jour de rien, de ménage,
de page blanche contemplée
et puis de départ dans la
nuit fraîche, les rues d'Avignon qui cette année ont opté pour une
sobriété louable et chic, si ce n'est que c'est parfois un rien
maigrelet et hors d'échelle...
vers le théâtre des
Halles, un spectacle qui me laissait un peu sceptique, du moins quand
j'ai lu sur le site du théâtre
(photo, comme la suivante,
de Marina Raurell, pour les Déchargeurs/Le Pôle Diffusion)
provenant dudit site
Cette femme pilote qui
n’a pas de nom, qui s’est construite à force de courage et de
volonté pour assouvir sa passion : pilote de chasse dans l’US Air
force. Une rencontre de hasard, une grossesse accidentelle, mais
acceptée avec joie. Puis l’appel du ciel qui se fait de plus en
plus irrésistible. Mais quand elle se présente pour reprendre du
service, c’est un drone qu’elle devra désormais piloter à
partir d’une base située à Las Vegas. La réalité de la guerre
est bien là et malgré le danger de mort écarté, la frontière qui
sépare sa vie de famille et la guerre devient de plus en plus
poreuse pour finir par se confondre.
parce que cela faisait
vraiment sujet tellement en or qu'artificiel, un peu comme les films
à Oscar.. mais ma foi la difficulté de tuer, et de tuer
artificiellement en quelque sorte.. c'était un bon thème, et puis
surtout il y avait le fait qu'Alain Timar et son équipe font
généralement de bons choix.
et puis ceci, sur le site
du Centre Antoine Vittez (à la Chartreuse où l'équipe a été en
résidence pour préparer le spectacle)
Peut-être que si l'on
observe sans relâche, on ne peut plus cesser de voir ; peut-être
est-on à son tour surveillé par un œil supérieur. Plongée dans
le gris de l'écran à longueur de journée, ce gris qui efface la
réalité, elle en vient néanmoins à retrouver les sensations
fortes. Sa première frappe sur un groupe de terroristes lui procure
les mêmes poussées d'adrénaline, la même excitation, que
lorsqu'elle volait dans le bleu. Mais la guerre c'est la guerre et
celle-ci, malgré le mythe du risque zéro, danger de mort écarté,
s'avère plus dévastatrice pour la pilote que l'autre, la vraie.
Alors retrouver l'ambiance
agréable du théâtre, boire un très bon, chaud et nourrissant
chocolat au lait de coco et me préparer à voir Pauline Bayle dans
cette production des Déchargeurs, un texte de George Brant, traduit
par Dominique Hollier et mis en scène de Gilles
et ma foi malgré un ou
deux dodelinement de la tête (je ne m'améliore pas) apprécier le
ton neutre, décidé, de la jeune femme heureuse d'être dans le
bleu, heureuse aussi ou s'en persuadant de détruire ces salauds, les
phrases courtes presque plates, la même tranquillité, constatation,
acceptation pour accepter l'amour et l'enfant, et même l'étonnement
de ces vols sans bleu, dans du ciment, devant du sable gris et les
couleurs qui ne sont là que quand il y a vie et donc chaleur, et
puis peu à peu une fermeté qui s'effrite, se disloque pour en
arriver après une excitation, une révolte sans cris outranciers,
la fêlure suffit, à la voix blanche de la fin.
Et retour dans les rues
plus ou moins obscures (pas de faux sapins à guirlandes lumineuses
dans les rues commerçantes cette année mais des trucs opaques,
comme de gros glaçons en faux métal accrochés et se balançant
sous les lanternes)
Je regrette tout de même
de manquer, parce que serai à Grignan (même si cela sera plaisir)
le prochain spectacle le cadavre encerclé de Kateb Yacine,
comme le concert Rameau du lendemain... tant pis.
4 commentaires:
Si Fillon bat la fille Le Pen aux prochaines élections présidentielles, après le renoncement prévisible et logique de FH, les rues seront peut-être obligatoirement enguirlandées ce soir-là ?
Cette histoire de drone m'a fait penser à la réflexion hier de Jean-Paul Galibert sur le même sujet.
J'entendais tout à l'heure le journaliste Jean-Michel Normand ("Le Monde") dire, sur France Inter, que cette année on allait vendre plus de 400 000 drones (pacifiques) pour Noël. Un bon entraînement !
il suffira de vider l'imagination pour que les manipulateurs, quand passeront aux drones offensifs, n'aient pas le sentiment de donner la mort (reste qu'ils verront, et qu'ils verront les couleurs s'en aller avec la vie)
Piloter le monde, une chose à inventer
une piste d'envol encore blanche.
Aie!!!je garde les étoiles dans les yeux des rues en attendant le père Noël. ...c'est juste ! Non?
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