fondée en (là, je dis en) Avignon, à peu près en même temps que la Société avignonnaise des concerts symphoniques (1899) ce qui a entraîné du côté républicain la création de la Société des concerts vocaux (1900, avec comme président d'honneur Saint-Saens), pendant qu'au conservatoire se formait en 1906 une Société des concerts classiques, et comme, du 3 au 5 août 1899, sous l'égide de Vincent d'Indy, ont lieu, avec faste, dans les églises et des salles, les Assises de musique religieuse et d'art comparé, pour mettre à l'honneur le chant grégorien et les musiciens baroques (ce qui me semble fort bien) mais aussi bannir des églises la musique qu'ils ne considèrent pas comme assez pieuse il faut revenir aux saines traditions et faire entrer dans nos églises la vraie musique religieuse, comme, aussi, l'époque est à l'affrontement autour de l'affaire Dreyfus, il s'ensuit des désordres, et le bulletin de la Schola mentionne... des habits déchirés, des devantures défoncées.. des martyrs de la cause, et, pendant que les salles et églises étaient pleines d'une foule recueillie.. au dehors, la symphonie populaire grondait sa basse continue, et la basse continue, a fait observer le maître d'Indy, est un détestable procédé .. ce qui prouve qu'Avignon était déjà vivant, et ce qui n'empêche que Vincent d'Indy composait de la fort bonne musique.

Retour dans la salle pour une belle exécution de la symphonie n°3 de Bethoven, la symphonie héroïque pour fêter le souvenir d'un grand homme pour lui rendre son sous-titre complet comme le recommandait Berlioz (même si, déception aidant, ce qui est pour le moins compréhensible, elle a perdu sa dédicace). Je dis toujours que mes préférées sont la 4ème et la 8ème, sauf peut-être quand j'en écoute une autre, comme celle-ci, avec tous les bonheurs qui s'y nichent pour faire croître mon plaisir.

Retour dans un air qui était presque, presque, printanier.

3 commentaires:

arlette a dit…

Silhouette inquiétante dans l'ombre de la nuit toute "enmusiquée"

Brigetoun a dit…

MERCI à toi !

Gérard a dit…

""L'ombre de la femme au chapeau ""...d'Alfred Hitchcock