matinée pour mettre en
ordre de marche carcasse qui renâclait un tant soit peu à démarrer
en gommant vertiges, déjeuner à l'heure où n'envisage pas de faire
la cuisine d'ordinaire, pour obéir à l'envie de sortir un peu de
mon petit horizon, à la décision d'aller assister à une réunion
des «chantiers d'avenir» (intervenait sans doute un peu dans ce
flou une petite crainte en croyant que les mélanchonistes étaient
seuls à la manoeuvre, au risque de fracasser le désir d'unité sur
une intransigeance arrogante)
Avancer d'ombre dessinée
en ombre dessinée, promener allègrement mon veston de velours et
mon chandail de fine laine entre les tenues printanières, déguster
la tiédeur de l'air, de touffes de verdure en arbre renaissant,
saluer les petites branches anarchiques des platanes du boulevard
Raspail, le presque achèvement de l'agrandissement de la collection
Lambert…
attendre longuement, en
compagnie de haïkus et dessins de Sôseki, un bus qui, à travers
maisons, hangars, ateliers, lac,
m'amène à Montfavet,
saluer l'église, le parc,
rejoindre la mairie et
voir têtes connues qui me rassérénèrent, un échange amical,
constater que les blogueurs qui m'avaient signalé cette réunion, ou
qui avaient cliqué sur I like n'ont pas fait le déplacement,
être incorporée à un
groupe de travail, mais réaliser, en écoutant les échanges avant la
séparation, que je n'ai rien à leur apporter, que je n'ai pas
d'illusion sur l'efficacité de cette recherche - de surcroit entre
gens d'âge mur, ou blet - d'une façon «de faire la politique
autrement», être intéressée par les prises de parole d'une femme
et de trois syndicalistes, qui sortent un peu du déclaratif et de la
brume bien intentionnée, et m'éclipser…
attendre bus, devant la
place de l'église, en compagnie d'un des rares jeunes, qui avait une
autre réunion, et avoir avec lui un sympathique débat qui se
prolonge dans le bus, lui souhaiter bonne chance,
et m'en revenir avec mon
égoïsme ou mon refus de me faire plaisir en caressant des illusions
sans effet pour les plus en besoin,
en saluant un arbre
juvénile et les platanes sacrifiés,
en longeant les hommes
attendant leurs femmes qui furètent dans les boutiques, en longeant
les suceurs de glaces, en longeant la détente de la place de
l'horloge.
Et m'interroger sur ce qui
me reste d'intérêt pour Paumée, et même internet.. avant d'y
refaire un petit tour en découvrant quelques belles et bonnes
choses.
7 commentaires:
me suis promenée dans ce printemps ...fait du bien.
Parfois juste être là pour peser du bon côté, comme une goutte d'eau, un grain de sel ou de sable ...c'est juste essentiel. Grand merci et take care!
Suivre la vie qui reprend sa course folle et déambuler à votre suite fait partie de nos jalons quotidiens, et de nos plaisirs !
Bon dimanche à vous .
Dommage qu'un tronc de platane coupé garde quelque chose de beau...
Hier soir, vu la même décapitation le long du canal Saint-Martin (on pense à la peine de mort)...
mais le troisième était malade, et contagieux et il y a celui là que je n'ai pas photographié
http://avignon.midiblogs.com/archive/2015/04/11/li-malaut-e-li-san-831146.html
L'homme Tron(c)lui a échappé au décapitage
n'était pas atteint de ce chancre là
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