feuillages ternis
contre le ciel bleu dur
préparent le roux
paumée mon recours
contre la sénilité
- la crainte de ses dégâts
-
devient mon poison
en disparaissant tout doux
devenant plus médiocre.
Avec ma logique, me suis
rajeunie considérablement en allant à l'Opéra, pour le début d'un
échange entre Saint Saint-Pétersbourg et Avignon, assister à
«Petites tragédies», spectacle
créé en 2015, donné par le Théâtre Bryantsev des Jeunes
Spectateurs (théâtre
pour enfants et adolescents de Petrograd comme se nommait alors,
fondé en 1922)
spectacle
composé de quatre courtes pièces
Le
Chevalier avare (évoque les relations entre un père avare
et son fils miséreux, malgré l’ or qui repose dans le sous-sol du
château de son géniteur.)
Mozart
et Salieri (met en perspective le génie de Mozart et l’
application laborieuse de Salieri en posant la question suivante : le
génie et le mal sont-ils deux choses incompatibles ?)
Le
Convive de pierre est tiré de Don Juan,
et
Le Festin en temps de peste, d’Alexandre Pouchkine, le
plus grand poète russe, fait référence à une ville médiévale où
sévit une épidémie de peste.
Alors
que dire .
Que
j'ai bien aimé la stylisation, le fait que tout se joue dans un
décor unique (même si finalement pas excessivement épuré vue la
taille des éléments, un sol de sable, des coquillages et ossements
humains gigantesques, une utilisation parfois du rideau pour rendre
l'espace plus intime) la troupe vêtue de noir (avec comme pour le
reste un disparate de styles et d'époques, décontracté, sans
chercher à faire sens) assurant entre mime et danse le prologue, les
passages d'un spectacle à l'autre, intervenant parfois, une certaine
grâce, un humour plus ou moins léger.
Que
j'ai moins aimé l'inégal talent des acteurs, la simplification qui
fait que le sens et l'intérêt – à l'exception peut-être de
Mozart et Salieri, plat et agaçant parfois, mais qui a su déborder
un peu dans autre chose, un peu de folie, des traces de sacré mêlé
de bouffonnerie – sont si ténus qu'on a un certain mal à les
trouver, des moments d'enlisement avec quelques vagues sourires.
Il
faut dire que le sous titrage n'aidait pas, complètement fou lui, en
retard de plus de dix minutes parfois, et qui se rattrapait en
galopant si vite qu'il était hors de question de le lire..
Un
agrément par contre : comme le public était presque squelettique,
suis descendue au premier balcon – j'avais décidé de faire une
économie – pour me mettre sur le côté, et j'ai été rejointe peu
à peu par tout l'état-major, les acteurs ou danseurs de la tournée
– ai vu deux ou trois personnes très élégantes et me suis permis
le plaisir futile de trouver cela agréable.
Ceci
dit, après avoir vu les trois premières pièces, suis sortie pour
l'entracte et il a suffi à mon crâne de trois bouffées de cigare
pour décider que c'était une expérience à tenter mais que cela
suffisait comme ça et suis rentrée, tant pis pour Le festin en
temps de peste... j'en resterai au Decameron.
4 commentaires:
Vous avez su saisir les feux de la rampe !
et j'en suis restée là (sourire)
Une question de mise au point. Faustienne.
le spectacle lui était assez peu faustien
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