ciel absent pendant que,
selon la radio, le ciel de Paris brillait pour l'arrivée de notre
nouveau prince à l'Elysée, et trois heures de ménage, tri vêtement
et tri d'emplacement de vêtement, rangement d'une partie, masse de
repassage déterminée pour ces prochains jours
et soleil revenu pour
saluer les gouttes rituelles sur l'arc de triomphe... quelques
minutes devant écran, déjeuner, sieste et carcasse dans un trou :
faire une partie du repassage et établir pour une vingtaine de jours
en juillet, à l'aide d'un crayon pour noter, rayer, reprendre et du
programme papier du festival, un programme dément et que ma forme du
jour rend totalement invraisemblable... et recours aux cosaques des
frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com
en recopiant une petite histoire qu'ils ont publiée.
Le guetteur
Il y avait eu
là, en des temps anciens, un fort en bois, puis en pierres,
construit à l'instinct, repris avec début de science.
Et quand il
était devenu parfait, il avait commencé à être déserté, n'étant
plus vraiment utile, car la paix était venue se glisser peu à peu
sur ce coin de terre, avec le goût d'une autre vie bonne que celle
des grandes chevauchées et pillages.
Le seigneur, le
comte, avait fait décorer son logis dans ce qui était maintenant
nommé château, et l'avait rempli de mobilier, d'objets raffinés,
et de bizarres merveilles venues de pays lointains.
Et puis s'était
lassé des murs rudes malgré les tapisseries, les portes décorées,
et il avait fait construire une demeure au bas de la butte, près de
la rivière. Il y menait goutteuse et fière vie, y consacrait tant
de ressources que plus n'avait de quoi entretenir une garnison
devenue inutile.
Quand,
plusieurs siècles, plus tard, ses lointains descendants prirent la
route de l'exil, chassés par une fièvre populaire, il ne restait
plus dans la petite forteresse mal entretenue qu'un vieux soldat, y
traînant ses bottes effondrées et une vieille veste d'uniforme aux
galons ternis, fort bon homme et bon chasseur, très ami aussi des
paysans qui braconnaient sur les terres qu'il était plus ou moins
sensé garder. Il vivait là avec sa jeune femme, une fille d'un pays
étranger, rieuse, gracieuse et avenante, sans que jamais ne soit
mise en doute sa sagesse.
Mais un matin,
un garçon monté de la grosse ferme au coin du bois l'a trouvé mort
sur le seuil de sa cave, un pistolet à côté de sa main... La
femme, elle, avait disparu et jamais nouvelles d'elle ne sont venues.
On jasa beaucoup, mais sans que les gens du coin ni les gendarmes
n'arrivent à une conclusion. Et on ne pouvait la croire coupable,
elle, parce que curieusement elle semblait bien l'aimer son vieux,
lui être attachée. En tout cas nul ne la jamais revue.
Le fort
abandonné servit de carrière et de repaire à des animaux, subit
les attaques du vent, de la pluie et des plantes. Il n'en reste guère
que le pan de muraille que vous voyez là haut au dessus du petit
bois et surtout la grande tour carrée que des jeunes avaient
entrepris de restaurer il y a quelques années ; mais un jour on les
a plus vus.
Il semble que
ces pierres ne veulent plus d'humains depuis la mort du vieux soldat,
c'est ce qu'on dit en riant, et peut-être pas en riant vraiment.
C'est une
colonie de pigeons qui l'occupe, si, je vous assure une colonie de
pigeons, et la preuve c'est que chaque fois que je passe sous la tour
il y en a un, perché sur un des créneaux, en train de guetter.
4 commentaires:
chouettes projets pour juillet contrastant avec cette drôle d'époque
Un Président de la République doit avoir un rôle (on espère qu'il fera un saut lors du festival d'Avignon) de guetteur... sinon, à quoi sert-il ?
Claudine, enfin on n'aura sans doute pas de problème avec les visas de tous les artistes africains invités..
Dominique, s'il vient espérons qu'il saura, et que la sécurité lui permettra de... se faire discret comme il est de tradition.. et non trop jupiterrien puisque c'est un des adjectifs qu'on lui applique
Difficile le choix vais être confrontée aussi début Juin pour le théâtre Liberte en pensant presque ...un abandon
Bien le Guetteur
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