commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 17, 2014

narcissisme à la fin d'une longue promenade dans d'Ici-là


migraine, nausées du matin, peut-être cette sacrée mauvaise humeur qui veut être expulsée, noyer le tout sous l'eau d'une douche enrobée de senteurs et le lavage des cheveux, vaquer doucement pour préparer tâches futures,


sentir petit goût de vie, de lecture, d'entente familiale qui se fraie passage, entrevoir fin de dure période, et, satisfaite, reprendre, en fin d'après-midi, après longue sieste (le réveil, la fin de l'hibernation n'est pas encore tout à fait là, et une bataille pour rétablir l'électricité,

ma promenade dans la richesse de ce numéro 10 de la revue d'Ici-là qui est, après longues difficultés, arrivé au jour et dans ma bibliothèque jeudi http://www.publie.net/fr/ebook/9782814507371/d-ici-la-ndeg10 avec, comme chaque fois, remords passager d'avoir résisté à l'achat d'un iPad ou iPhone qui me prive d'une partie du plaisir de consultation, et de deux vidéos... mais aimer presque tout de ce qui est là, disponible

ainsi résumé (quelques noms omis rajoutés par moi) sur le site de la revue http://revue-dicila.net/actualite/article/la-revue-d-ici-la-no10-disponible (où trouverez quelques images)
Le récit de Marie Cosnay, les poèmes aléatoires de Mathilde Aubier, les peintures de Magdalena Lamri, le poème d’Hélène Sanguinetti, d'Ici là d'Anne Savelli, les feuilles mortes de Jean-Pierre Suaudeau, l’ossuaire de Lyndie Dourthe, les cartes de Mathilde Roux, commence de Sereine Berlottier, les collages de Tyler Varsell, le texte dédié à Kathleen Ferrier par Patrick Froelich, les poèmes « bruissants de pensées elles-mêmes bruissantes » de Matthieu Gosztola, la nuit du musée de Brigitte Célerier, les photographies de Sabine Koe, les extraits du nouveau traité d’ostéologie de Julien Boutonnier, les photos et les voix de Juliette Mezenc et Stéphane Gantelet, la secouriste de Régine Detambel, La mémoire est l’os d’Éric Dubois, le nouveau corps de Pierre Alferi, la nudité de Sabine Normand, le roman photo de Pierre Ménard, la nouvelle de Joachim Séné, les collages numériques de Julien Pacaud, le mariage de Daniel Cabanis, les textes poétiques d'André Rougier, la prose amoureuse de Jacques Serena, la formule de Jean-Jacques Birgé, les photographies en fusion de Marie-Agnès Perigault, le corps du père d’Isabelle Voisin, les photos et textes à Tokyo d'Hortense Gauthier, les masques de Lise Hascoët, l'amour sur le bout de la langue de Stéphane Korvin, le poème de Sabine Huynh, les peintures de Winston Chmielinski, le 11 septembre de Laurent Herrou, nos os d'Isabelle Pariente-Butterlin, les pas perdus de Sébastien Rongier, le rapport d’observation de Philippe Aigrain, le disfrute de François Bonneau et Cécile Charpentier, le corps amoureux de Voxfazer, la lettre d’amour de Mickaël Glück, la chemisette d'Aurore Soares, les photos et lichens de Louise Imagine, le poème-dessins de François Matton, la réalisation typographique d’Aurélie Falquerho, en collaboration avec Antoine Guerin et Céline Alves, le hasard des rencontres d’Élias Jabre, les photographies sel et vent de Candice Nguyen.

Dessin de Jean-Christophe Cros, associé à un texte de Mathilde Roux dans la revue qui s'ouvre sur un texte de Rimbaud
Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s’élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ; des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s’élèvent et grondent, et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musique que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, – elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d’un nouveau corps amoureux.
revue que l'on peut consulter dans l'ordre ou en baguenaudant, à partir du sommaire illustré, revue accompagnée d'une bande son que l'on peut écouter, si on n'a pas d'iPad sur http://revue-dicila.net/bande-son/article/bande-son-d-ici-la-10

Une oeuvre de Magdalena Lamri une de celles (belles) qui figurent dans la revue, «chipée» sur son site http://www.magdalenalamri.com pour évoquer brièvement les dessins, collages, peintures, photos.... les savoureux collages de Mathilde Aubier, ceux de Tyler Vassel et les acidulés de Julien Pacaud, les os sous globes ou légendés, pour un musée ou ossuaire esthétisé à la plume de Lydie Dourthe* et les dessins intitulés masques de Lise Hascoët, les photos de Sabine Koe, et les émergences de Voxfazer, les belles photos-porte-poème de Candice Nguyen etc... tant d'autres, pardon demandé, et les dessins et photos par lesquels certains auteurs illustrent leurs textes, leurs poèmes, les gros plans de corps de Stéphane Gantelet accompagnés de la voix, sur la bande-son, de Juliette Mezenc
tu bouges un peu – alors je fais glisser carpes, métacarpes, phalanges entre ton humerus et ta septième côte – du bouges un peu plus – et même tu te retourne...
d'autres très gros plans de Marie-Agnès Perigault en fusion (beaux et extatiques) et le roman photo de Pierre Ménard (photos, dialogues dans bulles, et légendes-commentaires gentiment ironiques) etc...
la force chromatique des peintures de Winston Chmielinski (ci-dessous)

Il y a des nouvelles, des textes composites que je vous laisse découvrir... cela en vaut la peine, remontez vers le sommaire vous verrez (d'ailleurs je n'ai pas tout lu encore, bien entendu) pour en rester aux poèmes isolés (négligeant tant de beaux parce que mêlés de prose, prétexte pour tenter de limiter le débit des mots ici posés), en leur faisant l'injure de prélever un minuscule fragment
d'Hélène Sanguinetti
Et le ciel fut plein de jour
toute nuit roulée de lui
en boule dans un coin,
de Sereine Berlottier Commence
une flèche creuse
un paysage sans

blessure ni tombe pour...
de Matthieu Gosztola Nos os
nos yeux d'avant, lorsque
nous étions dans l'oubli

de nous-mêmes, de la
grande certitude, lorsque..
d'Eric Dubois la mémoire est l'os
La mémoire est l’os
l’os du silence

L’accomplissement
du partir
de Sabine Normand Je serai nue devant toi
Un sourire arrivera
Sur mes lèvres fatiguées
Et tièdes
Et j'aurai envie à nouveau
de soulever le monde
de Jean-Jacques Birgé Formule
.. Il s'était laissé par le flot
Et de lui-même avait coulé les os
Dans un sarcophage de dévot
d'Isabelle Voisin Father (belle mise en page)
..peindre
le surgissement du squelette sous la peau
la chair qui bleuit se cyanose se métamorphose
de Sabine Huynh OH !
un SOLEIL sans contours s'imprime sur tes RETINES
tes PORES boivent la chaleur qui baigne la chambre
ton VISAGE se déplie comme une fleur ivre
de Jean-Christophe Cros nu de peau (en lien intime avec le travail visuel de Mathilde Roux)
. le condensé de tes lèvres
en infraction
ton nez respire comme une paupière à la dérive
tectonique des corps..
de François Matton
oui
oui
oui
oui
c'est ça
danse
mon amie danse
tout est possible maintenant
de Candice Nguyen
on ne sait si c'est la chair ce tremblement cette griffure
on ne sait si c'est mouvement suspension ce même souffle retenu


Et puis, cela devient vraiment très très long, je cède à un narcissisme inquiet en reprenant mon bidule, si gentiment accueilli (avec cette photo qui l'a déclenché, et que j'ai un peu oublié en cours de route)
Mantua

dans la nuit
du musée
un blanc crâne délicat
s'est posé
vertèbres ployées
sur forte clavicule
devant lui
rêve que viennent larmes
de dépit
pour cette absence
des longs muscles bruns
et du parfum de la peau
tant aimés

dans la nuit
du musée
des fortes phalanges sont posées
sur l'arête du bassin
en face
revivent les douces courbes
des hanches
un tibia plié
rencontre un tibia
les grands orbites
s'ouvrent sur le souvenir
du regard qui caressait

dans l'air de la nuit
dans le calme du musée
vibre l'absence
des chairs dissoutes
qui reviennent en rêve
s'irradier face à face

sur le chantier d'une usine, près de Mantoue, on a découvert en février 2007 deux squelettes enlacés – les savants ont déterminé qu'ils étaient homme et femme, jeunes, enterrés là depuis 5000 ou 6000 ans

un clic – une image – un choc – passer -
reste dans la mémoire une tendresse – retrouver le chemin – retrouver l'image
le crâne fin se redresse, les squelettes se regardent, perdus en vis-à-vis, à travers les siècles
deux corps sans chair – dessinent deux courbes lovées – et cet espace entre eux – image fixée pour toujours
cette tension – cette attraction – l'évidence des chairs.
P.S. Pardon demandé à ceux qui ont bien voulu me suivre jusque là, mais il y a 255 pages et je n'en ai donné qu'une faible idée, et puis bien entendu lin narcissisme)

11 commentaires:

Anonyme a dit…


Encore un billet brillant avec lequel on se sent devenir moins stupide...
Et puis "chipée"...pas entendu depuis longtemps, ce mot-là!
Bonne semaine

Brigetoun a dit…

merci à vous
et bonne nuit

Dominique Hasselmann a dit…

Vous êtes dedans, alors... tout va bien !

louise blau a dit…

merci pour cette recension, donc cette découverte

arlette a dit…

C'est trop beau tout ça...
regrette de ne pouvoir y puiser aussi
Merci pour ces extraits en partage et de
cet élan vital qui t'anime au creux de tes désarrois
cela donne du courage sur les petits matins chagrins

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

Merci de cette envie de lire et de découvrir que vous nous donnez chaque fois qu'on passe, et de cet élan que vous donnez à nos échanges, merci à vous.

chri a dit…

Oui, merci, aussi.

Brigetoun a dit…

ma gratitude à vous tous

Danielle Carlès a dit…

Garde la lecture pour le we prochain, mise en appétit.

Zottele Christine a dit…

comme Danielle, mise en appétit et en garde la lecture pour début des vacances... Merci pour ces beaux échantillons

Gérard a dit…

J'ai presque honte de ne pas tout lire vu le travail accompli.